« vivre avec » et le système de santé

Une pomme par jour éloigne le médecin, pourvu que l’on vise bien. (Winston Churchill).

Le nouveau ministre de la Santé a affirmé sur France Inter qu’il fallait apprendre à vivre avec le covid-19, tout en annonçant une 8ème et 9ème vague pour l’automne et l’hiver prochain. 

Les autres pays occidentaux sont également sur la même longueur d’onde. Ces prochaines vagues apparaissent inévitables mais leur intensité et leur durée peuvent être réduites lorsque des mesures individuelles et collectives ont pour but de réduire la transmission.

« Vivre avec « . Conséquences sanitaires, économiques et sociales.

Qu’est-ce le « vivre avec » ? 

Une vague débute par une hausse des contaminations chez les enfants et les jeunes adultes. Elle a pour conséquence de désorganiser l’enseignement par les fermetures de classes liées aux absences des élèves et des professeurs contaminés. Une autre conséquence est la propagation des infections au reste de la population.

Un grand nombre de contamination implique des malades à court terme et à long terme pour ceux qui développeront un « covid long ». Économiquement, l’absentéisme augmentera et désorganisera l’activité des entreprises. 

A long terme, hormis une réduction du nombre de travailleurs potentiels, il est trop tôt pour en quantifier exactement les impacts. Tout ceci en excluant le phénomène de la « grande démission » lié aux changements de carrière.

Les personnes âgées et fragiles, une fois contaminées, engorgeront à chaque vague les hôpitaux. Ces hausses des admissions à répétition mettent les hôpitaux sous pression et rendent difficiles les prises en charge pour les soins classiques, et ce avec peu de répit entre chaque vague.

Plus le virus se diffuse, plus les chances qu’il mute augmentent. La baisse de protection des vaccins liés au temps et la faible protection conférée par Omicron, pour ceux qui ont été contaminés, n’offrent pas une grande protection pour la future vague, alors que les mesures de base pour atténuer la transmission ne sont plus respectées.

Et donc nous sommes coincés dans ce cycle vicieux. Chaque vague abime notre système d’éducation, notre système de santé, et de plus en plus de personnes seront hors du marché du travail, perturbant la vie de beaucoup d’individus et de la société…

Même si la situation s’est améliorée par rapport au début de la pandémie, « vivre avec » le covid-19 s’avère être un parcours cahoteux.

Si on souhaite réduire les impacts sanitaires et socio-économiques, il faut commencer par réduire les risques de transmission comme l’ont fait certains pays asiatiques tel que le Japon.

Message clair et simple 

Premièrement, le message doit clair et simple : le covid-19 se transmet principalement par l’air, et il faut donc minimiser les situations à risque. Nous pouvons le faire en encourageant les activités en extérieur, en encourageant le port des masques FFP2 protecteurs dans les lieux clos, et en incitant à l’installation de purificateurs d’air dans les lieux clos mal ventilés. Il est totalement inacceptable que le covid-19 soit une maladie nosocomiale, les personnels des hôpitaux se doivent de porter des FFP2 !

Deuxièmement, il faut obtenir des financements massifs afin de trouver et de déployer rapidement des traitements ainsi que des vaccins de nouvelle génération dans le but d’alléger le fardeau du système sanitaire.

Une étude de l’Institut Économique Molinari a pu montrer que les pays qui avaient choisi une stratégie de circulation minimale ont connu, malgré moins d’atteintes aux libertés et ce paradoxalement, une meilleure croissance économique que le reste du monde qui s’enfonçait dans la récession massive.

Troisièmement, en paraphrasant une tribune du British Medical Journal, le gouvernement doit cesser le « gaslighting » du public et être honnête quant à la menace que représente la pandémie pour lui et pour le système de santé.

Cette pandémie s’est ajoutée à un système de santé en déclin et déjà sous pression. La crise a montré que la part administrative était trop importante, et que lorsque les médecins ont pris en main la gestion, l’hôpital a évité l’effondrement. Il ne s’agit plus d’une énième réforme, il faut repenser le système de santé.

Quelques pistes

L’hôpital (public et privé) doit se concentrer sur ses missions en coopération avec la médecine de ville libérale qui doit être capable de faire un suivi régulier des patients en amont et de soulager les services d’urgences des soins non urgents. 

Il faut impérativement réduire la bureaucratie et donner de l’agilité et de l’adaptabilité à un système trop complexe. La prévention est la priorité oubliée, trop peu mise en avant. Dans la vie, tout est question d’équilibre, sans excès ni privation. Il est bien de pouvoir consulter son médecin de famille pour un bilan annuel, sans attendre d’être malade. 

Si la population reste dans son ensemble en meilleure santé, l’impact en sera bénéfique sur les dépenses de santé notamment. Moins de dépenses pourront également libérer des financements pour augmenter les budgets de R&D, améliorer les conditions de travail (rémunération salariale, organisation).

Pour conclure, Churchill avait raison. Il s’agit de bien viser.

Donald Duck

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