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Demandez pas le programme!

Le jour de l’élection approche et on attend toujours un débat sur le fond qui consisterait, par exemple, à se pencher sur les dysfonctionnements des institutions européennes et à proposer des pistes de réflexion, voire des propositions de solutions.

Il semble, malheureusement, que pour Renew et ses affiliés, la priorité soit d’empêcher « quoi qu’il en coûte », le débat. On veut imposer l’idée, à défaut d’en avoir d’autres, que le seul programme qui vaille soit de crier du matin au soir : l’Europe, l’Europe, l’Europe !, en sautant comme des cabris.

Après Macron Jupiter, nous avons Macron Quichotte, accompagné de Sancho Attal, tous deux partis à l’assaut des moulins souverainistes. Forcés de constater les faiblesses de Rossinante-Hayer, dont les compétences se limitent à celles d’un haut-parleur, ils ont décidé de prendre les choses en mains. Ainsi, exhortent-ils les Français, au demeurant demeurés, à ouvrir les yeux pour se rendre compte que « l’Europe est mortelle », que les méchants souverainistes sont tous des brexiteurs et que, par conséquent, il faut avoir peur. Ils pensent que pour défendre l’Europe, il n’y a rien de mieux que de mettre en exergue les thèmes qui, justement, sont autant de repoussoirs pour la majorité des Européens et plus particulièrement des Français.

Normalement, un programme politique s’appuie d’abord sur un bilan qui permet, ensuite, d’en tirer des leçons et de tracer des perspectives. Compte tenu de l’état de décomposition avancée de la confiance qu’ont les citoyens d’Europe envers les institutions d’icelle, il eût été opportun de se pencher sur un bilan qui laisse pour le moins à désirer :

Depuis 70 ans, l’Europe est un programme à elle seule qui ne saurait souffrir le moindre questionnement, encore moins des critiques ; il suffit de se déclarer « pro-européen » pour bénéficier de l’onction médiatique et d’un viatique confortable pour faire carrière et, pour peu que l’on sache gémir auprès des bonnes personnes, obtenir des subventions pour des vaches qu’on n’a jamais eues ou des vignes qu’on n’a plus depuis longtemps.

Don Macrotte a même osé invoquer le risque d’une attaque russe – pourquoi pas une invasion pendant qu’il y est – pensant le peuple assez stupide pour y croire au point de changer ses intentions de vote.

La tactique mitterrandienne du chiffon rouge d’extrême-droite pour se faire élire les doigts dans le nez ne fonctionne plus, pour au moins une raison : elle a fonctionné trop longtemps avec le résultat que nous connaissons.

Si l’Europe telle qu’on nous la vend depuis si longtemps avait porté les fruits qu’elle était censée porter, nous n’en serions probablement pas à financer un Etat obèse qu’une administration européenne n’a en rien aidé à maigrir, bien au contraire. Nous n’aurions pas le record mondial des prélèvements obligatoires, ni 5 millions de « sans-emploi », 9 millions de pauvres (source INSEE), un déficit commercial chronique et croissant, une dette publique de plus de 3200 milliards d’euros.

Nous n’aurions pas non plus ces flux migratoires funestes et incontrôlés sans la complicité passive, voire active de l’Europe, sous le prétexte fallacieux d’un effondrement démographique qui n’est que le résultat programmé d’une politique de destruction de la famille et de fragilisation des femmes. Sans parler d’autres expériences sociétales plus fumeuses les unes que les autres.

Sans cette Europe-là, nous aurions sans doute moins de criminalité, une justice plus efficace car moins craintive des délires de la CEDH, nous aurions sans doute encore des hôpitaux dignes de ce nom, des soignants qui ont le temps et les moyens de soigner, des enseignants pouvant enseigner sans crainte de se faire égorger, des chercheurs ayant les moyens de chercher et de trouver.

Honnêtement, on fut tenté de penser qu’avec la nomination d’Attal à Matignon le verbe macroniste prendrait un peu plus de sens et de concret, mais celui-ci ne trouve rien de mieux à faire que répéter l’antenne macronienne censée nous effrayer :« attention, les extrêmes ne veulent pas de l’Europe».

Ben oui mon vieux, c’est même pour ça que les électeurs se détournent de vous! Les extrêmes n’ont plus rien d’autre à faire que de vous adresser un chaleureux «merci!» puisque vous faites leur campagne à leur place. N’ayant pas vous-mêmes de programme, vous leur évitez la peine d’en faire un. Votre projet, car « c’est Votre Projet », se résume à ce raccourci : « non à l’Europe de l’extrême droite ». C’est un peu court, jeunes hommes, surtout quand on a des universités bloquées, des philosophes malmenés, des artistes censurés et des citoyens agressés par les antisémites d’extrême-gauche.

Les derniers débats, si tant est que la bouillie verbale qu’on nous sert dans les émissions de radio et de télé puisse être considérée comme telle, nous donnent un aperçu de ce que seront ces élections et surtout la société d’après : un champ de bataille dont l’issue est loin d’être certaine car, comme disait San-Antonio, « ce sont toujours les cons qui l’emportent, question de surnombre ».

O.T.

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