L’une des conséquences involontaires des sanctions occidentales a été que le gel des sorties de capitaux de la Russie vers les comptes étrangers des oligarques a gagné de multiples avantages pour l’économie russe.
L’ampleur des sanctions financières oblige ces mêmes oligarques à investir leur argent en Russie, en favorisant de nouveaux investissements dans l’industrie et les services.
Un 2eme résultat inattendu est le remplacement, à l’identique, des franchises occidentales par des copies directes gérées par des russes.
Mc Donald ferme ses établissements ? Un autochtone russe reprend immédiatement ses installations, change l’enseigne, et poursuit l’exploitation des Mac.Do.
Une grande enseigne commerciale baisse ses stores? Les magasins sont repris dans l’état par une nouvelle société russe.
Les industriels européens , notamment TOTAL , se retirent de l’exploitation de certains gisements pétroliers? De nouvelles compagnies pétrolières, et surtout les chinoises, reprennent le flambeau.
Les sanctions ont été d’autant plus bénéfiques pour la Russie que les investissements et l’infrastructure existaient et qu’une main d’œuvre compétente, disponible et fiable, était sur place.
En revanche, les sanctions ont produit des conséquences effroyables pour l’Europe :
La désindustrialisation rapide, probablement irréversible, des grandes entreprises consommatrices d’énergie. La plus grande industrie allemande, BASF, s’est immédiatement tournée vers les Etats Unis, et vers la Chine, le coût d’approvisionnement de l’énergie y étant plus favorable et plus stable.
En Europe, on achète maintenant du pétrole et du gaz russe, mais en le faisant transiter par des raffineries indiennes, chinoises ou même saoudiennes, à des prix bien plus élevés!
Les Etats-Unis ont fait croire à l’Europe que les sanctions allaient détruire très rapidement l’économie russe, et que la Russie allait s’effondrer.
Non seulement ce n’est pas le cas, mais le conflit sera sans doute encore long et de plus en plus coûteux, et détruira de manière récurrente la compétitivité des entreprises.
Europe-Russie : Jean qui pleure, Jean qui rit ?
Chanoine