« Les alsaciens parlent l’alaman mais ils ne le disent pas »

C’est un immense honneur pour l’auteur alsacien Pierre Kretz qui écrit dans sa langue maternelle, l’alsacien, mais aussi en français ou en allemand. 

Il va recevoir le prix Johann Peter Hebel, une sorte de prix Nobel de littérature de la langue alémanique. Une langue parlée en Alsace , dans tout le bassin rhénan allemand, dans le Nord de la Suiss et dans l’Ouest de l’Autriche. Tout ce petit monde, malgré des intonations différentes, se comprend très bien. « C’est la langue d’un peuple : les Alamans » explique le récipiendaire.

Le prix Hebel vise à récompenser les auteurs qui s’inscrivent dans la tradition du poète alémanique des Lumières, avec une conscience de la tradition, de la langue régionale et des liens avec leur patrie.

Ancien avocat, Pierre Kretz, malgré sa passion pour le barreau, avait tout plaqué le jour de son cinquantième anniversaire pour se consacrer uniquement à l’écriture. 

Ses succès en librairie sont nombreux : Le Nouveau malaise alsacien, L’Alsace pour les nuls ou Quand j’étais petit j’étais catholique. Il a également écrit des pièces de théâtre. 

À 74 ans, Pierre Kretz semble toujours aussi sage. Ses réflexions et ses analyses sont pesées. Son intelligence est redoutable. Il reste un immense défenseur de la cause alsacienne, milite vaillamment pour un retour de la région Alsace avec une sortie du Grand Est. 

Avec ce prix Hebel qui lui sera remis par le président du district de Fribourg, le 10 mai prochain dans le cadre du Hebelfest à Hausen-im-Wiesental, Pierre Kretz s’inscrit dans une longue liste de lauréats prestigieux : Martin Heidegger, Max Picard, Albert Schweitzer, Monika Helfer, Sibylle Berg, Christoph Meckel, Claude Vigée…

Winston Inseck

Photo:  Alain Peters Strasbourg

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