L’échec colossal du 7 octobre

Si vis pacem, para bellum

Comment Israël, puissance régionale avec une des meilleures armées au monde, a-t-il pu subir le pire pogrom depuis la shoah perpétré par le Hamas avec plus de 1400 tués et 4800 blessés en une seule journée ? 

Une commission d’enquête à la fin de la guerre sera nécessaire pour comprendre le déroulé de ces évènements tragiques ainsi que les responsabilités des différents acteurs.

Une analyse rapide permet de pointer des similitudes avec la seconde guerre mondiale. 

Marc Bloch, dans son livre l’Etrange défaite, analyse les raisons de la débâcle de l’armée française en quelques semaines en 1940. Malgré sa supériorité, l’armée dotée de canons, de tanks, d’avions est retranchée derrière la ligne Maginot, sans penser, et engluée dans une bureaucratie géante.

L’armée française, non seulement ne sait pas communiquer, mais au contraire s’emploie à enterrer les informations qu’elle détient. Pourquoi ? Par crainte des responsabilités.

L’armée fut commandée par les adjoints des grands chefs de 1918. Autrement dit, par de grands militaires, certes, mais d’une autre génération : Gamelin, 74 ans, Weygand, 73 ans !

La supériorité technologique de l’armée israélienne, avec le dôme de fer et la barrière de protection remplie des technologies derniers cris, était sensée suffire et a servi de « ligne Maginot technologique ». L’accoutumance aux missiles interceptés par le dôme de fer a nui à la dissuasion et à l’élaboration d’une stratégie concernant la bande de gaza.

Il faut se souvenir que lors du retrait unilatéral de gaza, l’abandon du « corridor de Philadelphie » le long de la frontière égyptienne a été une erreur stratégique majeure qui a permis la contrebande d’armes de guerre.

Quel militaire peut penser qu’on fait la guerre sans soldats ?

Pourquoi plusieurs unités ne gardaient pas la frontière ?

Comment les services secrets ont-ils pu dire quelques jours avant que tout était calme tant que des travailleurs gazaouis recevaient leurs permis d’entrée en Israël. ?

Plusieurs articles de presse permettent de faire la lumière sur des défaillances.

  1. Défaillances de l’armée : le chef des renseignements de l’armée a déclaré récemment que la situation était calme. Dans ce contexte, l’armée avait procédé à la collecte des armes que possédaient les civils des villages à coté de gaza. Trois jours avant la guerre, il a participé à une réunion avec le chef d’état-major, le chef du Shin Bet, le ministre de la Défense et le Premier ministre Netanyahou. Ils ont dit au Premier ministre qu’il n’y avait rien à craindre et que le Hamas était dissuadé.

Il semble qu’ils aient oublié le Général Patton qui disait que « Si tout le monde pense de la même façon, alors quelqu’un ne pense pas. ».

Dans la nuit, des rapports de mouvements suspects sont arrivés au commandant de la région et au chef des renseignements. Une mise en alerte des troupes n’a pas été jugée urgente. Une nouvelle réunion était prévue à 8h du matin. Ils auraient dû réveiller le Premier ministre et le ministre de la Défense. 

Malgré des soldats héroïques et leurs actes de bravoure, le haut commandement a réagi lentement pour empêcher que les otages ne soient emmenés dans gaza et pour l’envoi de renforts sur la zone des massacres.

Le front nord subit quotidiennement des bombardements mais l’armée se garde de répliquer avec force. Serait-elle dissuadée par le hezbollah ?

L’ex-inspecteur de l’armée, le général Brik, avait pointé début août l’impréparation de l’armée en cas de guerre. Qu’a fait le chef d’état-major ? Il avait piscine ?

2) Depuis le retrait unilatéral de gaza et les technologies de renseignements électroniques, il apparait que le Shin Bet (renseignement intérieur) a perdu en qualité d’information collectée. Le service n’a rien vu des plans en préparation depuis de longs mois ou années. L’expert stratégique Edward Luttwak émet l’hypothèse d’agents doubles. La presse nous rapporte aussi que des travailleurs gazaouis ont collecté des informations qui ont conduit aux massacres dans les kibboutz. Où était le contre-espionnage ?

Plusieurs réunions entre le hezbollah, le Hamas et l’Iran ont eu lieu au Liban d’après la presse. Comment le Mossad a-t-il pu manquer le contenu ? D’autres services de pays alliés n’ont rien vu non plus : US, France, Allemagne, Angleterre, etc…Cela montre l’étendu de la faillite globale du renseignement.

3) La classe politique a failli depuis plus de 30 ans. La gauche idéologique est allée d’erreur stratégique en erreur stratégique. La droite n’a pas su ou voulu renverser la table. L’idée de concessions territoriales en échange de paix a apporté les attentats. Les retraits unilatéraux du Sud Liban et de gaza ont amenés la guerre et des mouvements terroristes armés de centaines de milliers de missiles et d’hommes sur le terrain.

Netanyahu, lecteur de Churchill, n’a étonnement pas endossé ce costume.

Comme en 1973, le pays a-t-il été victime de la fameuse « conceptia » ? Un accord général existe entre les dirigeants israéliens des services de renseignements, de l’armée et des politiques sur au moins sa supériorité militaire et technologique face à des menaces minimisées car indirectes et limitées d’après ces derniers.

4) La division du pays et la haine des laïcards à l’encontre des religieux à cause de la réforme juridique avec des manifestations hebdomadaires et des menaces de refus de servir de la part de réservistes volontaires a pu laisser croire au Hamas et à l’Iran que le moment était venu de lancer leur plan macabre. Or, c’était mal connaitre Israël qui est depuis uni comme jamais.

5) Les anciens généraux et politiciens qui avaient une vision stratégique et de l’audace pour prendre l’initiative ne sont plus là. Existe-t-il quelqu’un qui réunisse ces qualités et qui possède le courage de dire à l’Empire américain qu’il est souverain ? Actuellement, la plupart des généraux pensent pareil (et sont idéologiquement de gauche) et soumis à l’Amérique. Ceux qui ont une vision différente ne sont guère promus. 

Les généraux apparaissent timorés, peu enclin à faire la guerre sur plusieurs fronts. Ils ont été pour la plupart d’accord avec l’Amérique pour la signature d’un accord nucléaire avec l’Iran en 2015. L’Amérique pensait que l’Iran pouvait être une puissance stabilisatrice. Fort heureusement, seul Netanyahu avait remarqué les lacunes et les dangers de cet accord et s’y était opposé avec force jusqu’à ce que Donald Trump déchire cet accord.

La guerre politique et médiatique reprendra de plus belle lors de l’établissement de la commission d’enquête. La gauche idéologique possède à son bilan la plus grande erreur stratégique et la perte de dissuasion : les retraits de gaza et du sud Liban, l’intifada des années 2000 avec les accords d’Oslo.

La droite avec Netanyahu a cru pouvoir amadouer le Hamas à gaza, héritage du gouvernement Olmert – Barak, pour se focaliser sur le nucléaire iranien ; le tout en essayant de rester au pouvoir face aux attaques médiatiques et juridiques de ses opposants et de l’allié américain dirigé par une administration démocrate.

Quelles que soient les conclusions de la commission d’enquête, toute décision qui épargnera des responsables politiques, des militaires surtout s’ils lorsqu’ils sont de gauche montrera une commission biaisée et idéologique.

Les conclusions devront permettre à l’Etat de rétablir sa dissuasion face à ceux qui veulent sa perte.

La presse devra également faire son examen de conscience, elle a été peu objective les jours où elle ne désinformait pas.

Le peuple devra stopper ses divisions stupides et inutiles à la suite des pressions de minorités surexcitées influencées par des ONG aux financements étrangers, et enfin retrouver sa bienveillance.

Les seules conséquences réalistes et non biaisées sont un départ de TOUT le monde sans exception.

Place aux jeunes !

Ecclésiaste

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