Dans mon dernier billet, avant les vacances d’été, je m’interrogeais sur l’avenir du Racing, sur le changement d’actionnariat qui était alors dans les tuyaux et sur l’acceptabilité du projet par les supporters.
Quatre mois plus tard, la vente du club a eu lieu, les Américains de Blueco ont fait main basse sur le club et le Racing a disputé le premier quart du championnat. Alors où en est-on et où va notre Racing ?
De la vente du club je retiendrais surtout que le principal bénéficiaire semble en être Marc Keller et sa famille. Non seulement il a fait fructifier son investissement par une conséquente plus-value mais il est désormais président salarié et probablement avec une belle rémunération à la clé. Apparemment il a fait mettre une porte de sortie dans son contrat au cas où il serait élu à la présidence de la Fédération l’année prochaine. On ne sait pas ce qui est prévu s’il se fait virer comme Aulas à Lyon !
Blueco nous avait promis de gros investissements. En effet, 55 millions ont été dépensés pas forcément à bon escient ! De l’autre côté on a laissé partir nos joueurs cadres, notamment Diallo notre meilleur buteur, pour un montant avoisinant les 30 millions. Bref, pas de quoi grimper aux murs. On a beaucoup perdu en qualité et on a jeté l’argent par la fenêtre pour s’attacher les services de jeunes joueurs qui n’ont encore rien prouvé. Ainsi on a mis 20 millions sur Sylla qui depuis la 3ème journée fait banquette.
A ce tarif on aurait eu trois défenseurs confirmés de Ligue 1! 20 millions pour un défenseur c’est juste de la folie ; c’est le prix d’un buteur de bon niveau (que n’est pas Emegha). C’est déjà là qu’on voit que les Américains n’y connaissent rien au foot !
Pour encadrer tous ces jeunes on a nommé au poste d’entraîneur Patrick Vieira. Sur une carte de visite ça fait toujours bien quand on a été champion du monde sauf que, en tant qu’entraîneur, il n’a rien prouvé nulle part. Et c’est sur lui qu’on compte pour le projet du Racing !
Malgré les discours lénifiants et aseptisés de Vieira et Keller, à la fin du mois d’octobre et au quart du championnat, le bilan est catastrophique et la colère gronde dans les travées de la Meinau. Bien sûr, on a pris 10 points et on est à la 13 ème place. Seulement l’arbre a tendance à cacher la forêt. 6 points ont été obtenus, de manière assez chanceuse en plus, lorsque Bellegarde était encore dans l’effectif ; le point du nul obtenu contre Montpellier l’a été grâce à un arbitrage très favorable.
Le constat est clair : cette équipe n’a aucun fond de jeu, l’entraîneur tâtonne visiblement pour la composition, les joueurs semblent perdus et perdent confiance, on ne sent pas une envie de se battre, c’est une équipe avec le moins de tirs cadrés…
Le public qui a toujours été derrière son équipe même dans les moments les plus difficiles paraît de plus en plus avare de son soutien et les sifflets commencent à descendre des tribunes. On sent une rupture entre les supporters et l’équipe ainsi qu’avec les dirigeants du club. Du jamais vu depuis l’époque Proisy ou Hilali.
Alors où va notre Racing ? Droit dans le mur et vers la Ligue 2 si rien ne se passe ! Il faut que le trend actuel s’inverse au niveau des résultats et le plus rapidement possible. Mais avec quels joueurs ? Les jeunes recrutés ne justifient de loin pas les espoirs (et les millions) placés sur eux. Il faudra des renforts expérimentés mais ce ne sera pas possible avant janvier. Et le coach ? Vieira ne semble pas sur la sellette. Pourtant le jeu et les résultats devraient le condamner incessamment sous peu ! Keller réclame de la patience. A force de tergiverser, on prend le risque comme lors de la saison dernière de réagir une fois au bord du gouffre. Mais on ne trouve pas à chaque fois un pompier de service pour nous sauver in extremis.
Pour ma part, j’avais vu le danger venir. La vente du club à des Américains ne m’inspirait guère même si beaucoup de gens se montraient fort enthousiastes. La multipropriété ou les investisseurs “exotiques” ce n’est pas ma tasse de thé. On voit les fiascos que cela a entraîné dans d’autres clubs : Sochaux, Nancy, Troyes, Marseille, Lyon, etc.
L’année dernière j’avais prévenu du péril imminent et j’avais préconisé le changement d’entraîneur dès le mois de novembre. Je ne m’étais pas trompé. Une nouvelle fois, à défaut de pouvoir renforcer l’effectif avant la trêve, un changement d’entraîneur apparaît comme indispensable très rapidement surtout si la série de défaites se poursuit et avant qu’il ne soit trop tard.
L’année dernière, le Racing a toujours gardé le soutien du public; ce n’est plus le cas ! Je ne suis pas sûr que les matches continueront à se jouer à guichets fermés si le spectacle insipide proposé aux spectateurs perdure. Les gens ne sont pas dupes. Ils veulent au moins que les joueurs se battent sur le terrain. Les résultats on ne les a pas toujours, mais au moins faut-il se donner les moyens et vouloir obtenir ces résultats.
Le Racing est revenu des bas-fonds du football français avec l’appui de ses supporters mais attention à ne pas casser cet engouement, car la responsabilité de Keller sera grande si d’aventure le Racing est relégué en Ligue 2…
D’r Racing Louis