Refus d’une Ligue d’Alsace de Football : une nouvelle gifle pour l’Alsace qui dépasse de loin le domaine sportif !

NDLR : Nos deux chroniqueurs, Marc Assin et D’r Racing Louis, se sont exceptionnellement associés pour traiter de ce sujet.

Ce samedi de Pâques, au cours d’une assemblée générale réunie à Villers-les- Nancy, les velléités de re-création d’une Ligue d’Alsace de Football ont été mises en bière sans fleurs ni couronnes !

Depuis de longs mois, le District d’Alsace de Football présidé par Michel Aucourt, se démène pour revenir à la situation antérieure, c’est à dire l’existence d’une Ligue d’Alsace telle qu’elle a existé depuis 1919 et que la création de la Région Grand Est est venue torpiller d’un trait de plume. Les délégués des clubs alsaciens avaient approuvé cette démarche par 96 % de votes favorables lors de l’AG du District. 

Ce souhait d’émancipation devait donc être soumis au vote de la Ligue Régionale du Grand Est rassemblant Alsaciens, Lorrains et Champardennais. Cette motion a été rejetée. Seuls les Alsaciens faisant bloc en faveur de cette émancipation ne représentaient que 38 % du corps électoral. Il faut dire que le président de la Ligue du Grand Est, Albert Gemmrich, a largement savonné la planche à ses anciens administrés en faisant barrage de tout son poids (sic) à la démarche initiée par le District d’Alsace. Précisons, pour ceux qui suivent le foot d’un peu plus loin, que Gemmrich a été auparavant président de la défunte Ligue d’Alsace de Football. 

Dans une vie antérieure, il avait fait un court passage en politique, pas très réussi d’ailleurs, au Conseil Régional d’Alsace et en tant qu’éphémère adjoint aux sports de la Ville de Strasbourg où il n’avait pas laissé un souvenir inoubliable, c’est le moins qu’on puisse dire !!! Dans une vie encore antérieure, il avait été un brillant joueur du Racing et de Bordeaux notamment avec tout de même 5 sélections en Equipe de France. Mais comme beaucoup de footballeurs, il n’avait pas inventé l’eau tiède et s’est recasé tant bien que mal grâce à quelques appuis politiques.

Après avoir manqué de compétence et de charisme en tant que président de la Ligue d’Alsace (il a surtout été bien aidé par des permanents compétents qui faisaient tourner la boutique!), Gemmrich a profité de la réforme territoriale pour accéder à la présidence de la Ligue du Grand Est où son parcours est tout autant dépourvu de hauts faits si ce n’est d’entraver la démarche des Alsaciens pour retrouver leurs prérogatives. Gemmrich a bien souligné l’autre samedi que c’en était définitivement fini de cette démarche alors que l’AG de la Fédération doit encore en débattre en juin prochain. Dictatorial en plus de notre Albert !

Au fait, qu’est ce qui motive autant nos dirigeants du football alsacien pour demander à re-créer une Ligue d’Alsace ? Les motivations sont les suivantes : mettre fin à des déplacements trop lointains et donc coûteux, retrouver un lien de proximité pour les 82000 licenciés alsaciens, retrouver une dynamique et pouvoir agir sur la formation, retrouver la performance de nos clubs et revenir à des formats de championnats plus cohérents. Le constat est unanime : vu d’Alsace, la Ligue du Grand Est est un échec étant précisé que l’Alsace a misé gros dans la corbeille de la mariée avec son organisation, ses permanents, ses locaux, etc.

Il faut savoir que la revendication d’un retour à une Ligue d’Alsace n’est pas propre au football et concerne aussi d’autres disciplines sportives. C’est le cas notamment du tennis dont la volonté d’émancipation fait aussi des vagues. Nous avons pu dialoguer avec un ancien président de Ligue d’Alsace qui était également dirigeant dans le football d’une autre discipline. « L’organisation en Ligue du Grand Est est une ineptie totale », déclare ce dirigeant qui a préféré rester anonyme.  L’organisation des championnats est totalement incohérente. Des clubs sont obligés de faire des déplacements de 450 km aller-retour ; au prix des carburants, ça pèse lourd dans les budgets. En régional 1, des clubs de l’agglomération strasbourgeoise sont dans deux poules distinctes ; ainsi Schiltigheim se rend à Thionville, Hombourg ou Neuves Maisons alors que Geispolsheim ou Illkirch, situés à une vingtaine de km, se trouvent dans une autre poule ! De plus, les confrontations avec les clubs lorrains n’amènent pas de spectateurs au stade contrairement à nos derbies. La Coupe d’Alsace générait des matchs avec plusieurs centaines de spectateurs alors que la Coupe du Grand Est ne suscite aucun intérêt ! 

Il en est de même pour l’engagement des bénévoles dans les instances de la Ligue. Qui accepte de se déplacer à Charleville-Mézières ou Epernay pour des réunions de Ligue ? A mon époque, le bureau de ma Ligue se situait à Strasbourg et je ne travaillais pas loin. Les réunions de Ligue se tenaient dans le Centre-Alsace pour réduire les distances aux dirigeants de nos deux départements. 

Avec le Grand Est le bénévolat se trouve entravé et découragé ! » On ne peut être plus clair…

La bataille ne s’est pas arrêtée au domaine sportif. Franck Leroy, président de la région Grand Est, ne s’est pas privé d’affirmer haut et fort qu’il « fallait siffler la fin du match » soutenant ainsi son ami Gemmrich. De l’autre côté, les élus alsaciens, Frédéric Bierry en tête, se sont mis vent debout et continuent à soutenir la revendication d’une Ligue d’Alsace.

Suite au prochain numéro lors de l’AG de la Fédération

Marc Assin et D’r Racing Louis

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