L’année 2024 aura été celle des grandes magouilles, des promesses vaines, des grands écarts et de la malhoneteté politique . Si la République en marche n’était plus qu’un slogan, il faut bien reconnaître que les pantomimes gouvernementales ont poursuivi leur chorégraphie sans fin.
2024 c’est aussi l’année où la politique française et internationale nous a offert un festival de catastrophes, de show médiatiques et de pitreries dignes des plus grands numéros de cirque. Un Barnum d’absurdité où les protagonistes n’ont pas manqué d’étonner, de décevoir et surtout d’inspirer le mépris.
À force de faire sauter des premiers ministres comme des bouchons de champagne, Emmanuel Macron a redéfini la notion de stabilité politique. Une valse sans fin, mais pas sans frais.
Ce ballet des chaises musicales a tout du spectacle kafkaïen où personne ne sait qui est responsable de quoi, et surtout qui fait quoi. Macron sait que lorsqu’il crée la pagaille et la confusion, il devient difficile de pointer du doigt un seul responsable.
La tartufferie est devenue un prétexte pour allonger le spectacle toujours dans l’intérêt des «réformes nécessaires» et de ceux qui tirent les ficelles. Le seul bénéficiaire de ce feuilleton sans fin semble être le marché financier ravi de voir les petites gens s’entre-déchirer tandis que les gros poissons s’engraissent.
Quant aux fameux “dialogues sociaux”, ce ne sont que des parades pour calmer la rue, tout le monde sait bien que le gouvernement, toujours aussi tricheur sur ses intentions réelles, fait preuve d’une habileté exceptionnelle dans l’art de tromper le peuple.
La meilleure performance de 2024 revient incontestablement à Emmanuel Macron lui-même, toujours aussi implacable dans son cynisme. Lui, qui, malgré ses dérapages économiques et sociaux graves, semble toujours croire qu’il est le seul à comprendre la complexité de la situation. Le tout, avec une touche de suffisance et de dédain, comme un chef d’orchestre déconnecté qui peine à diriger un ensemble de plus en plus désaccordé.
2024, est l’année où il a fait son mega numéro de claquettes, où le jeu des pouvoirs lui a servi de distraction tandis que les affaires se réglaient dans l’ombre de l’entre soi politique.
Tel un prestidigitateur, Macron a orchestré une chaîne de désistements comme un DJ qui passe les mêmes morceaux en boucle. Mais dans cette course effrénée, le véritable tour de magie se cache dans les coulisses : des réformes inachevées, une politique de communication digne d’une série Netflix et des grenouillages à peine voilés qui rappellent qu’être au sommet, c’est aussi savoir trahir ses alliés avec une grâce toute présidentielle.
En cette année 2024, rien n’a apporté plus de déshonneur à la posture présidentielle que sa gestion de la crise internationale, où, lors du 7 octobre, alors que des vies étaient en jeu et que la France s’enfonçait dans un abîme de confusion, Macron s’est comporté en véritable déserteur face à ses alliés et à ses responsabilités en usant d’une fuite en avant et de discours lénifiants, laissant à la France l’image nauséabonde d’un passé peu glorieux.
Il est difficile d’ignorer le poids de Marine Le Pen comme il est difficile d’ignorer le danger représenté par LFI.
Le Rassemblement National, devenu un parti respectable pour une large portion de l’électorat, a joué avec la corde sensible de l’identité nationale et du renforcement des frontières, tout en se faisant le champion de la censure. Marine Le Pen a trouvé un terrain propice pour déployer son idée d’une France hostile à l’intégration.
En 2024, elle a poussé la censure jusqu’à son paroxysme, exigeant des lois plus strictes pour interdire les “discours dangereux”, pour protéger la nation contre les idéologies subversives. Mais son vrai combat reste celui du renforcement de l’ordre républicain.
Côté dépotoir, Mélenchon reste le maître incontestable de l’art de déconstruire pour ne rien reconstruire, Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France Insoumise, est toujours en quête d’une révolution, même si celle-ci semble aussi floue qu’une vague de protestation qui s’évanouit sur le rivage. LFI n’est pas un mouvement révolutionnaire, c’est le carnaval du radicalisme, dont le discours sur l’anticapitalisme se transforme en un rassemblement pour la lutte contre l’ordre établi, mais sans jamais offrir de véritables solutions. L’inflation, la désindustrialisation, la répartition des richesses, toutes ces questions sont abordées par Mélenchon comme des slogans sans jamais être portées par des propositions sérieuses.
En 2024, il a clairement affirmé que “l’Union Européenne est une prison pour les peuples”, mais lui ne manque jamais une occasion de se positionner comme un chevalier antifasciste, anticapitaliste et anticolonialiste en menant des luttes qui divisent plus qu’elles ne fédèrent.
LFI a fait siennes les thématiques de l’éco-socialisme, du wokisme et de l’antisémitisme librement revendiqué par sa bande d’idiots utiles. Il réclame des réformes sociétales profondes mais incomplètes, sans jamais vraiment se pencher sur les questions fondamentales de la réforme de l’État ou de la restructuration économique. De plus, la stratégie d’instrumentalisation des débats de société autour de questions comme le genre, la race ou les symboles de la République semblent plus souvent utilisés pour détourner l’attention des vrais enjeux économiques et sociaux du pays. Il a soutenu l’appel à une intifada française, le terrorisme international du Hamas, et se sert d’une nouvelle égérie, du nom de Rima visée par des plaintes pour « apologie du terrorisme », une inconnue dont il a fait une deputée européenne à ses ordres. Il aurait mis le nom de la chèvre de monsieur Seguin qu’elle aurait aussi été élue…
Dans ce marasme économique, social, raciste, antisémite, que Macron a engendré en toute conscience, les francais ont eu des moments d’acalmie au cours des Jeux Olympiques de Paris, une orgie de feux d’artifice et de cerceaux dorés, où la France a su unir ses citoyens … jusqu’à ce que les prix des billets fassent la part belle aux millionnaires, et que la sécurité des lieux devienne plus une farce bureaucratique qu’une réelle assurance.
La rénovation de Notre-Dame, tout aussi symbolique, est devenue l’opération marketing du gouvernement, une vitrine dans laquelle on place des statuettes de la politique, mais où le vrai patrimoine souffre de l’indifférence d’une nation qui se contente de belles pierres pour camoufler des ruines sociales. Ces deux événements ont pourtant apaisé le cœur des français qui ont retrouvé leur vraie France au cours de ces deux épisodes magiques.
Dans le reste du monde, la scène politique a été dominée par Donald Trump, l’homme qui, après avoir tout raflé, tout insulté et tout bouleversé, est revenu sur son trône de génie. L’Amérique l’a élu pour résoudre les conflits du Moyen-Orient, de l’Ukraine, pour combattre le wokisme et nous offrir sur un plateau sa réputation de sauveur de la planète tout en se réservant le droit de revendiquer la paix mondiale, à coup de tweets et de contrats secrets. L’Amérique le voulait, elle l’a eu, et le monde a un nouveau messie.
Enfin nous avons eu pour 2025, un ancien nouveau Premier ministre en la personne de François Bayrou, le tata yoyo du nouveau gouvernement, le seul qui a sorti de son grand chapeau tous les vieux z’oiseaux du Macronisme… Et la boucle est bouclée…
Séraphine
Dessin de Alex Roanne