Relations Europe-Russie

Fin février 2022, E. Macron déclarait que l’Europe avait décidé de prendre un  » train de sanctions » absolument inédites, proférant que l’économie russe était en cessation de paiement, que sa monnaie avait dévissé, que son isolement était croissant et que notre pression s’accentuait…

Qu’ observe – t- on 5 mois plus tard ?

5 mois plus tard, la Russie n’a jamais amassé autant d’argent, le prix du pétrole, du gaz, des engrais, se sont envolés.( excédents commerciaux records en 2022). Certes, la Russie vend moins de pétrole et de gaz en Europe, mais elle en vend davantage à la Chine, à l’Inde, et même à l’Arabie Saoudite!

5 mois plus tard, le rouble russe s’est apprécié par rapport à  l’euro et par rapport au dollar.

5 mois plus tard, une partie du pétrole vendu par la Russie à la Chine, à l’ Inde, et à l’ Arabie Saoudite nous est revendu, bien plus cher, par ces pays.

5 mois plus tard, l’Europe, qui n’ a pas ouvert le gazoduc nord stream 2, ne dispose plus que d’un faible apport de gaz venant de la Russie, ce qui compromet gravement le fonctionnement industriel des pays européens, notamment l’Allemagne.

5 mois plus tard, faute d’ approvisionnement suffisant en gaz, les pays européens élaborent des plans de rationnement pour la distribution du gaz nécessaire au chauffage de nos entreprises, nos centres commerciaux, nos habitats.

Enfin, 5 mois plus tard, nous ouvrons de plus en plus des centrales à charbon, afin de produire de l’ électricité. Plus les mois passent, plus   l’Europe s’ enfonce dans une crise économique majeure.

Pour faire bonne mesure, la BCE ( banque centrale européenne), qui fait semblant d’ignorer que l’ inflation s’emballe ( inflation moyenne de plus de 8% en Europe, en juillet 2022), annonce qu’ elle continuera   d’assurer la faiblesse des taux d’intérêts des dettes des états les plus dépensiers.

Conséquence : l’ euro s’affaiblit par rapport au dollar et par rapport aux autres monnaies, l’ euro passant de 1,20 à 1,02 dollars en l’ espace de 6 mois.

Pour paraphraser un éditorialiste du New York Times :             

 » Se peut- il que le président  ou nos dirigeants européens n’aient pas encore saisi le fait dominant ? La question ne se pose plus de savoir si le pétrole et le gaz trouveront des marchés, mais si les marchés trouveront du pétrole et du gaz ».

Jusqu’à présent, l’Europe était un nain politique, mais un géant économique. Désormais, l’Europe sera également un nain économique. Que pèsera l’Europe face aux Etats- Unis et face à la Chine?  Pourra-t-elle faire face à la récession sévère qui l’attend ?

Chanoine

Partager cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn