Le premier qui dit…

Comme l’ensemble de la presse libre, Le Torchis ne vit d’aucune subvention ni d’aucune publicité. Cette presse dite libre n’existe que par la volonté de bénévoles, ardents défenseurs de la liberté d’expression. Elle n’est assujettie à aucune pression économique, et offre ainsi une large liberté d’écriture et d’information. Du fait de son indépendance, il est difficile de la dompter contrairement à la presse consensuelle soumise au pouvoir du courant politique qu’elle représente.

Dès qu’elle publie des informations embarrassantes, la presse satirique subit immédiatement les foudres du pouvoir en place, un pouvoir qui se présente comme un défenseur de la liberté d’expression, alors que le mot d’ordre serait plutôt l’assassinat de ce type de publication.

La démocratie n’a aucun complexe à revêtir sa robe de vertu des grands principes, lorsqu’il s’agit de défendre les journalistes maltraités dans les dictatures, alors qu’elle souhaite la disparition de sa propre presse de proximité lorsque celle-ci a le mauvais gout de jouer les intrus.

La procédure tyrannique du pouvoir est bien connue par l’ensemble de la presse institutionnelle et satirique. On amorce d’abord une stratégie d’intimidation par des menaces de plaintes au tribunal. La mise à mort consiste à faire prononcer de lourdes peines d’amendes, car on connait la faiblesse financière de cette presse. On lynche volontairement ses représentants pour les pousser à capituler et on achève l’ennemi par strangulation en tout bien tout honneur. Nous ne sommes pas très éloignés de cette période antique où l’on mettait à mort les porteurs de mauvaises nouvelles.

Derrière l’aval de la justice qui décide du droit de vie ou de mort de la presse libre, se dissimule la censure politique. C’est l’éternel combat du pot de fer contre le pot de terre. Bâillonner le droit d’expression, c’est quitter le monde de la démocratie pour embrasser un monde basé sur le rapport de force.  

 « Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié. D’abord on le tue puis on s’habitue… Un journaliste est mort dans la rue, il fera silence sur tout ce qu’il pense… le témoin a dit la vérité il doit être exécuté ».

Lavie Enrose

Partager cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn