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Huberisation

La ville de Strasbourg a lancé la concertation préalable à l’aménagement du hub multimodal de Strasbourg, secteur Halles et arrière-gare. D’après ses concepteurs, le Hub multimodal a pour vocation d’organiser la rupture de charge et le report modal entre la périphérie et le centre. Il est censé drainer les flux rentrants et diffuser les flux sortants. Afin de désengorger le centre-ville, son accès sera interdit aux voitures individuelles thermiques et proposera le report modal avec un parc de stationnement associé aux réseaux de train, de tramway, à une station de véhicules électriques, de vélos…

Tandis que certains élus saluent le projet qui s’inscrit dans la continuité républicaine, d’autres se grattent la tête, s’interrogent sur sa faisabilité et s’inquiètent de ce qui va se passer « derrière » (la gare, pour les esprits tordus).

Il faut dire que le projet suscite un engouement sans précédent puisque, pour à peine 500 000 eurométropolitains, on a compté pas moins de 240 « réactions aux publications Facebook de l’Eurométropole », 600 participants aux 5 réunions publiques et, surtout, 40 participants aux 4 déambulations. On est passé tout près du raz de marée !

Il n’en fallait pas plus à Catherine Trautmann, la portuaire multimodale, pour faire savoir, dès le conseil municipal du 24 juin, qu’on ne plaisante pas avec… la déambulation ! Une déambulation, dit l’ex-ministre-accidentelle de la Culture, « ne peut être une consultation, car c’est une marche sans but précis, une flânerie« . C’est-à-dire que c’est comme la politique EELV ?

Elle émet des doutes sur la faisabilité du projet en soulignant en autres l’absence « d’aménités nécessaires à ce type d’équipement » et elle relève que « la Maire de Strasbourg n’a encore qu’une vision incertaine de la ville« . On ne peut que se fier à l’analyse d’une experte en erreurs d’aiguillage.

Elle précise son propos : « Aujourd’hui, l’approche du dernier KM, celui de la destination ou de l’arrivée doit aussi être considéré comme le premier, celui du départ, du changement ou de la continuité du voyage. » Oui, voilà, c’est ça, c’est comme pour la NUPES, on y entre pour aller quelque part, on ne sait pas où, mais quand on y est, on repart dans l’autre sens. Après tout, ce n’est qu’une question de méthode, on met les bœufs avant la charrue : on élimine les voitures et on ne se demande qu’après comment les gens vont circuler.

 » Qu’on observe un instant la gare de Berlin et on comprend avec sa conception en étages pour les trains à grande vitesse, les trains régionaux et le S-Bahn, sa gare routière sur le même site, ce qu’est un hub multimodal« , poursuit-elle.  Ah c’est sûr, rien ne vaut l’expérience allemande pour le transport en train…

Avec ce genre de débats, on retrouve notre petite madeleine de Proust qui sent bon la gestion des courants « pluriels » où seules les divergences font consensus, où l’on dénonce ce qu’on approuvait hier, où l’on a toujours raison puisque les autres ont tort.

Après l’arrière-gare, vivement le devant où les pergolas végétalisées ont fait leur apparition. On se réjouit déjà des joutes pour savoir si ce sera « capucine » ou « courgette », « poirier » ou « framboisier »?

OT

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