Les Banques Centrales sont prises au piège de leur Quantitative Easing (QE) initié en 2008 après la faillite de Lehman Brothers lors de la grande crise financière.
L’inflation, qui n’était pas transitoire au grand dam de la BCE, a atteint des niveaux datant de la fin des années 70 obligeant la FED et la BCE à monter fortement les taux d’intérêts et cela tardivement et rapidement.
Concomitamment à cette hausse de taux, la FED a commencé à réduire la taille de son bilan en se lançant dans une opération de Quantitative Tightening.
La taille du bilan de la Fed est passé de 1 trillion de dollars en 2008 à plus de 8,6 trillions de dollar en 2023, soit près de 37% du PIB. Dans le même temps, le PIB a été multiplié par 2, avec un PIB à environ 26 trillions de dollars. Il a fallu 4$ de dette pour créer 1$ dans l’économie, quel gâchis !
Or ce qui devait logiquement se produire depuis longtemps se produisit enfin.
Face à la panique d’un possible bank run, d’un credit crunch et d’une crise financière majeure, la FED réinjecta 300 milliards de dollars, whatever it takes.
Fini le QT, vive le QE !
Après la mise au tapis de SVB et de Crédit Suisse, la panique touche la Deutsche Bank, banque systémique et fragile depuis plusieurs années : son CDS (Credit Default Swap, contrats d’assurances contre le risque de défaut de paiement) a doublé indiquant un risque élevé de défaut.
Le Chancelier Allemand vient d’essayer de rassurer les marchés «La Banque est très profitable, pas de raison de s’inquiéter».
Message reçu cinq sur cinq : aux abris !
Les opérateurs constatent qu’il est pratiquement impossible de sortir du QE et d’un monde abreuvé de liquidités sans conséquences majeures.
De plus, les Américains se souviennent trop de la grande dépression de 1929 avec l’effondrement de la masse monétaire. Ils sont terrifiés par la déflation, donc ils sont prêts à injecter massivement des liquidités au risque d’une forte inflation.
Il est encore trop tôt pour faire un bilan et pour pointer les responsabilités mais il est évident que l’abandon de sa mission de stabilité financière par la banque centrale a joué un rôle majeur dans la succession des crises.
Les QE successifs avec des taux nuls pendant trop longtemps ont alimenté des bulles sur toutes les classes d’actifs.
Un risque d’un QE perpétuel est la fuite devant la monnaie. La seule monnaie qui s’en sortira sera le dollar.
Aucune autre monnaie n’est en mesure de le remplacer en tant que monnaie de réserve en raison des points suivants : le dollar est la monnaie de référence dans les transactions internationales et les marchés financiers ; et seule la flotte américaine est à même de sécuriser les échanges mondiaux.
Donald Duck