Encouragé par ses collègues, il a finalement dit « oui ». Depuis 2016, Hakim Kerkoub, parrain du Torchis, préside l’association Taxi 13 qui regroupe à Strasbourg plus de 200 chauffeurs indépendants. Lui-même n’a pas raccroché le volant pour autant : il fait le taxi 40% de son temps, le reste étant consacré au groupement.
Située en cœur de ville, place des Halles, la centrale est une grosse machine qui régule jusqu’à 1500 courses par jour, 25000 par mois, dont environ 2000 à la demande de personnes âges. Elles appellent un taxi pour aller chez le médecin, le coiffeur, l’opticien ou faire des courses. Transportées de porte à porte – plus confortable, souvent indispensable – elles évitent de braver la circulation, et de tourner, tourner, tourner au centre-ville pour tenter la place de parking comme on tente le loto.
Un service gratuit
Taxi 13 se veut particulièrement à l’écoute des personnes âgées. « Elles sont prioritaires au même titre que les femmes et les enfants », insiste Hakim Kerkoub. Tous les chauffeurs participent au « service quiétude » qui propose d’aller chercher gracieusement la personne dans son immeuble, de l’aider à marcher et à s’installer dans la voiture, de l’accompagner jusqu’à l’intérieur d’un bâtiment ou de porter ses bagages. Les artisans demandent juste un brin d’anticipation : prière de réserver « quiétude » à l’avance.
C’est au titre de ce « service au public », notamment, que Hakim Kerkoub émet trois doléances visant trois objectifs : charger la personne au plus près, fluidifier l’exercice du métier et en finir avec cette « peur au ventre » qui tenaille les chauffeurs, anxieux d’être verbalisés à tout bout de champ.
Dans le détail, « on demande d’avoir accès partout au centre-ville, de pouvoir circuler y compris sur les rails du tram, évidemment dans le respect de la réglementation », commence le président. Ensuite ? « On veut pouvoir s’arrêter en double-file le temps d’accompagner la personne, sans risquer le PV au retour. » Au passage, il peste contre ces pistes cyclables « dangereuses » à cause des vélos et des trottinettes qui « font n’importe quoi ». Celle de la rue du 22-Novembre serait infranchissable par les plus fragiles qui demandent du coup une assistance.
En parler avec la maire
Troisième doléance : les stations de taxis. Certains particuliers s’y garent au mépris de l’interdiction (chouette, une place et pas d’horodateur !). Cela fait hurler les artisans qui travaillent, et qui paient de surcroît chacun chaque année 400€ de droit de place. « On appelle la police municipale, elle assure qu’elle va passer mais ne vient pas… », déplore Hakim Kerkoub.
Pour parler de ces préoccupations, le président a demandé un rendez-vous à la maire il y a quelques mois. La rencontre n’a pas pu se faire jusqu’ici, mais il attend et veut y croire.
Ruth