Mardi 20 décembre au soir, lors du débat sur la loi « immigration » à l’Assemblée Nationale, le ministre de l’intérieur Darmanin avait sorti les lunettes des grands jours, grâce auxquelles il voit un monde qui n’existe pas, pour finir d’achever la politique française en soins palliatifs depuis longtemps.
Pendant que le ministre se « félicitait » que le texte de loi avait été adopté « sans les voix du RN », ce qui était inexact, le président de la République, lui, déclarait son intention de le soumettre au Conseil Constitutionnel pour en faire annuler les principales dispositions alors qu’il l’avait lui-même promu ! Cherchez l’erreur.
Dans le Landernau médiatique on crie au loup d’extrême-droite à propos d’un texte dont les timides dispositions ne répondent que partiellement aux exigences des français et qui ne fait que reprendre les thèmes classiques qu’une Droite complexée avait, justement, abandonnés depuis longtemps au FN puis au RN.
Quand dans les années quatre-vingt, Georges Marchais voulait freiner l’immigration, personne ne lui reprochait une quelconque connivence avec l’extrême-droite.
Il n’est pas nécessaire de revenir ici sur les éructations navrantes d’un ministre de l’Intérieur ivre de rage et empêtré dans ses contradictions qui sont autant de couleuvres que le peuple refuse désormais d’avaler; ça ne marche plus.
Même si ce texte a été adopté grâce à l’extrême-droite, dont on attend toujours que ces messieurs nous donnent la définition, qu’est ce que cela change-t-il ? Cela signifie simplement que la démocratie a fonctionné; or, il se trouve que les dirigeants politiques Français de gauche ne reconnaissent la démocratie que quand elle joue en leur faveur. Rien ne peut exister en dehors du monde tel qu’ils le veulent. Cet été, Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, avait bien résumé la pensée socialo-nombriliste qui laboure la France depuis 1968 : « On ne présente pas la France telle qu’elle est, mais telle qu’on voudrait qu’elle soit ». En clair : France Télévision fait de la désinformation propagandiste et vous dit merde.
Raymond Aron en 1955 (déjà!), écrivait : « La gauche juge préférable d’admettre non pas la réalité, mais la réalité telle qu’elle serait si elle était conforme à ses désirs ».
Force est de constater que pour la Gauche, il n’y a pas de place pour le réel ; la réalité est d’extrême droite, il faut donc faire barrage à la réalité. A ce propos, la Gauche parle d’une extrême droite qui, si elle existe effectivement, n’occupe aucun siège au Palais Bourbon, contrairement à l’extrême-gauche.
Qu’est-ce qui doit compter ? Le contenu d’un texte ou l’identité de celui qui vote ? Pour l’Exécutif actuel, c’est celui qui vote, peu importe la qualité du texte. Pour la Gauche Française, s’il pleut sur la tête d’un type d’extrême-droite, eh bien la pluie est d’extrême-droite. 84 % des Français approuvent le texte, alors 84 % des Français sont d’extrême-droite.
Ajoutons à tout ce qui précède le comportement déplorable des élus de gauche, décidément anti républicains et anarchistes puisqu’ils institutionnalisent la désobéissance civile au gré des caprices personnels. Pour eux, la loi contraignante n’a de légitimité que quand elle s’applique aux autres.
Cependant, ne nous y trompons pas : l’humanisme de façade et les cris d’orfraie de ces élus n’est qu’une tentative maladroite pour masquer leur compromission avec un électorat qu’ils ont acheté. Ce ne sont pas les valeurs de la République qu’ils défendent, mais leurs sièges et leurs prébendes.
S’il leur reste un peu de temps entre deux caprices, il faudra qu’ils nous expliquent comment ils comptent exiger de leurs administrés qu’ils respectent les lois et les règlements quand les élus ne les respectent pas. Gageons qu’ils sauront aussi nous éclairer sur la manière dont ils convaincront les jeunes générations de s’intéresser à la chose publique, puis d’aller voter…
Si la mission que les dirigeants politiques se sont assignée est d’écoeurer le citoyen pour l’éloigner le plus possible de la politique, c’est plus que réussi !
O.T.