Poauh ! C’est le jeudi vert : « Vous ferez cela en mémoire de moi ».
Portée particulièrement par les communautés protestantes et catholiques d’Alsace et de Lorraine, il existe depuis le XIIè siècle une tradition pour le Jeudi Saint : manger vert !
C’est le Greendonnerschdaa ou Griandonnerstig ou Griendonnerschdi,
le Jeudi Vert, le pire repas de l’année.
Les plats que vous allez retrouver sur toutes les tables de la région à cette occasion : des épinards et des œufs durs ; une bouillie aux neuf légumes verts « Ninkrittermües » ; une soupe au sept plantes « Sewernerlei Krüt ».
Mais vous pouvez également cuisiner du chou , poireau, persil, salades, épinards, fanes de radis, orties, pissenlit, oseille… L’important c’est que cela soit vert !
Le jour des verdissants puise ses origines dans l’évangile selon Luc, chapitre 23, verset 31 : « Car si l’on traite ainsi le bois vert, qu’adviendra-t-il du sec ? ».
Les « verdissants » étaient à l’origine des chrétiens qui se confessaient publiquement de leurs péchés le jour du dernier repas du Seigneur. Du « bois sec qu’ils étaient », ils redevenaient ainsi « des rameaux verts ». Évidemment tout cela était très symbolique au moment des fêtes pascales.
Régulièrement ces scènes étaient accompagnées de pleurs collectifs, « les grina » (jeu de mot avec grün = vert en allemand), ce qui a donné le « Grinendonnerstig », le jour du jeudi vert ou du jeudi des larmes.
Ce jeudi vert est donc resté dans la croyance populaire comme un jour de purification de son âme (les pénitents demandent pardon), mais aussi de son corps.
L’objectif est véritablement de se purifier de l’intérieur. Pour cela quoi de mieux que de manger vert en faisant un « osterputz » (nettoyage de printemps) de ses intestins ? Et tout cela pour « A-ha màche » bien évidemment.
Qui c’est les plus forts, évidemment c’est les Verts comme disait la chanson.
Winston Inseck