Le Roi Lion sous les radars

La comédie musicale Le Roi Lion n’est pas un petit bijou, c’est un collier de bijoux !  

La mise en scène est stupéfiante, tant sur le plan des costumes, des marionnettes, des décors et des comédiens.

Le théâtre Mogador affiche quasiment complet chaque soir, avec de standing ovations en fin de spectacle.

La pièce voyage d’ailleurs depuis 1997 dans le monde entier avec toujours le même engouement du public

Pourquoi ?

Il y a quelque chose que le public ressent, qui le touche intimement et qui va au-delà du spectacle.

Quelle est cette alchimie ? 

C’est que tout ce que vous voyez dans la pièce aujourd’hui est désormais interdit par la bien-pensance et les nouvelles règles Disney. 

D’abord, la pièce parle d’un royaume avec une souveraineté forte. On connaît aujourd’hui la haine viscérale des démocraties et des mouvements woke pour les monarchies.

On a vu récemment toutes les campagnes de déstabilisation menées par la presse vis-à-vis des monarchies espagnole, britannique, thaïlandaise, marocaine et tant d’autres…

Un roi avec un royaume, avec des sujets, avec une souveraineté, avec des frontières, n’est plus du tout à l’ordre du jour.  

Encore moins la transmission du pouvoir d’un père à un fils, qui l’initie à l’art de régner, à la force, à la nécessité de se marier plus tard et de bâtir un jour une famille pour pérenniser le royaume.

Que de gros mots là-dedans aujourd’hui. 

Inutile non plus d’insister sur la mise en avant de la virilité, des traditions, de l’appartenance même à une ethnie, celle des Lions, face à celle des Hyènes, considérées comme une sous-plèbe.

Alors comment se fait-il que la cancel culture ne se soit pas encore attaquée au Roi Lion ?

C’est parce que la pièce a une parade redoutable, elle se déroule en Afrique. De plus, la majeure partie des comédiens sur scène sont noirs.

Ouh la la ! On n’a pas le droit de dire « noir » non plus, hein ? Disons que sur le spectre colorimétrique, leur peau est plus foncée que celle des Blancs.  Le bouclier est donc parfait.

Mais imaginons aujourd’hui garder exactement la même intrigue, les mêmes dialogues, la même mise en scène, tout à l’identique, sauf que vous transférez l’action dans une forêt d’Europe, la Forêt-Noire par exemple, avec des créatures européennes et un animal adéquat en roi.

Quel serait-il ?

Un cerf par exemple, le Roi Cerf, qu’en dites-vous ? Non, il manque quelque chose.  

Le Roi Cerfus !

Non seulement le projet ne pourrait voir le jour dans aucune production aux États-Unis ou en Europe, mais s’il passait les mailles du filet, il ne tiendrait pas dix jours à l’affiche sans voir arriver les cohortes habituelles de féministes, de wokistes et les traditionnels contestataires amoureux des droits de l’homme et de l’égalité pour tous.

Alors un conseil aux scénaristes et aux auteurs en herbe :

Si vous avez des choses à dire qui s’éloignent du politiquement correct, déplacez immédiatement votre intrigue en Afrique, on n’y verra que du feu.

Hakuna matata !

Mandrake 

Théâtre Mogador – mardi à samedi 20h  – dimanche 15h

25 rue du Mogador 75009 – Réservations BilletReduc.com, Fnac et plateformes

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