La maire de Strasbourg n’était pas là… Encore…

Une commémoration en faveur des otages français détenus par le Hamas à Gaza, s’est tenue à ce 1er novembre, place de la République à Strasbourg.

Près de 300 personnes y ont assisté, dont les anciens maires de Strasbourg, Catherine Trautmann et  Roland Ries, ainsi qu’Eric Straumann, maire de Colmar, Brigitte Klinkert, députée de Mulhouse, Bruno Studer député de la 3éme circonscription de Strasbourg, André Reichardt, sénateur du bas- rhin, Pierre Jakubowicz, conseiller municipal d’opposition, Anne Tenenbaum, conseillère d’Alsace, pour laquelle « il s’agit de ne pas tolérer l’intolérable et de ne pas se gargariser de mots« .

Quant à Jâne, devinez… elle n’était pas là !!  

Elle a envoyé un pâle individu, qui s’est fendu d’un texte qu’on venait de balancer sur son téléphone, un texte fade, sans saveur aussi incolore et inodore que la municipalité qu’il représente et a soigneusement évité  de condamner le Hamas. L’individu de service a rappelé du bout des lèvres que le conseil municipal de Strasbourg s’associait à cette demande de libération des otages. Il aurait été difficile pour lui de faire autrement vu les interventions des élus présents, et notamment du discours juste et émouvant de Pierre Jakubowicz, dont les prises de paroles constantes au sein de cette municipalité, rassurent les Strasbourgeois qui doivent faire face à une maire dont la couleur Vert-Nupes résume l’attitude du groupe Nupes qui a blessé et déshonoré la France lors des évènements dramatiques du 7 octobre. 

Strasbourg est orpheline d’un maire et de sa municipalité, mais elle est riche de ses élus d’opposition, des personnalités de droite et de gauche, à l’instar de Catherine Trautmann, qui n’ont jamais failli au cours de leurs mandats, et qui ont toujours affirmé leur foi en l’être humain qu’ils ont toujours placé au centre de leurs préoccupations. 

Depuis 3 ans, les strasbourgeois doivent supporter les fantaisies et les pièges de la municipalité de Strasbourg. Ils sont soumis à l’autoritarisme d’un maire qui complique leur quotidien, et qui de surcroît, affiche une antipathie avérée à l’égard de la communauté juive de Strasbourg. 

Allo Jâne ? T’en n’a pas marre ??! 

Fort heureusement, les interventions que nous avons entendues ce 1er novembre, nous rappellent que les voyous de la République se sont décrédibilisés au yeux des français et que le peuple  saura les rendre définitivement invisibles au moment des urnes.

Discours de Pierre Jakubowicz

Nous sommes réunis aujourd’hui sur cette place de la République, pour réclamer la libération immédiate et inconditionnelle des bébés, des enfants, des femmes et des hommes innocents retenus en otage depuis le 7 octobre par les barbares terroristes du Hamas. 

Dans d’autres villes de France, leurs visages sont projetés chaque soir sur les façades de Mairies. À Strasbourg, comme le drapeau israélien, ils sont invisibilisés. C’est pour réparer en partie cette injustice que nous sommes réunis. Pour rendre aux otages leur visage et leur nom, pour interpeller les consciences. Qu’ils ne soient pas qu’un nombre, des numéros, comme un terrible rappel à l’Histoire.

239 otages dont 9 de nos compatriotes. Plus de 1400 victimes dont 30 Français. Nous leur rendons hommage à toutes et tous. Nous ne les oublions pas car le vrai tombeau des morts c’est le cœur des vivants (Cocteau). 

Mona OZOUF a dit que l’ensauvagement des mots précède et prépare toujours l’ensauvagement des actes. Nous avons laissé passer bien trop de mots et nous subissons aujourd’hui dans notre chair et nos cœurs la barbarie des actes.

Élu de la République, descendant de victimes de la SHOAH, profondément amoureux de Strasbourg, de la France et de la République, de leur humanisme et de leur universalisme je n’oublie pas. Je n’oublie pas qu’ici la définition de l’antisémitisme de l’IHRA n’a pas été adoptée par l’ensemble des élus. Comment combattre le mal si l’on n’est pas capable de le nommer ? Je n’oublie pas qu’à plusieurs reprises au cours des dernières semaines je me suis retrouvé, bien malgré moi,  dans les rues de notre ville face à des cortèges appelant à la Mort des Juifs. Que dans ces cortèges des élus ont continué à défiler sans s’indigner, sans condamner. C’est insupportable. C’est intolérable.

Le nom des lieux renvoie bien souvent à l’Histoire, délivre un message. Cela est particulièrement vrai à Strasbourg. Nous sommes place de la République. Non loin d’ici la rue des Juifs et la rue Brûlée. De l’autre côté, l’avenue de la Paix -Simone Veil qui relie la République à l’Europe en passant devant la Grande Synagogue de la Paix. Comment ne pas y voir un rappel à la haine séculaire du juif du Moyen-Âge à aujourd’hui en passant par l’Holocauste et le rôle vital qu’ont à jouer la République et l’Europe pour combattre le mal. 

La guerre est de retour en Europe, les Pogroms sont de retour en Israël, au Daguestan. 850 actes antisémites en France depuis le 7 octobre, 5000 signalements en ligne. Des étoiles aux façades des commerces et logements juifs, comment ne pas y voir plus qu’un bégaiement de l’Histoire à quelques jours du 85ème anniversaire de la Nuit de Cristal. 

Ilan Halimi, Sarah Halimi, Mireille Knoll, Toulouse, l’Hyper Casher… 

Ne nous trompons pas. Nous n’assistons pas à une montée de l’antisémitisme mais à son débridement, à sa libération. 

L’antisémitisme qui remonte à la surface couve depuis bien longtemps, aidé plus ou moins volontairement par la naïveté de certains et le cynisme d’autres. Dans certains mouvements politiques, notamment d’extrême gauche, l’antisémitisme n’avait plus sa place dans les combats bien-pensants du 21ème siècle. Cet antisémitisme nous explose à la face, nourri des atermoiements, des pudeurs de gazelle et des ambiguïtés de tant d’irresponsables politiques dans notre ville comme ailleurs.

Oui nous devons entretenir et construire chaque jour l’unité républicaine pour faire face, mais je vous le dis, pas avec ceux qui ont la main qui tremble ou pire, avec ceux qui tels Janus veulent se montrer le visage des défenseurs des juifs tout en souriant de l’autre côté à leurs bourreaux. Non aux unités de façade ou de complaisance. 

Face à l’antisémitisme ni lâcheté, ni complaisance, ni naïveté. 

Il touche dès le plus jeune âge. J’ai retrouvé la lettre de Zola à la jeunesse qui date de 1897. Il s’y interroge sur le fait que l’on puisse être jeune et antisémite à la fois. Il se demande si des cerveaux neufs, des âmes neuves peuvent déjà être déséquilibrés par le poison. La réponse est malheureusement OUI. 

L’antisémitisme du 21ème siècle, facilité par l’univers digital et les réseaux sociaux, est aussi le fils d’une pensée politique wokiste, décolonialiste qui rejette l’universalisme et par le déterminisme et l’essentialisme distille le poison. 

L’antisémitisme connait une adaptabilité permanente pour se loger en toute chose et en tout prétexte. 

Comme l’a si justement dit Delphine Horvilleur, l’antisémitisme est toujours un prélude à l’effondrement d’une nation. 

Oui, l’antisémitisme n’est pas un défi lancé aux juifs. C’est un défi lancé à la France et la République. Nous ne céderons pas. La peur doit changer de camp. C’est aux antisémites d’avoir peur en France et non aux juifs. Nous devons combattre l’antisémitisme partout où il se niche, pied à pied, de l’éducation à la répression. 

« Si l’idéal des Droits de l’Homme a été affirmé en réaction à ces crimes atroces (du nazisme), la défense de ces principes est un combat permanent et universel. C’est un combat de l’homme contre les pulsions de mort et de haine qui l’habitent, un combat de la raison contre la déraison, de la compassion contre l’indifférence. Dans cette lutte permanente, chacun a sa place, car l’Histoire est faite d’une chaîne de responsabilités individuelles et collectives, où nous avons tous un rôle à jouer. » (Simone Veil)

Strasbourgeoises, Strasbourgeois, nous sommes les hérités du passé humaniste de notre ville et les dépositaires de sa mémoire, parfois douloureuse. Certains chercheront toujours à briser et nier notre humanité. Nous devons la défendre coûte que coûte. Dans la pénombre chacun de nous doit contribuer à apporter sa part de lumière. 

Que de Strasbourg aujourd’hui s’élève un message de solidarité et de détermination, de fraternité et d’union vers Israël pour la libération de la totalité des otages. 

Vive la République, vive la France.

Séraphine

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