Féminisme et Abaya

On trouve des traces du féminisme en France et en  Europe, au VIe siècle, des mouvements féministes actifs entre 1789 et 1871, un féminisme bourgeois et réformiste de 1871 à 1945, puis un féminisme plus radical, avec le livre de Simone de Beauvoir : Le Deuxième Sexe (1949).

Quinze siècles de batailles menées par nos ancêtres, nos aïeules, nos grands-mères, nos mères, des héroïnes dont beaucoup ont perdu la vie pour avoir osé revendiquer les droits et les libertés des femmes. 

Grâce à leurs combats courageux, audacieux et constants à travers les siècles, les femmes se sont débarrassées de leurs carcans vestimentaires, sociaux, culturels, religieux et des lois drastiques qui leur donnaient un statut de citoyen de deuxième classe. 

Plus de 15 siècles de soumissions, d’humiliations de souffrances et de silences, pour obtenir le droit de vote, le droit d’avoir un compte en banque, le droit de travailler, le droit d’échapper aux permissions et à la soumission aux pères et aux époux, le droit de disposer de son corps, l’union libre, l’avortement, le droit d’occuper des postes réservés exclusivement aux hommes, le droit d’être des êtres humains à part entière, libérées des menottes sociales auxquelles on les avait attachées. 

En Afghanistan, les femmes souffrent d’une situation qui leur donne à peine le droit de respirer, en Iran, les femmes continuent de se battre. Elles payent très cher leurs revendications. Elles sont torturées, violées, défigurées, assassinées… Depuis la mort de Mahsa Amini, des femmes et des hommes iraniens soutiennent en France et à travers le monde libre, le mouvement de révolte iranien « Zan, Zedegi, Azadi», « Femme, vie, liberté ».

Pendant que les iraniennes tentent désespérément de sortir de la dictature dont elles sont les premières victimes, dans leur pays, en France, les femmes issues de l’immigration, accueillies avec un trésor de droits et de libertés, n’ont de cesse que de bafouer 15 siècles de notre histoire. De plus en plus, on voit se développer des groupes de femmes et de jeunes femmes musulmanes dont les revendications sont le retour au passé et au déclin. Contrairement aux iraniennes et aux Afghanes, dont le rêve de liberté est une utopie, ces groupes revendiquent le port du voile, de l’abaya, du gneb de la djellaba, du heik, et autres accoutrements destinés à effacer le moindre signe de leur identité et de leur féminité. 

Pour gagner le combat de la régression, ces femmes, n’hésitent pas à saisir le conseil constitutionnel en espérant faire jurisprudence, échapper aux lois de la République, et créer en toute légalité un état dans l’état. 

Et quoi encore ?  

Quelle que soit la teneur de leurs messages, qu’ils soient politiques, ou civilisationnels, chariatiques ou rebelles, il n’est pas envisageable pour les françaises d’effacer des siècles de combat au nom de minorités qui veulent imposer leur us et leur coutume, dans un pays qui les a accueillies et traitées avec bienséance dans les règles les plus strictes des droits de l’homme et de la démocratie si chers à la France. 

Comment ces françaises nées en France ou naturalisées, n’ont-elles pas eu accès à un minimum  de connaissances sur la laïcité, la culture et la vie sociale en France ?  Comment peut-on revendiquer de vivre ensemble dans l’outrage permanent des lois d’un pays ? L’attitude de ces ignorantes ou de ces pseudos ignorantes est une insulte aux sacrifices de toutes les femmes. 

Au cours de la rentrée scolaire, 300 élèves se sont présentées avec l’abaya, et 67 ont refusé de la retirer. Le père d’une jeune fille a même menacé de mort le proviseur qui n’autorisait pas le port de l’abaya dans son établissement.  La garde à vue du père de la lycéenne a été immédiatement levée. 

Et d’une abaya à l’autre, la France se soumet, tandis que le grondement du peuple s’amplifie …. 

Séraphine

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