Il y a peu, les instances représentant les différents métiers de France Inter (journalistes, producteurs, techniciens) ont sorti leurs mouchoirs pour éponger leurs larmes de crocodile. Leur âme se déchire à l’évocation de ce qu’est devenue leur radio préférée. Ils ont fait part de leur désarroi à leur directrice, Adèle Van Reeth, et à celle de Radio France, Sibyle Veil. « Nous ne reconnaissons plus la maison que nous aimons », écrivent-ils.
Les signataires de la lettre jugent que France Inter donne l’image «d’une radio publique qui hésite à défendre ses journalistes face aux campagnes d’intimidation orchestrées par certains médias ou groupes d’influence ainsi que «l’absence de soutien de la direction» au petit Thomas Legrand, chroniqueur à France Inter et volontaire pour les basses œuvres du PS lors des prochaines élections municipales.
Vu de l’extérieur, cette situation n’a rien de dramatique et a le mérite d’illustrer de belle manière le village d’irréductibles non-gaulois qu’est devenue la radio France Inter.
Ce village est hors-sol, ses habitants ont une peur bleue de la réalité qui pourrait leur tomber sur la tête et ils attachent aux arbres tous ceux qui seraient tentés de chanter une autre chanson que la leur.
Ils se plaignent du manque de soutien, de la part de la hiérarchie, à leurs collègues empêtrés dans leurs turpitudes, sans même s’interroger sur les raisons de ce manque de soutien. Le journaleux gaucho-parisien-pleurnichard est malheureusement sincère ; Lui, il sait. Si la réalité lui donne tort, il faut changer la réalité. Avec lui, ce qu’il reste du syndicalisme achève de se consumer dans le foyer de la compromission de caste.
Ce qui est cocasse, voire inquiétant, c’est quand les bouffeurs de curé se mettent à parler « d’âme », un peu comme ceux qui se mettent à croire in extremis en sentant la Faucheuse arriver.
Le journaliste de gauche est en train de découvrir l’essence même de la vie et plus particulièrement de la vie dans une société saine et dynamique : la Concurrence. Cette concurrence qui va le sortir du confort douillet des idées toutes faites au point d’être fixes.
Il lui faut désormais confronter ses idées et non plus se contenter de les asséner à ceux qu’il n’a pas réussi à éliminer. Fini, le grenouillage dans la potion magique de l’hégémonie culturelle et des idées toutes faites. Les pauvres (très) chéris du Service Public vont devoir se mettre sérieusement au boulot et laisser de côté leur propension au bidonnage de l’info.
Le retour sur Terre risque d’être duraille, surtout s’ils découvrent trop brutalement des notions inconnues comme : réalité, liberté d’opinion, devoir de neutralité, objectivité, probité.
Bientôt dans toutes les librairies : Obsédix et Idéfix en Démocratie.
O.T.