J’aurais dû te dire que j’aimais la nostalgie qu’il y avait dans tes présents. Je n’en ai pas eu le temps.
Je crois que cela aussi nous unit …
Personne ne m’a jamais comprise. Je n’ai jamais essayé, il est vrai. Je ne sais pas parler.
Personne ne m’a jamais comprise. J’ai pensé que je m’en passerais. Mais je ne m’en passe pas.
Et
Je t’ai menti, j’ai besoin de toi.
Personne ne m’a jamais comprise. Oui, personne ne comprend personne, pas même soi. Mais cela ne m’apaise pas.
Toi, toi tu sais. Sans forcer. Tu pénètres mes pensées. Tu circules en liberté dans les couloirs de ma folie.
Tu y es assis.
Tu sais combien je suis sage. Sous ma rage. Si classique. Si antique.
Tu sais ce que je tais, le goût de mes combats salés, que je ne dis jamais rien, même lorsque je hurle en vain.
Tu sais que je suis un château des Templiers, les murs pleins de cruels secrets.
Tu sais que j’ai mille vies en une et que je suis nombreuse comme la mer houleuse.
Tu sais que j’ai tous les âges et que je ne caresse pas les peaux mais les pages.
Tu sais que je suis blanche comme une robe écarlate et que j’encense la pourpre sous le ciel bleu.
Pour oublier le noir. Et conserver l’espoir.
Tu le sais. Parce que tu es mon reflet. Inversé. Immensifié.
©️ Martine Benz