H5N1 : menaces sur l’agriculture et risque pandémique

Les autorités sanitaires américaines viennent officiellement d’annoncer que la grippe aviaire H5N1 se propageait au sein de plusieurs élevages de vaches laitières dans moins d’une dizaine d’Etats.

Un éleveur texan vient d’être contaminé par ce virus. C’est le deuxième cas humain de grippe aviaire H5N1 aux Etats-Unis après le cas d’un éleveur de volailles dans le Colorado en 2022.

Parmi les différentes souches de grippe aviaire, la souche H5N1 est hautement pathogène.

La grippe H5N1 a fait son apparition à Hong-Kong en 1997 et s’est propagée au sein d’élevages de volailles et par la migration des oiseaux sauvages.

Elle s’est propagée dans les pays d’Asie du Sud-est qui ont connu quelques cas sporadiques de contamination humaine.

Depuis 2003, il y a eu plus de 800 cas de grippe H5N1 dont 458 mortels ; soit un taux de létalité de 52%. : 

Fort heureusement, elle est restée sous contrôle ; les autorités sanitaires surveillant sa propagation et préconisant l’abattage des élevages.

Depuis 2021, le monde animal connaît une forte propagation de la grippe aviaire H5N1 en franchissant la barrière des espèces.

Plusieurs mammifères ont été contaminés. Lions de mer, otaries, renards, chiens et chats domestiques par exemple.

La contamination des vaches laitières pose des problèmes car on se rapproche des villes et des campagnes. Elle montre un franchissement de la barrière des espèces, augmentant la probabilité de transmission à des élevages porcins.

Or le porc peut être un hôte intermédiaire favorisant la mutation de virus et sa transmission à l’homme.

La presse britannique, The Daily Telegraph, rapporte qu’une source potentielle de contaminations des vaches laitières américaines serait la « litière de volaille » qui leur serait donnée. Les Américains n’ont semble-t-il pas tiré les leçons de la crise de la vache folle, lesquelles étaient nourries avec des farines animales.

La pandémie n’est pas à l’ordre du jour. Il n’y a pas de transmission interhumaine.

Toutefois sa diffusion non stoppée parmi les élevages augmente les risques et la probabilité d’une grave pandémie.

La gravité est déjà présente pour les agriculteurs.

Si les différents élevages, bovins, porcins et aviaires commencent à être dévastés alors les agriculteurs vont encore connaître des jours sombres.

L’arrivée du virus H5N1 dans les élevages menace la production de lait, de viande et d’œufs.

Premièrement, par la perte de revenus liés à l’abattage des bêtes.

Deuxièmement, par la perte de confiance des consommateurs. Même si les autorités sanitaires recommandent de consommer des produits laitiers pasteurisés et de bien cuire les aliments contaminés, des risques peuvent exister pour les produits contaminés peu cuits ou non pasteurisés, et surtout lors de la préparation des repas avec leurs manipulations.

L’Etat va devoir indemniser les agriculteurs, si on veut conserver des élevages dans le pays.

Les épizooties sont plus nombreuses et coûtent économiquement chères, les agriculteurs ont besoin de soutien économique.

Il faut aussi le faire afin que les contrôles vétérinaires soient révélateurs d’éventuelles propagations du virus.

Depuis le mois d’octobre 2023, le ministère de l’Agriculture français a lancé une campagne de vaccination des canards.

Le virus H5N1 se propage assez rapidement en Amérique du Nord. Rien n’indique que la France et que l’Europe ne soient épargnées.

Il est urgent pour les autorités sanitaires d’anticiper une éventuelle diffusion au sein des fermes du pays et de commencer à informer les éleveurs et les consommateurs des risques éventuels encourus.

Quelles sont les mesures prises par le ministère de l’Agriculture ? Une vaccination des bovins et des porcins à l’instar des élevages de canards ? Un renforcement des contrôles vétérinaires ?

Quelles sont les mesures anticipées par le ministère de la Santé pour faire face à un éventuel risque pandémique ? La pandémie du covid a montré l’impréparation et l’incurie de l’Etat.

L’ancienne directrice de l’OMS a déclaré, il y a plus de 10 ans, que toute nouvelle maladie qui évolue plus rapidement que ce que nous comprenons n’est jamais sous contrôle. 

Duck Donald

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