Attachiante
J’ai longtemps été de ceux qui ne croient pas en l’amour unique, dans la fidélité purifiée, dans l’amour éperdu et retrouvé, dans la splendeur du sentiment et de son éternité.
D’aucuns disaient que j’étais d’une génération désenchantée.
Je maniais le sarcasme et son épée, le doute et le sourire crispé. J’ai répété que de la passion, toujours l’on se remettait et que la fidélité n’était qu’un manque de curiosité !
Pour les chemins du sentiment féminin, très tôt, j’ai imaginé que l’amour, je l’avais connu cent fois, durant mes deux cents vies. Et mes envies.
Et puis, un jour, j’ai rencontré quelqu’un. Qui ne ressemblait pas à l’amour. Devant qui je ne sentais pas le besoin de porter de beaux atours, en soie, ni en velours. Quelqu’un qui ne me demandait pas d’efforts, pas de contraintes, ni de sacrifices. J’étais sans artifices. J’avais le droit d’être moi. Entièrement moi. Comme si ce que j’étais était parfait. Quelqu’un comme moi qui ne me ressemblait pourtant pas.
Il était insupportable et j’étais attachiante. Il était ingérable et je n’étais pas méfiante.
J’ai cru. Je crois. J’ai cru ce que j’ai vu. L’amour existe. Total. Inconditionnel. Passionnel. Éternel. On n’oublie que ceux que l’on n’a pas assez aimés. On ne se lasse que de ceux avec lesquels on s’est trompé. Mais en amour, on ne se trompe jamais. Car l’on ne cesse jamais d’aimer.
Il en reste toujours, comme après le bal d’un jour, le souvenir de ce que l’on a ressenti en valsant dans ses bras, en le regardant franc et droit, en ayant cru que l’on y aurait droit.
Martine Benz®️
