Les marchés actions connaissent actuellement des mouvements paraboliques qui font exploser les records.
Le S&P 500 a gagné 5% depuis le début de l’année et vient de dépasser les 5000 points, une première dans son histoire.
Le Dow Jones dépasse aussi ses précédents records à 38 797 points et le NASDAQ 100 a atteint son plus historique à 18 041 points.
Merci à la tech américaine. La capitalisation combinée de Microsoft et d’Apple est supérieure au PIB de tous les pays du monde. Mais surtout merci aux 7 magnifiques.
En 2023, leurs cours boursiers ont cru exponentiellement : Nvidia (+ 238,9 %), Meta (+ 194,1 %), Tesla (+ 101,7 %), Amazon (+ 80,9 %), Alphabet (+ 58,8 %), Microsoft (+ 56,8 %) et Apple (+ 48,2 %).
Leur capitalisation boursière totale est proche de 12 000 milliards de dollars fin 2023.
L’indice S&P 500 a grimpé de 24,7% sur l’année 2023 ; et selon Goldman Sachs de 6% uniquement lorsque les 7 magnifiques ont été retirés des calculs. Autrement dit, sans la folie qui s’est emparée de ces sept titres, les 493 autres valeurs ont connu des performances assez modestes.
L’année 2024 connaît une prolongation de ce phénomène exubérant. Alan Greenspan avait en son temps décrit ceci lors de la bulle internet en utilisant l’expression « exubérance irrationnelle ». Il mettait en garde contre la forte surévaluation des marchés financiers.
Bis repetita ?
Nous verrons bien. Ce qui est évident, c’est un monde de bulles sur les actifs qui continue son expansion. Pire, 2024 est une année électorale aux USA. Si on se souvient bien, Janet Yellen alors présidente de la FED avait fait tourner la planche à billet pendant la période électorale.
Désormais, elle est secrétaire au Trésor et il est tout à fait envisageable qu’un QE ou autre soit employé pour influer sur les élections. La partie n’est pas encore finie, l’éclatement des bulles sera pour après l’élection de novembre.
Voici quelques exemples :
Nous assistons à une frénésie autour de l’IA ; Nvidia leader des semi-conducteurs et tête d’affiche de la révolution IA et Arm Holdings spécialisée dans le développement de processeurs (propriété intellectuelle (PI) sur les semi-conducteurs).
Nvidia poursuit sur sa lancée de 2023 à plus de 43% depuis début 2024.
Nvidia vient de dépasser Google et Amazon en termes de capitalisation boursière pour devenir la troisième société la plus valorisée à la bourse américaine. Sa capitalisation boursière s’élève à 1,8 trillion de dollars.
Arm Holdings est en hausse de plus de 90% depuis le 1er janvier, et a vu son cours tripler depuis son introduction en bourse en septembre par son propriétaire, le milliardaire japonais Masayoshi Son.
Sa capitalisation boursière est proche de 153 milliards de dollars.
Une jeune start-up française, Mistral, spécialisée dans le développement de l’IA a levé près de 400 millions d’euros auprès d’investisseurs et est valorisée à 2 milliards d’euros.
En Europe, le luxe poursuit sur sa lancée et sa domination sur les marchés. LVMH, Hermès et L’Oréal sont les 3 plus importantes capitalisations boursières de la place de Paris.
LVMH et Hermès sont en hausse de l’ordre de 10% depuis janvier, poursuivant leurs gains de 2023, respectivement de 8% et 32%. Au cours de cette vingtaine d’années, elles ont multiplié leurs cours boursiers par 15 pour LVMH et par 40 pour Hermès.
Un autre secteur qui flambe en bourse est la pharmacie grâce à la mise sur le marché de deux molécules destinées aux diabétiques et qui ont pour particularité de faire maigrir les personnes en surpoids et les obèses : l’ozempic commercialisé par le danois Novo Nordisk et le mounjaro par l’américain Eli Lilly.
Novo Nordisk connaît des progressions spectaculaires, de l’ordre de +20% depuis janvier et de 50% au cours de l’année 2023. Sur 20 ans, c’est phénoménal, elle a multiplié son cours par 58 ! Sa capitalisation boursière est proche de 3,7 trillions de couronnes danoises (plus de 400 milliards d’euros), faisant jeu égal avec LVMH, numéro 1 mondial du luxe.
Le géant américain Eli Lilly, dont la capitalisation boursière dépasse les 700 milliards de dollars, progresse de 25% en 2024 après avoir crû de 62% en 2023. Sur les 20 dernières années, son cours a été multiplié par 11.
D’autres secteurs sont actuellement délaissés par les investisseurs alors qu’ils sont incontournables dans le fonctionnement de l’économie mondiale. Les valeurs du secteur de l’énergie (pétrole et gaz) se traitent au tiers de leurs plus hauts historiques. Il en est de même pour les minières alors que l’once d’or est à plus de 2000$ dans un contexte de forte inflation et de perte de valeur des monnaies papiers.
Tant que les liquidités continueront à être déversées massivement, il est illusoire de penser que ces mouvements d’exubérance irrationnelle s’arrêteront en 2024.
Rendez-vous en 2025.
Donald Duck
