Il suffit de parler d’un livre sérieux, documenté, solide comme La Pieuvre Iranienne d’Emmanuel Razavi, pour voir surgir du néant les habituels trublions. Ils ne l’ont pas lu, ne le liront jamais, et déjà ils aboient. C’est leur spécialité : parler, commenter sans savoir, sans comprendre, et surtout remplacer l’analyse par de la mousse verbale.
Le titre apparaît à peine, qu’ils broient du prêt-à-vomir, incapables de distinguer un ouvrage d’enquête sur l’appareil iranien d’un mur Facebook où ils jouissent à déverser leur bile. L’Iran le Hezbollah, ? Des mots vagues dans leurs cerveaux en jachères. Pour ces cervelles noyées dans le houmous, les Gardiens de la Révolution sont un décor de série Netflix. Ils sont incultes, mais ils pérorent.
Ils sont l’échec scolaire et l’inculture, devenues des opinions, pire en encore des certitudes. Ils prennent une minute pour écrire un commentaire, et pas une seule seconde pour vérifier un fait. Et si on les interroge, ils disparaissent aussi vite que leur pensée : en un claquement de néant.
Ce sont les Tartares du clavier, une cavalerie lourde, et une pensée légère. Leur seule obsession consiste à faire du wathboutisme: détourner la conversation vers leur monomanie, quitte à passer pour des pitres. On parle du système d’influence iranien ? Ils répondent « Israël tue des bébés ». On parle de la stratégie régionale des mollahs ? Ils hurlent « colonialisme ! ». Ils ne débattent pas : ils bavent. On parle de Trump, ils rendent gorge.
Ce qui les anime n’est ni la vérité ni la justice : c’est la jouissance de se sentir “du côté du Bien”, sans jamais avoir ouvert un rapport, un livre, un article. Leur antisémitisme est de seconde main, et leur conscience politique tient dans un autocollant vu sur Instagram.
Ils insultent, ils accusent, parce qu’ils ne savent pas lire, parce qu’ils ne peuvent pas argumenter. Alors ils hurlent Israël pour ne pas parler de l’Iran. Ils attaquent Razavi parce qu’ils n’ont pas le niveau pour comprendre ce qu’il écrit.
Et paradoxalement, leur bêtise rend un service public : elle révèle la misère intellectuelle d’une partie de l’opinion.
Reste une consolation : l’ignorance s’agite, puis s’évapore. Le livre restera et leurs éructations ne laissera aucune empreinte.
Silvia Oussadon Chamszadeh