Au premier temps de la valse, la sinistre farce de la présidentielle continue. Nous voilà encore dans la posture classique de la France du deuxième tour.
Le locataire sans scrupules de l’Elysée a réduit à néant tous ses concurrents, le réactionnaire essayiste a perdu son pari, la sorcière a pédalé avec ténacité mais restera définitivement dans un second rôle, Robespierre a fait un score national de 20% , et Perette a été abandonnée sur la route.
Au cours de cette campagne, Estrosi, Woerth, Sarkozy, les pieds nickelés, sont tous présents à l’appel du Roi. Ils lui prêteront allégeance et l’aideront à sonner le glas de toute opposition.
Pendant que tous les candidats s’égosillaient à faire campagne, E. Macron a bien compris que descendre dans l’arène le perdrait. Les alliances, les messes basses, les accords sous la table, l’assuraient d’une victoire certaine. Il sera le seul président de la république qui gagne une présidentielle sans débat, sans programme, sans bilan. Belle mise en scène… « Jupiter a bien raison quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon ».* Car sans Brigitte point de théâtre.
L’affaire était pliée d’avance. Avant les élections, Nicolas Sarkozy et Emmanuel Macron négociaient déjà la distribution des secteurs des législatives de leurs familles respectives, une espèce de Cosa nostra politique à la française.
Nicolas Sarkozy promet que LR ne présentera pas de candidats face aux sortants LREM, MoDem ou Agir. Il déclare : « Je suis en capacité de défendre cette position avec Macron ». Tsss… Le karcheriseur karchérisé à la botte du patron.
Et pendant ce temps, Perette trahie par les siens, est jetée dans la fosse aux lions, tout juste au moment où elle est en bas de l’affiche. Bonne à rien, inutile, mauvaise, diront-ils. Elle a fait une campagne de perdante, comme si les dés étaient jetés, comme si elle avait été choisie pour couler LR.
Pour s’assurer de sa perte, Macron a pillé son programme avec la complicité de Sarkozy fâché contre son ancienne ministre. Il n’a pas apprécié le symbole du Karcher repris par Perette, et ne lui a pas pardonné de ne pas l’avoir cité au cours de cette campagne,
Après une rencontre avec Perette dans les bureaux de Nicolas Sarkozy, Perrette espérait obtenir le soutien de Nicolas Sarkozy. Or, les alliances convenues entre Sarkozy et Macron obligeaient Sarkozy à garder le silence. Chacun sa galère, c’est la devise de ceux que nous élisons, et que nous méritons…
Pauvre Perrette, elle s’est acharnée à procéder, sur ordre de ses pairs, l’anéantissement de son camp. Les morceaux de « choix » ont été détournés par Emmanuel Macron avec la complicité de Nicolas Sarkozy.
Poussée à la mendicité, elle finit sa course à l’Elysée à moins de 5%, endettée, vêtue des guenilles de grands couturiers, croquée part tous, assise dans la rue, tendant la main pour rembourser les millions empruntés pour sa campagne. Elle en appelle au cœur des français : « A vot’ bon cœur, A vot’ bon cœur ». Une reine le matin, une mendiante le soir. C’est la triste histoire de la petite Perette qui voulait se faire plus grosse que le bœuf.
Au cours de cette campagne les français attendaient de la fermeté, des débats, des programmes, des propositions quant à l’avenir de la France. Ils n’ont rencontré que violence, hypocrisie, arrogance, mépris, de la part de tous les candidats. Une fois de plus, ils seront acculés à voter par défaut pour éviter le pire.
Peter pan a perdu. Le rêve a déserté la politique et la France depuis longtemps. Peter pan persiste à espérer, malgré le cynisme, les escroqueries intellectuelles, les magouilles, les manœuvres, des professionnels de la politique, il rêve qu’un jour, un candidat cessera de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Alors plutôt que de s’abstenir ou de voter blanc, vous n’aurez le choix de voter que pour la xénophobie ou la soumission.
Séraphine