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Noël sous le règne de l’argent

Quel bon débarras ! La foire de Noël a enfin quitté la ville pour laisser aux Strasbourgeois la liberté de se retrouver chez eux après un mois de confinement imposé par la municipalité. Chaque année cet horrible marché tentacularise la ville au grand dam des strasbourgeois envahis par 3 millions de touristes venus de loin pour visiter ce qui n’est rien d’autre qu’une foire à la merguez.

Il y a 6 ans, le 11 décembre 2018, un terroriste abattait 5 personnes par balles au marché de Noël de Strasbourg,  le 20 décembre 2024, une voiture bélier fonce dans la foule au Marché de Noël de Magdebourg, en Saxe-Anhalt (Allemagne), cinq personnes sont mortes et 200 ont été blessées. Ces marchés sont de plus en plus des cibles de prédilection pour les terroristes car ils sont très faciles à atteindre en dépit des barrages ridicules qui encerclent la ville et qui ne garantissent aucune sécurité.

Il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme. Ces soi-disant marchés de Noël devenus des spectacles de masse, ne sont plus seulement une nuisance festive, mais aussi un véritable danger pour la sécurité et le bien-être des citoyens laissés à l’abandon. La situation est devenue intenable, et il est impératif de remettre en question ce modèle cauchemardesque qui n’a strictement rien de commun avec Noël. 

Les marchés de Noël étaient des lieux de convivialité, de traditions et de rassemblement dans des espaces à taille humaine, ils faisaient rêver les enfants et les adultes. Ils apportaient de la magie de cette période avec les chants de noël qui berçaient la ville et les pères noël qui accueillaient les enfants heureux de lui parler et de prendre une photo assis sur ses genoux. Tout le monde se connaissait au Christkindelsmärik, le marché de l’Enfant Jésus de Strasbourg, c’était l’occasion de se rencontrer, de se sourire, de boire un vin chaud, de prendre son temps pour choisir son sapin, ses boules de noël, ses santons, ses guirlandes,  et d’errer au gré des couleurs et de l’ambiance feutrée de la ville qui revêtait ses habits de lumière sans s’encombrer de la cochonnaille et des chinoiseries qui débordent des stands hideux qui obstruent la quasi totalité de la ville. 

Aujourd’hui, ces foires d’hiver sont devenues des zones de non-droit où l’afflux de milliers de touristes et de visiteurs crée des embouteillages humains dans des rues mal sécurisées. À Strasbourg, la ville se transforme en un gigantesque terrain commercial pour les foules sans qu’aucune mesure de sécurité digne de ce nom ne vienne protéger les habitants. Après les attentats, on s’attendait à des contrôles renforcés, des barrières de sécurité et une surveillance accrue. Mais non. Les marchés restent accessibles, sans véritables contrôles, de même que les tramways qui desservent la ville transportent des passagers sans contrôle préalable. Ainsi, un individu mal intentionné peut se rendre au centre de Strasbourg en tram, aux heures autorisées, et transporter toutes sortes de matériel dédié à un attentat sans être inquiété.

La population est prise en otage, elle devient vulnérable dans un espace qui devrait être un lieu de festivités et non de risques. Les populations les plus vulnérables sont laissées pour compte, notamment les personnes âgées qui se retrouvent complètement abandonnées par cette frénésie commerciale.

Ces foires hivernales qui accueillent des déferlantes de plus en plus alarmantes de vagues humaines, paralysent les taxis, les transports publics et la circulation, rendant impossible l’accès aux services médicaux ou aux rendez-vous essentiels. Ce parcours du combattant est une véritable épreuve pour une personne âgée ou handicapée, pour les enfants et pour la population ayant besoin de soins médicaux urgents. Tout est coincé et bloqué par la volonté des municipalités irresponsables dans des villes où la priorité est donnée à la surconsommation indécente aux détriment des besoins réels des habitants.

La situation est d’autant plus grave dans des villes comme Strasbourg où l’infrastructure n’est pas adaptée à la surpopulation générée volontairement par la municipalité. Il est impératif de remettre les priorités à leur place. La sécurité des habitants et leur droit à une ville vivable ne doivent plus être sacrifiés au nom du dieu argent. Ces événements tels qu’ils sont organisés aujourd’hui, doivent cesser pour faire place à des marchés de Noël authentiques. Aujourd’hui, dans cette cacophonie de guirlandes et de vendeurs ambulants, c’est la population locale qui paie le prix fort sous les yeux indifférents de la municipalité dont l’attitude pourrait être qualifiée de non assistance à personne en danger.

Chanoine

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