Ils nous prennent pour des Brêles
La valse des terrasses a mis le temps de germer dans l’esprit tortueux d’un père vert.
Au premier temps de la valse, et pour cause de pass sanitaire, on autorise l’extension des terrasses, incitant les taverniers du petit noir au petit matin, à investir dans des tables, des fauteuils et des embauches.
Au deuxième temps de la valse, on ressuscite un arrêté oublié, vieux de 71 ans. S’inspirant de «Danse avec les Tsars », c’est sans concertation qu’après un pas en avant, on prépare un pas en arrière.
Au troisième temps de la valse: Terrasser les terrasses pour priver les strasbourgeois de petits crèmes aux matins blêmes. Fini le croissant fourré encore chaud en feuilletant des DNA insipides.
Sans doute n’est ce pas assez feng shui pour la Divine Prêtresse et son moinillon et jugent-t-ils que prendre une café croissant ou un jambon-beurre, avant 11 heure, sur une terrasse dans une rue piétonne, ne serait pas de nature à s’harmoniser avec l’énergie environnementale d’un tel lieu.
Dame Jeanne, Grande Schtroumpfette et ses schtroumpfons, n’en ratent pas une… pour notre plus grand déplaisir. Il fallait l’OZER, car comme dit le proverbe: « Là où il y a de l’Ozenne, il n’y a pas de plaisir »
En cette période de guerre, de pénuries et de crise, nul doute qu’une telle mesure s’imposait dans l’urgence.
Le temps de la prohibition est venu. Dès l’aube, échappant aux brigades d’Eliot Nesspresso, je dealerai dans les rues piétonnes, sous le manteau et dans des arrières salles glauques, des croissants aux amandes et des schnecks aux raisins pour accompagner un café filtre de contrebande que des accros consommeront debout en feuilletant Pif Magazine.
Caché dans la canopée et les forêts miyazaki en pots, je prendrai le maquis.
Si vous me poursuivez, madame l’amère, prévenez vos policiers municipaux que je serai sans armes et qu’ils pourront tirer.
Message Personnel : Salsepareille qui roule n’amasse pas mousse.
L’Ombre