J’aimerais qu’on se rencontre pour de vrai, qu’on puisse se regarder. De dehors et de dedans, d’en haut et d’en bas. Et même sur le côté, contempler nos profils, loin des foules et des files.
J’aimerais qu’on se dise tout, surtout ce qui ne se dit pas. Que l’on s’écoute parler, mais pas comme dans l’expression. Que l’on entende profondément, que l’on s’entende entièrement. Que l’on aime le son de nos voix, à l’autre et à soi.
J’aimerais que l’on se trouve au même moment, au même endroit, de nos vies. Que l’on ait dépassé les mêmes carrefours. Que l’on espère la même étape. Que personne ne se sente privé, lésé.
J’aimerais que l’on déjeune ensemble. En haut du monde. Gourmands et charmants. Comme deux altesses incognito, très beaux.
J’aimerais que nous ayons un avenir à partager, même si rien n’est jamais acquis, surtout pas ce que l’on croit. Et la foi, la foi.
J’aimerais que nous nous offrions des ailes. Tu m’offrirais les tiennes, moi les miennes. Et nous volerions par le regard de l’autre, un instant. Infini.
J’aimerais que tu saches combien nous nous aimerons, assis sur le rebord du monde, à cet endroit où tu contemples l’horizon, où j’ai construit le mien et ma maison.
Mais je suis idiote. Tu le sais.
Martine Benz ®️
