Qui a volé la crèche sous le sapin de Noël à Strasbourg ?

J’ai aimé Strasbourg quand la ville était habitable. Je la fuis depuis qu’elle est visitable. Voilà une cité autrefois conviviale dans laquelle bruit l’indifférence haineuse. Pour les piétons, représentant plus des deux-tiers des déplacements, la vie est devenue un enfer suite au code du vivre ensemble : le vélo est devenu la plaie de la circulation puisqu’il n’obéit à aucune règle. Le policier que j’ai interrogé dans sa voiture devant un « imbroglio » cycliste dans le « vélorue » des Serruriers m’a répondu en baissant les yeux : « Nous avons des ordres ». J’ai compris le jeu de mots « désordre » ! 

Déconstruction de la plus symbolique des fêtes chrétiennes  

Nous assistons à la déconstruction de la plus symbolique des fêtes chrétiennes avec cette lubie wokiste du multiculturalisme. Dans l’esprit plutôt dérangé de certains, l’esprit de Noël unique n’existe pas : qu’ils aillent puiser cette fantasmagorie chez le Hamas sanguinaire, c’est leur problème. Mais ils n’ont aucun droit à déconstruire l’Alsace au nom de leur idéologie.  

Pour se construire, il faut d’abord partager un héritage commun. Noël est notre héritage chrétien. Ce n’est pas la foire à neu-neu déjantée et criarde. Un Noël toujours plus inclusif, féministe, multiculturel et diversitaire pour réinventer un Noël à la mode. Certains ne partagent plus ou peu cet héritage chrétien, mais il n’en demeure pas moins que la France demeure un pays de tradition chrétienne.  

Renommer le saint Nicolas traditionnel « Sidi Nicolas » 

L’insulte est venue avec cette bassesse d’une mairie : « Au XXI° siècle, l’esprit de Noël est multiculturel. Il n’est plus unique, mais laisse la place à toutes les confessions ou non confessions. Parce que ces moments féériques devraient rassembler tout le monde sous le même drapeau. »  

C’est ainsi que j’ai appris que je devais défiler sous un drapeau pour fêter Noël ! La municipalité de Nantes embarquée dans cette dislocation de la chrétienté reconnut son erreur, car l’esprit du Noël multiculturel ne peut être mal interprété, voire instrumentalisé.  

Nous ne sommes pas le Zimbabwe ou l’Iran avec les slogans de Noël transformés en Bel Hiver, Hiver en fêtes, Hiver enchanté, Soleils d’hiver et le pire en porno « L’Amour ». N’allons jamais dans la bassesse tragi-comique du quartier Saint-Gilles en Belgique qui, respectueux des religions et intersectionnel, proposa de renommer le saint Nicolas traditionnel « Sidi Nicolas » ! Bigre, il faut désormais aborder la tradition sans les stéréotypes  d’antan ! 

Diatribe anti-chrétienne que l’on retrouve dans ces nouvelles mairies issues d’un scrutin aussi biaisé par l’ombre du coronavirus que d’un refus de voter en 2020 : quelle tristesse civilisationnelle que le reniement de ce qui nous a fait et la démonstration de l’organigramme pour nous déconstruire de notre identité millénaire. Oser comparer les disciples de Noël à une armée avec son drapeau est d’une outrecuidance déshonorante !  

Déraciner Noël de son origine chrétienne 

Nous sommes en droit de nous interroger sur cette volonté dissimulée de déconstruction : déraciner Noël de son origine chrétienne par un jeu de paillettes et de colifichets venus d’ailleurs. Car existent toujours ceux qui sont contre la fête de Noël, ne possédant pas le cœur de rentrer dans ce mouvement chrétien. 

Tout est devenu aveu d’indigence de sous-doués de la déconstruction vomissant les résidus de ce concept beaucoup trop grand pour eux : l’esprit de Noël. Cela signifie la naissance du Christ et rien d’autre ! 

L’indigence affichée de cette doxa est rétive à l’élémentaire quand on lit que Noël est devenu la coexistence « de toutes les confessions et non-confessions », c’est-à-dire de tout et son contraire, symbole de l’aberration. Que doivent penser les victimes chrétiennes martyrisées dans d’autres pays …ainsi que désormais en France profonde, devenue terra reconquista ? 

Les esprits étroits forment un pitoyable orchestre qui, à force de flonflons, voudrait gommer le Noël religieux pour le transformer en voyage en hiver. Ils auront fort à faire avec le dérèglement climatique qui fait que certains pays d’Afrique, et même chez nous, ne savent plus ce que le mot hiver signifie.  

En revanche, l’esprit de Noël apporte l’ouverture aux autres religions ou agnostiques pour le partage de l’esprit de paix. Nous savons que l’Esprit saint souffle où il veut. Pourquoi évite-t-il certaines mairies : probablement parce que dans ces lieux l’esprit de Noël ne doit surtout pas être sain ! 

 Bouillie inclusive  

Nouvelle doxa consumériste : il s’agit de proposer une offre différente des traditionnelles illuminations ! Traduction osée de ma part : en finir avec la naissance du Christ en la dissolvant dans l’indétermination d’une bouillie inclusive.  

Pourtant, dans toutes les parties du monde, nous sommes tous invités à entrer dans ce temps de l’avent qui vient de débuter. Ce faisant, nous sommes dans l’attente et la foi conjuguées en avançant sur un fil d’équilibriste : l’espérance demeure notre bougie allumée.  Gardons les yeux bien ouverts pour ce parcours unique vers le besoin de renaître. 

Heureusement, les Alsaciens disposent d’un héritage sacré et de traditions millénaires pour échapper à cet embrigadement sclérosant des esprits. Dans chaque foyer, la famille se réunira autour du sapin avec sa crèche pour se retrouver alsacien comme autrefois. Comme toujours. 

Quand les cloches de la cathédrale sonneront à l’unisson des églises chrétiennes d’Alsace, ce sera l’invitation pour les chrétiens à se réévangéliser. Car Noël va à la rencontre de Pâques. 

 Marché  de Noël  : une consommation ad nauseam 

On ne nous vend pas seulement un monde, on nous vend « à » un monde aseptisé, déconstruit et qui n’est en rien notre monde originel. Au fallacieux prétexte que cette lumière artificielle est gratuite, c’est bien nous la cible : c’est nous qui sommes vendus. Nous nous vendons nous-mêmes en acceptant de nous connecter à l’agit-prop du moment. Nous vendons notre intimité sur des promesses artificielles de satisfaction matérielle : en d’autres termes plus réalistes, nous participons à une sorte de prostitution morale au prétexte que tout est normal et naturel quand c’est préfabriqué.  

Cette mise en scène « noëlique », mot qui gêne les déconstructeurs wokistes, qui, peu à peu, le remplacent par « fête de l’hiver », s’exprime plus ouvertement sous couvert de bien-être, de bonheur et de développement personnel. L’insidiosité de cette hypocrisie sociale s’exerce par l’éloge permanent de la consommation et surtout de la satisfaction des désirs. Personne n’ose en parler aux exilés sous leurs couvertures dans les espaces relégués dans l’ombre glacée des trottoirs de Strasbourg ! 

Le marché de Noël est semblable à la consommation ad nauseam de l’écran qui altère le lien au réel.  

Plus personne n’est plus capable de jouir du moment vécu car la story n’est qu’une image d’un super ego. La menace dissimulée est dans cette nouvelle manière de regarder le monde avec un changement d’appréhension du réel et une virtualisation de la vie : panem et circenses (du pain et des jeux) du poète satirique latin Juvena est un puissant moyen d’aliénation des masses. Il passe par l’omniprésence de divertissements abrutissants et une satisfaction suffisante des besoins primaires humains. Juvena sourit en voyant les touristes noëliques strasbourgeois affublés de bonnet de Noël. C’est un troupeau grégaire et passif qui avance par une sorte de bovarysme vers le bonheur du miracle d’un Noël déconstruit, mais illuminé par des clartés artificielles. 

Un monde désenchanté 

Jésus est comme Socrate qui n’a probablement pas dit ou fait tout ce que Platon lui a prêté. Mais quelle sagesse chez les deux. Est-ce important de savoir qui a écrit ou si cela a été inventé ? C’est sage. Cela me suffit pour vivre et avancer. L’espérance n’est pas de ce monde et pourtant elle est là, une exilée. 

Pour Noël, offrez un livre, cet objet simple qui ne se branche pas et trouve son attrait au pouvoir de la fiction qui décrypte le monde réel dans lequel nous vivons. C’est l’allié indispensable pour le développement de l’esprit critique face à cette tendance esclavagiste de la vente d’êtres humains caractéristique de notre époque dite moderne. 

Noël suggère le caractère ineffable du mystère, c’est-à-dire ce qui ne peut être exprimé par le langage. Il s’agit d’agir dès à présent, dans ce monde, pas seulement pour celui d’après. Pourquoi ne pas expliquer le sens de la cathédrale au pied de laquelle se pressent les marchands du temple ? Si les badauds portant le bonnet du père Noël peuvent ou sont prêts à comprendre qu’elle donne un sentiment de paix à l’âme, alors ils lèveront leur regard vers le haut ! 

Que les temples du commerce soient devenus le dernier refuge d’un merveilleux recyclé est dans le modernisme consumériste : rien de ce qui est « encore » humain ne doit rester étranger à la marche en avant vers un monde désenchanté où déambulent des êtres continûment stupéfiés, privés de toute conscience de soi et entièrement livrés à la pulsion consumériste. Leurs esprits sont saturés comme les rues dont la capacité physique est dépassée comparable à la Braderie ou au stade de la Meinau. La seule solution pour revenir à l’esprit du vrai Noël est d’en respecter l’esprit en chassant les marchands du temple. Ce n’est pas très consumériste, mais c’est autrement plus spirituel ! 

Les vrais Alsaciens sont passés de la patience à « l’agacement » : ce n’est plus Noël, c’est la foire ! 

Dans l’Enéide, Virgile l’avait dit : Auri sacra fames. L’exécrable faim d’or demeure l’une des plus puissantes turbines de l’histoire. La Gay Pride en plein mois de décembre ? Créatif, en effet ! 

Un tel étalage de mauvais goût laisse pensif. Noël est une fête de notre culture française, alsacienne et judéo-chrétienne. Noël, c’est la joie de nos enfants, de nos familles. C’est le mot magique et tous les enfants veulent leur photo avec le père Noël. Avec le temps et une bonne volonté sociétale, elle peut devenir une fête de la fraternité…sans oublier ses racines : c’est à ce seul titre qu’elle conservera son caractère spirituel. 

Les maires de gauche et verts ont pourtant d’autres priorités très importantes à régler dans leur ville : en quelques années, ils en ont fait des villes d’inculture chrétienne, en passe d’ islamisation, des villes d’abord touristiques, donc dangereuses pour les habitants, des villes où les marchands du temple et la racaille s’en donnent à cœur joie : ils sont chez eux ! 

Scheeni Wihnàchte ùn e Glückliches Nejes Johr 

Croyant ou pas, découvrez un chemin à parcourir pour découvrir la réalité du spirituel, la paix dans l’intranquillité et enfin la paix dans l’espérance. Dénonçant tout ce qui entrave et pollue, elles permettent d’emblée l’aventure de la vie intérieure pour rentrer dans le mystère de la présence réelle. 

Recevez cette crèche de mon enfance aujourd’hui interdite ! Elsässisch esh Bombisch*, encore et toujours : Scheeni Wihnàchte ùn  Glickliches Nejes Johr*

Gérard Cardonne (Reporter Sans Frontières) 

* L’Alsacien est explosif

* Joyeux Noël et Bonne Année

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