On avait le rituel du beaujolais nouveau, pour les amateurs de bananes. Il faudra désormais se faire à la tradition du GIEC nouveau, pour nous enlever la banane.
Dans son dernier rapport, le GIEC, comme à l’accoutumée, nous annonce l’imminence de la fin du monde, enfin presque, « puisqu’on peut encore s’en sortir, si… »
Les geignards patentés ne manqueront pas d’y trouver des raisons supplémentaires de refaire leur stock de mouchoirs, tandis que les climato-sceptiques » y puiseront les erreurs et failles habituelles.
Précisons d’emblée que le but n’est pas, ici, de défendre une thèse plutôt qu’une autre, mais il n’est pas illégitime de s’interroger sur l’absence de débat – contradictoire s’entend – et de se demander pourquoi les contradicteurs potentiels sont muselés et, souvent, ostracisés, dénigrés, criminalisés.
En matière de climat (aussi), tout avis contraire à la doxa est hérétique.
Pourtant, la science y trouverait son compte. Si la situation est telle qu’écrit, les thèses développées par les climato-sceptiques devraient pouvoir être battues en brèche sans coup férir. Au lieu de cela, on les empêche de s’exprimer et le débat tourne à l’entre-soi des convaincus et de ceux qui font semblant de l’être.
Le GIEC a été créé en 1988 à la demande du G7 (G20 aujourd’hui) sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, tous deux ayant une sensibilité climatique toute relative. Auparavant, en 1979, à Genève, avait eu lieu la première Conférence mondiale sur le climat, époque où l’on craignait un refroidissement planétaire (eh oui), et où les scientifiques avaient estimé que le dioxyde de carbone (CO2) émis par les activités humaines pourrait réchauffer la planète, mais qu’il pouvait aussi avoir de graves conséquences pour l’environnement. Margaret Thatcher, rapidement suivie par la France, en a profité pour faire la promotion de l’énergie nucléaire et fustiger les énergies fossiles. Puis la machine s’est emballée, avec son cortège d’exagérations et de récupération habituelles, avec le moins de nuances possibles.
La Terre ayant, comme le reste de l’Univers, plus de 13 milliards d’années et qu’elle en a déjà vu pas mal, un minimum de prudence eût été de mise.
A ce propos, on a oublié la prudence dont le GIEC lui-même a fait preuve, lorsqu’il soulignait en 2001, qu’en matière de modélisation du climat, on était face à un « système chaotique couplé et non linéaire » et que les prédictions à long terme s’avéraient impossibles. Mais ce genre de précision, empreint de sagesse, ne parvient pas aux oreilles des chercheurs de buzz journalistique et encore moins à celles des politiques opportunistes.
Il suffit pourtant de se pencher sur l’histoire du climat, ne serait-ce qu’en Alsace, pour voir qu’il a connu des soubresauts, tantôt glaciaux tantôt torrides, et qu’il en connaîtra encore. Au début du précédent millénaire, on pouvait traverser le Rhin à pied et l’une des causes de la Révolution française fut la météo avec des chaleurs intenses qui se sont succédé en 1748, 1754, 1760,1767, 1778 et 1788, générant pénuries et famines. Il suffit de consulter les grimoires sur l’histoire du climat, pendant que c’est encore permis.
Il faut dire aussi que de la coupe des engagements aux lèvres de la réalité, il y a un sacré chemin! On serait , probablement, davantage enclin à entendre les alertes du GIEC si, dans les faits, les Etats ou autres grands groupes industriels n’agissaient pas comme si de rien n’était. Le « réchauffement climatique », c’est bon pour les bouseux qui roulent au diesel et qui fument, pas pour le business, à part sous l’angle du « greenwashing », qui est à la préservation de l’Environnement ce que le percepteur est à la philanthropie.
Le directeur d’Influence Map, Dylan Tanner, déclare que « Le secteur des énergies fossiles a renforcé un programme assez stratégique visant à influencer l’agenda climatique » (source : Capital)… c’est un continuum d’actions »; il s’agit d’attaquer, voire de contrôler les réglementations ou d’orienter les médias. Cette ONG a découvert que des contrats sont signés avec des décideurs et des élus et que des millions de dollars sont investis dans des campagnes de « marketing climat ». En 2019, elle a constaté qu’en réalité, seulement 3,6 milliards de dollars ont été engagés dans des « projets bas carbone » sur un total de 110 milliards de dollars d’investissements prévus. On a vu des urgences plus urgentes…
N’oublions pas non plus qu’à elles seules, la Chine et l’Inde prévoient de construire plus de 500 centrales à charbon dans les prochaines années, ce qui relativise quelque peu l’impact de la trottinette électrique et du vélo sur la santé de notre planète…
Par ailleurs, les océans couvrent 70% de la Terre et renferment 60 fois plus de CO2 que l’atmosphère, ce qui signifie que même si on arrêtait, du jour au lendemain, d’émettre du CO2, la baisse de CO2 dans l’atmosphère ne se ferait qu’à la marge et sur une très longue durée. Au sortir du petit âge glaciaire, au début du 19ème siècle, le réchauffement a favorisé un dégazage plus important de CO2 par les océans et l’activité humaine n’y était pour rien.
Si un débat entre pro et anti pouvait avoir lieu, ce serait bien, on peut toujours rêver. Bon, comme disait l’autre, l’essentiel c’est d’y croire.
O.T.