Au royaume du diable, l’enfance est damnée

J’avoue, en ces magnifiques journées d’été, j’aimerais bien m’isoler un moment au bord de l’eau, taquinant de mes pieds les nonchalantes petites vagues océanes, sur une splendide plage inoccupée de la côte bretonne, juste pour évacuer les troublantes et affligeantes pensées qui encombrent mon esprit, la mélancolie qui m’envahit et me tourmente depuis la malheureuse disparition du petit Émile, ou l’abominable meurtre de la petite Lola, ou pour ces innombrables enfants enlevés en France et à travers le monde, séquestrés, vendus, violés et battus, ou simplement abandonnés dès leur naissance jusque dans les poubelles des grandes villes.

Et puis, j’ai beau essayer d’éviter de gâcher ou ternir vos vacances, sans doute bien méritées, mais il m’est trop pénible de garder, à moi seul, tout ce flux d’informations, plus terribles, plus terrifiantes et dramatiques les unes que les autres, qui m’agressent ces derniers temps à propos du mépris des droits de l’enfant à travers le monde. Car, s’il est bien un domaine auquel j’ai consacré une partie de ma vie, selon mes modestes moyens, c’est bien celui de la protection de l’enfance.

Émile, le petit garçon de 2ans et demi,  disparu le 8 juillet au Haut-Vernet, dans les Alpes-de-Haute-Provence, reste mystérieusement introuvable, comme évaporé dans la nature, un mois après sa disparition. Pourtant, tous les moyens de recherches judiciaires, technologiques, matériels, humains et cynophiles, ont été déployés, mais sans résultat, pas le moindre indice, rien, au grand désarroi de ses parents !

L’odieuse criminelle, qui a attenté à la vie et démembré le corps de l’innocente petite Lola, bénéficie désormais et en catimini d’un séjour en milieu psychiatrique avant même les conclusions de l’enquête judiciaire et l’ouverture de son procès.

Hier encore, la police australienne a annoncé avoir pu arracher 13 enfants des griffes d’un réseau « sophistiqué » de pédocriminels, 19 hommes experts en informatique, qu’elle a démantelé avec l’aide du FBI. Et ce n’est qu’une infime goutte d’eau dans l’océan.

Dès lors, allez donc trouver le sommeil lorsque des chiffres macabres s’incrustent autour de vos synapses et hantent aussitôt vos neurones. Dans ce cas, vous passerez des heures jusqu’aux lueurs de l’aube à séduire, sans y parvenir, la délicieuse et envoûtante Orphée, qui vient et qui s’en va, horrifiée.

Chaque année, 8 millions d’enfants disparaissent à travers le monde, dont 2 millions alimentent les réseaux pédophiles et/ou satanistes, d’autres sont exploités pour le marché des dons d’organes, les plus « chanceux » sont réduits en esclavage !!!

Tous les jours, plus de 60 bébés sont ignominieusement abandonnés dans les pays du Maghreb, sans compter ceux que les éboueurs retrouvent chaque matin jetés dans les poubelles, telle de la chair avariée.

Dans l’ensemble des pays arabo-musulmans, on estime à environ 80 000 abandons d’enfants chaque année, des pays où l’on fanfaronne une certaine morale religieuse, dans lesquels on voile les femmes au nom d’une pudibonderie hypocrite et malsaine, qui annihile tout sentiment d’amour.

Toute cette atrocité que l’homme inflige à l’enfance est épouvantable, alors que très peu sont les médias qui osent soulever ne serait-ce qu’un modeste pan de ce monde occulte, machiavélique, odieux et criminel qui se développe d’année en année dans un silence coupable, sinon insouciant et inconscient.

Au nom de quoi, au nom de qui devrions-nous nous taire et tourner le dos à ce fléau diabolique qu’est le mépris de l’innocence, devant cette violation immonde envers l’enfance, envers les droits de l’enfant, envers sa protection légitime et sa sécurité, envers sa vie ?!

Bon sang, si dans notre monde l’enfance se trouve damnée, l’humanité se condamne à périr.

Mohamed Guerroumi

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