Boomer

Lors d’un récent échange sur Facebook avec un militant communiste, ce dernier, à court d’argument me traita de « Boomer ».

Oui, Boomer je suis et Boomer je me revendique fièrement.

Né peu après la fin du conflit mondial, j’ai la chance d’appartenir à une génération qui avait la charge de rebâtir notre pays et de gagner la paix en construisant l’Europe.

C’était la France du baby-boom et du plein emploi.

C’est aussi la France sociale avec entre autres la création de la Sécurité Sociale (ordonnances des 4 et 19 octobre 1945), 

du régime de retraite par répartition (26 avril 1946), 

de la création du SMIC (11 février 1950), 

de l’assurance chômage (31 décembre 1958), 

des accords de Grenelle (25-27 mai 1968) 

ou du Revenu Minimum d’Insertion (30 novembre 1988). 

Ma génération c’est aussi celle de l’abolition de la peine de mort (loi du 9 octobre 1981), 

du droit à l’avortement (loi du 17 janvier 1975) et du mariage pour tous (loi 17 mai 2013).

Celle de la Déclaration universelle des Droits de l’Enfant (20 novembre 1959). 

Oui, je suis un boomer et j’appartiens à la génération qui a libéré les radios locales (loi du 9 novembre 1981), mais aussi celle de Salut Les Copains, du rock et de Woodstock (15-17 août 1969), celle de mai 1968, de la libération sexuelle et qui a reconnu le droit des femmes à disposer de leur corps, celle qui a marché sur la Lune (21 juillet 1969).

Oui, pendant toutes ces années, nous les boomers avons été acteurs de nos vies et même si notre France sociale est perfectible, nous l’avons construit avec un leitmotiv 

« Que puis-je faire pour mon pays ? » 

Et toi, petit militant communiste, donneur de leçon, qu’a fait ta génération, qu’as-tu fais de ta vie pour les autres, à part hériter de nos engagements et de nos luttes ?

Depuis votre majorité, vous n’avez rien changé, rien amélioré. Vos revendications ne sont pas des progrès quand elles se contentent d’exiger plus de l’État sans contrepartie.

«Que fait l’État pour moi » fait de vous, non pas des acteurs, mais des assistés de la vie.

Continuez à pédaler sur vos vélos cargos de bobos nantis et tant mieux si cela vous donne bonne conscience. 

Oui, Boomer je suis et boomer je me revendique.

Jean-Marie KUTNER ancien maire de Schiltigheim

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