Une « vraie femme »

Les bonnes résolutions, ça tient à peu de choses. À quelques centimètres parfois. Ceux d’une longueur de cheveux, ou d’un tour de poitrine. 

Parce que, depuis hier, je m’étais promis de ne pas commenter le choix de la nouvelle Miss France et ceci, pour une raison très simple qui est que, à cette période de l’année, mes centres d’intérêts tournent plus autour de « Mais avec quoi farcir ma poularde et ses jeunes légumes» que autour de « Mais pourquoi me farcir des poulettes et un vieux navet » ? 

Et puis voilà… après le 50ème commentaire sur la poitrine plate de la gagnante, sur sa coupe courte, sa mâchoire trop carrée, sur sa prétendue anorexie, sur l’image désastreuse qu’elle va renvoyer de la France, sur ce « nouvel assaut du Wokisme », je craque. 

Entre les experts masculins pontifiants, qui se croient autorisés à émettre des avis éclairés sur ce que devrait être la silhouette d’une « vraie femme », alors qu’eux même sont gaulés comme Marthe Villalonga et les lanceurs d’alertes en crise aigüe de paranoïa, qui voient dans cette jeune fille gracile le cheval de Troie des Wokes et du Transactivisme, il y a de quoi rire… 

Pourtant, je parie que, le jour où on aura une candidate Trans dans la compétition, ce ne sera pas une participante androgyne, mais quelqu’un qui, au contraire, jouera à fond de tous les codes de l’ultra féminité, longues boucles soyeuses, courbes affolantes, battements de cils et lèvres charnues… en cul de poule. 

Il me semble que la gagnante de cette année véhicule un message inverse : Elle n’a pas besoin d’avoir des seins généreux, un fessier rebondi et des cheveux longs pour être une « vraie » femme. Sa féminité passe par autre chose : Des yeux de biche, un port de tête, des attaches fines…  Comme en son temps Audrey Hepburn, Twiggy, Kate Moss ou la merveilleuse Ines de la Fressange, qui, avec son cul et ses seins tout plats, ses jambes de faon et son sourire mutin a représenté avec tant de panache et d’élégance « LA » parisienne dans le monde ♥️

Chacun ses goûts, que ça plaise ou non, n’est pas vraiment la question. 

Que ces candidates ressemblent aux françaises qu’on croise dans la rue non plus. 

De toute façon, aucune femme ne peut prétendre être représentative de toutes les femmes. Je ne vois pas bien pourquoi une jeune fille à la silhouette de danseuse serait moins légitime qu’une grande perche de 1m 80 aux mensurations de poupée Barbie. 

C’est juste une « certaine image » de la française que l’heureuse élue va véhiculer pendant un an. Pas à l’ONU, pas à l’OMS ou à la Cour Pénale Internationale hein… Dans des fêtes votives, des kermesses ou au concours du plus beau saucisson. Au mieux ou au pire, elle participera à l’élection de Miss Monde ou de Miss Univers, où de toute façon, aucune française n’aura jamais sa chance puisque ces concours autorisent la chirurgie esthétique et que les candidates y ont pour la plupart, largement recours. 

Bref, beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Quelques centimètres en plus ou en moins. 

Tant qu’on se passionne pour le tour de poitrine ou la coupe de cheveux d’une Miss, c’est qu’il ne se passe rien de très important dans notre pays j’imagine.

Sur ce, je retourne à mes blogs de cuisine, afin de trouver des idées pour ma farce. Ne vous inquiétez pas, le Wokisme ne passera pas, je prendrai une vraie poularde ou une vraie dinde, pas un chapon déconstruit et je la choisirai suffisamment grasse, afin qu’elle soit bien représentative de toutes les volailles de Noël. 

Nathalie Bianco

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