Landay

Je vais vous parler de la poésie populaire des femmes pashtounes en Afghanistan, c’est une poésie différente de la poésie persane qui exalte l’amour mystique.

La femme, qui est souvent mariée à un homme âgé ou à un enfant, ne peut proclamer sa révolte que par le suicide ou le chant.

Ce chant appelé : « landay » est un poème très court, chanté et il se transmet oralement.

C’est le grand poète et philosophe afghan : Bahodine Majrouh, qui a rassemblé ces poèmes ; il a été assassiné en 1988 par des extrémistes religieux.

Le landay est un cri du cœur, une flamme.

Il parle d’amour, l’amour que la femme se réserve à son amant. Le mari imposé est  « le petit affreux » :

« Ô mon Dieu ! Tu m’envoies de nouveau la nuit sombre, et de nouveau je tremble de la tête aux pieds, car je dois monter dans le lit que je hais « 

« Viens mon aimé, viens vite près de moi, le petit affreux sommeille et tu peux m’embrasser »

« Ô printemps ! Les grenadiers sont en fleurs, de mon jardin, je garderai pour mon lointain amant, les grenades de mes seins »

« Si meurt mon amant, que je sois son linceul ! Ainsi nous épouserons la poussière ensemble »

« ô mon amour par-delà les montagnes, contemple la lune, et tu me verras qui attends, debout sur le toit »

« Près des fleurs mon amant se repose, avec lui la rosée de mes plus doux baisers »

Mais l’amour est une faute grave, punie par la mort.

 « A son arrivée tout était déjà joué, le tumulte avait pris fin. La foule se désunissait lentement, à l’écart quelques dignitaires religieux arboraient des barbes lugubres, leurs turbans et leurs tuniques noires les enveloppaient d’une aura plus funèbre encore que de coutume.

Le voyageur parvint au centre de la place. A demi ensevelis sous un monticule de pierres, gisaient une jeune femme et un jeune homme, couverts de boue et de sang. »

Franziska

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