Liebe Angela, elle est devenue chancelière fédérale le 22 novembre 2005, succédant à Gerhard Schröder. Elle est restée chancelière jusqu’au 8 décembre 2021 et a alterné les coalitions entre les sociaux-démocrates (SPD), le parti libéral (FDP) et l’alliance des démocrates-chrétiens (CDU) avec l’union chrétienne sociale (CSU).
Durant 16 années à la tête du gouvernement, elle a profité des bienfaits des réformes de Schröder.
Depuis 2007, l’Allemagne est devenue la 4èpuissance mondiale. Le PIB se situe autour de 3500 Mds€.
Malgré la crise de 2008, l’Allemagne a maîtrisé sa dette qui s’élève à 68% du PIB. Le pays est au plein emploi avec un taux de chômage à seulement 3,3%.
Les exportations d’une Allemagne mercantile représentent 44% du PIB. L’économie se caractérise aussi par une industrie puissante et un tissu de PME innovantes et exportatrices (Mittelstand).
Angela Merkel a gouverné pragmatiquement au gré des coalitions, et prioritairement dans l’intérêt des Allemands. Toutefois, elle a terminé son mandat en subissant des critiques internes notamment sur l’orientation centre gauche et le choix de sortir du nucléaire.
Suite à la catastrophe de Fukushima de mars 2011 et malgré des études de physique, elle a décidé d’une sortie accélérée du nucléaire. Était-ce une décision prise sous le coup de l’émotion ou à cause d’un lobbying intense des adversaires du nucléaire ?
Ses diplomates ont dédaigné l’intervention de Trump à la tribune de l’ONU au cours de laquelle il faisait un cours d’indépendance énergétique. In fine, il avait raison. La perte de souveraineté énergétique avec la fin du nucléaire a rendu L’Allemagne entièrement dépendante des importations de gaz russe.
Or, les sanctions à l’encontre du principal fournisseur en gaz, en pétrole et en charbon mettent sous tension le marché de l’énergie. Il en est de même pour les autres pays européens, avec la France qui aurait pu résister bien mieux si, par pur cynisme électoral, elle n’avait pas fermé la centrale nucléaire de Fessenheim.
L’industrie a besoin d’une énergie abondante et bon marché. Or, l’électricité produite par l’éolien et le solaire reste intermittente. A l’inverse du gaz, du charbon et du pétrole, l’électricité ne se stocke pas. Seul le nucléaire permet actuellement d’obtenir une électricité abondante et pas chère.
Mais le nouveau ministre de l’Économie, un triste vert alerte ses compatriotes sur la nécessité de réduire la température des appartements et de la douche ! Il vient d’avertir d’un risque « Lehman » sur le marché énergétique lié au gaz russe et à des prix élevés.
Il va même se dépêcher de stocker du gaz et relancer les centrales à charbon pour pouvoir faire face à la crise énergétique de cet hiver : pénuries, rationnements et coupures sont attendus. Il a même rejeté l’option du gaz de schiste évalué à 2,3 trillions de mètres cubes par l’association allemande BVEG du gaz naturel et du pétrole.
Des industries entières en Allemagne pourraient s’effondrer en raison des coupures d’approvisionnement en gaz naturel de la Russie, a déclaré Yasmin Fahimi, la plus haute responsable syndicale du pays.
Quelle est la logique de s’en prendre à l’énergie « décarbonée », le nucléaire, pour être contraint de la remplacer par la plus polluante, le charbon ?
Heureusement, le Parlement Européen a rejeté la proposition s’opposant à l’inclusion des activités nucléaires et gazières à la liste des activités durables sur le plan environnemental. Le risque de transformer le continent en une zone chaotique où l’énergie sera chère et rare semble s’éloigner.
Bien sûr, ni vous ni vos successeurs ne seront responsables des désordres créés par des politiques et par des choix stratégiques erronés dont seuls les peuples européens subiront les conséquences.
Il est regrettable que les dirigeants n’agissent pas en prenant en compte la notion de « skin in the game », issue du livre « jouer sa peau » de Nassim Nicholas Taleb, selon laquelle face aux risques pris, il faut en assumer les conséquences en partageant les préjudices qu’ils peuvent causer.
Donald Duck