Qui est-ce qui en parlait déjà … ?
Ah oui ! Ça me revient : Marguerite Duras. Je la déteste. Parce que je lui ressemble. Mais que je ne lui ressemble pas.
Tout comme je déteste cet amour-là. Cet amour ridicule. Qui n’a pas lieu d’être. As-tu déjà aimé comme on s’installe sans y être invité ?
Était-il déjà décidé que non, jamais tu ne l’accepterais ? Savais-tu que tout n’était pas permis ? Hé bien, maintenant, oui !
L’amour arrive quand tu as laissé la porte ouverte. C’est un peu de ta faute. Tu n’avais qu’à la fermer. Il ne suffit pas d’énoncer ce que tu dois rejeter. C’est presque l’appeler.
L’amour est plus malin. Tu lui claques la porte d’entrée à la face et il s’immisce partout où il devine une petite place.
Si quelqu’un parvenait à nous regarder en face, à nous voir, pour de vrai, pour de bon, pour de profond, il verrait combien de vies silencieuses nous portons en nous …
Il y a une armoire pleine de gens, mal rangés comme des jouets. Muets. Ou pas. Si l’on ouvrait la porte, ils s’affaisseraient sur le sol, le long de la rigole. En chaque personne, des milliers de personnes …
Mais personne ne peut ouvrir l’armoire de personne.
On peut juste entendre, parfois, quand elle sonne ou résonne.
Parfois, quelqu’un nous prend la main, sur le chemin.
On peut voir avec la main …
J’ai foi en cela aussi. Les milliards de vies qui ont croisé et tissé notre secrète penderie. Il n’y a pas de hasard.
Chaque fil de ta toile fait partie d’un Plan.
Et ce n’est qu’en marchant, qu’en avançant, que tu peux le déchiffrer, lentement…
Martine Benz. [Divine Marquise]®️