Matières premières: L’Europe à la remorque de la Chine

La transition écologique est fréquemment présentée comme étant un moyen pour l’Europe de retrouver sa souveraineté.

Nos importations d’hydrocarbures couvrent 55 % de nos besoins énergétiques. Cette dépendance à l’énergie importée, aggrave notre balance commerciale, et nous oblige à accepter toutes les compromissions avec les pays producteurs.

En France, la facture énergétique a représenté 115 milliards d’euros en 2022, un chiffre en hausse de 150 % par rapport à 2021.

Disposer d’une énergie renouvelable et produire localement permettrait d’améliorer notre situation financière et géopolitique. Mais cela nécessiterait  la construction d’un réseau européen gigantesque. 

Tant que cet objectif d’autosuffisance n’aura pas été atteint, la transition énergétique ne sera pas un gage d’indépendance envers les producteurs d’énergie fossiles. Bien au contraire, elle nous imposera une nouvelle servitude, cette fois – ci envers les pays producteurs de métaux. 

Au lieu de dépendre principalement de l’OPEP et de la Russie, nous dépendons de l’OPEP, des Etats- Unis, et de la Chine.

Eoliennes, panneaux solaires, batteries, infrastructures de stockage, distribution d’électricité, véhicules électriques… toutes ces constructions sont consommatrices de métaux, et de métaux rares.

Seule la Chine est en capacité, aujourd’hui, de nous fournir ces métaux, car elle a eu l’intelligence, depuis de nombreuses années, de faire main- basse sur le marché mondial des métaux nécessaires à la transition énergétique.

L’Europe remplace donc sa servitude envers la Russie par une nouvelle servitude, celle envers les Etats- Unis pour le GNL, et surtout envers la Chine, pour tous les composants nécessaires à la transition énergétique.

Une fois de plus, l’Europe n’a rien anticipé. Suivre aveuglément les Etats Unis pour rompre l’approvisionnement du pétrole et du gaz russe c’est une chose, mais ne pas prévoir, dans le même temps, une énergie de substitution, c’est suicidaire!

Déjà, 3 des véhicules électriques les plus vendus en Europe l’année dernière, étaient des importations chinoises. Les ventes de voitures fabriquées en Chine pour l’Europe pourraient atteindre 1,5 millions de véhicules d’ici 2030, selon Allianz.

Notre transition énergétique sera à la merci du contexte géopolitique mondial, et de luttes d’influences qui dépassent largement les intérêts de l’Europe, et la France, dans ce domaine, n’a strictement aucune marge de manœuvre.

A moins… A moins qu’elle ose s’affranchir des directives européennes sur l’établissement du coût de l’énergie, comme ont su le faire l’Espagne et le Portugal, ce qui est peu probable.

Chanoine

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