« Le monde n’est pas comme il est, mais comme on le fait » (St Vincent de Paul)

La cause palestinienne a toujours été sanguinaire. L’action terroriste du Hamas est un sous-produit d’une politique imbécile comme le disait Elie Barnavi. Rappelons-nous comment le processus de paix lancé par d’authentiques leaders, qui font défaut aujourd’hui, tels Itzhak Rabin et Yasser Arafat, fut saboté par des fanatiques criminels de part et d’autre. Rabin fut assassiné par un extrémiste de la droite israélienne. Issam Sartaoui, conseiller d’Arafat, fut assassiné par des extrémistes palestiniens.

L’obscurantisme pogromiste

Aujourd’hui, c’est la barbarie du Hamas qui s’est exprimée le 7 octobre avec le soutien de l’Iran, autre turpitude d’une religion manipulée. L’obscurantisme pogromiste vit sa propre renaissance pour une routine de l’horreur. L’islamisation de la cause palestinienne ne doit pas occulter qu’elle est devenue son étendard dans un contexte géopolitique différent d’un affrontement national classique. C’est ainsi que, si Israël est attaqué comme Etat-nation, il est aussi la cible comme symbole de l’Occident. Les vociférations « Allah akbar » sont une déclaration de guerre contre l’Europe facilitée par nos libertés dévoyées.

Cela pose clairement le problème de l’immigration massive et de l’islamisation. D’où l’aveuglement de certains imaginant l’importation en France et en Europe de peuples hostiles… sans y introduire leurs visions et leurs rancunes. Samuel Huntington appelait cela: « Le choc des civilisations. »

La montée de l’islamisme fut une aubaine pour le nationalisme israélien qui, constatant la faiblesse du moment de cette idéologie religieuse refusa l’idée d’un Etat palestinien. Et même d’envisager, horror, une confédération Israël, Jordanie, Etat palestinien.

On ne plus nier la question palestinienne sans pour autant approuver le terrorisme du Hamas. Contre cette débilité criminelle, de recréer une Autorité palestinienne authentique, donc crédible. Sans être idéaliste mais simplement réaliste, favoriser le camp de la paix en Israël. 

Entre soutenir le peuple d’Israël et le gouvernement israélien, je me réfère à la prophétie de Rabin : « Je combattrai le terrorisme comme s’il n’y avait pas de processus de paix, mais je poursuivrai le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terrorisme. »

L’ordre international

 L’ordre international est mis à mal du fait du soutien du Hamas par le régime des mollahs iraniens qui ne vise qu’à y installer le chaos. De ce fait, le conflit israélo-palestinien expose les gouvernements de la région à la difficulté d’une justification vis-à-vis de leur population de leur rapprochement avec Israël et le vide de positionnement face à l’Ukraine : « Si les mêmes pays qui refusent l’occupation de l’Ukraine soutiennent celle de la Palestine, comment ne sommes-nous pas complices en leur fournissant les ressources dont ils se réclament ? »

Les dés sont jetés sur la table pour un coup nul. Sauf pour l’extrême gauche et la Nupes. Si nous cédons à ce chantage de l’émotion facile, nous acceptons de jouer la partition imposée par nos adversaires.

Choc des civilisations 

La France, victime d’une naïveté multiculturaliste, universaliste et pan-migratoire, se réfère à la théorie du « choc des civilisations » alors qu’il serait préférable d’en combattre le risque que d’en condamner la théorie, lubie des wokistes. On retrouve là l’ineptie d’un pitoyable Mélenchon qui n’arrive pas à dire comme Arafat qu’il « condamnait les actes terroristes du Hamas contre l’OLP. »

Tsahal fait tout pour éviter de tuer des civils. Les seuls responsables sont les terroristes du Hamas qui empêchent les Palestiniens de partir en bloquant les rues avec des voitures, en leur prenant leur clef, en ayant construit des centaines de kilomètres de souterrain sous leurs habitations, les hôpitaux…pour dissimuler leurs armes et munitions et se planquer.

Les Israéliens ne commettent pas d’actes terroristes, les terroristes du Hamas si : car ce sont des arriérés sanguinaires, émules des nazis, qui n’ont pas hésité à violer les femmes, décapiter et démembrer des enfants, à les brûler vifs.

Ne mettons pas sur le même pied d’égalité les sauvages du Hamas et les militaires d’Israël. Je ne suis ni juif ni musulman, mais je sais voir et faire la différence.

Dès l’apparition du Hamas, regrettons l’absence de réactions des pays démocratiques, comme s’ils ne voyaient déjà plus le mal et confirmaient cette maxime de saint Augustin: « À force de tout voir, on finit par tout supporter. À force de tout supporter, on finit par tout tolérer. À force de tout tolérer, on finit par tout accepter. À force de tout accepter, on finit par tout approuver. » Nous y sommes.

Avec l’attaque du Hamas, toutes les lois internationales sont violées par ses actes barbares. Israël se défend et la charte des Nations unies lui reconnaît ce droit. S’il est évident qu’Israël veuille éradiquer le Hamas, soutenu et armé depuis l’étranger, il est tout aussi évident que soit respecté le droit international humanitaire.

Un pyromane comme chef des pompiers : l’ambassadeur iranien Ali Bahreïni, apologue de la mort du poète Baktash Abtin dans les geôles iraniennes, à la tête du forum social du Conseil des droits de l’Homme. L’ayatollah Khamenei, alors que ses sbires ont assassiné Jina Mahsa Amini présent au Conseil des droits de l’homme du HCDH. Ironie dystopique !

l’ONU 

Est-il concevable que le Conseil de sécurité de l’ONU assume ses responsabilités quand deux pays y siégeant pratiquent la même politique d’asservissement et d’invasion: la Russie et la Chine ? Alors que le seul but valable pour cet organisme devenu fantoche serait de relancer un processus de paix permettant la création de deux Etats vivant côte à côte ?

Que dire de la Chine et ses violations massives des droits humains ? La Russie sait y faire pour s’allier la neutralité de l’Empire du milieu dans son opération de paix en Ukraine avec ses crimes contre l’humanité !

L’Europe, donc la France, a un faible pour la politique du « paillasson ».

Il est évident que la diplomatie des « grands Etats » décidant pour les autres, avec des arrangements discrets et des négociations fermées, est terminée. L’Histoire démontre qu’elle n’a pu éviter deux guerres mondiales, car selon Bernanos : « Les démocraties ne peuvent plus se passer d’être hypocrites que les dictatures d’être cyniques ».

Face à nous, c’est un monde de sous-ensembles flous, avec des alliances variables en fonction d’intérêts immédiats. Les démocraties dites libérales sont spécialisées dans l’interrogation : que faire sans se mouiller ? En fait, c’est la concrétisation de leur renoncement à ce qui les fait et les tient debout. La poétesse américaine Natalie Clifford Barney le dit crûment : « Le renoncement, c’est l’héroïsme de la médiocrité »

La rabbine Delphine Horwilleur établit un parallèle entre la tragédie perpétrée par le Hamas et la question de Dieu à Caïn dans la Bible, après le meurtre de son frère : « Cette question est adressée à chacun d’entre nous, juifs, non-juifs, Israéliens, Palestiniens, humains tout simplement. Nous qui voyons ces images d’extrême violence, quelle que soit notre sensibilité(…) saurons-nous être les gardiens de nos frères humains ? »

Rien ne justifie une telle barbarie à la sauce islamiste contre des civils.

Des assassins, des preneurs d’otages, des violeurs et des coupeurs de têtes qui s’auto-glorifient de leur bain de sang. L’horreur des salopards du Bataclan décuplée! Le Hamas, ce ne sont pas des soldats. Juste des psychopathes ivres de leur propre haine qu’ils appellent religion.

Le 7 octobre, l’attaque du Hamas contre Israël n’a pas sidéré que les opinions publiques. Les responsables politiques, au pouvoir dans les pays proches d’Israël, ont également pris la mesure de leur ignorance de ce qui se tramait dans la bande de Gaza, point de départ des commandos terroristes. L’effet de surprise a été si grand et si déstabilisant pour le camp occidental, également confronté à des menaces islamistes sur son sol, que les Etats-Unis ont estimé nécessaire de fournir des éléments d’explication à leurs principaux alliés européens sur ce ratage majeur en matière de sécurité.

Le Monde a pu avoir connaissance, auprès de sources ayant requis l’anonymat, d’une partie du récit fait par Washington à ses partenaires britannique, français et allemand. Il met en lumière les limites du renseignement israélien et américain sur le dossier Hamas et la part trop importante donnée à la surveillance technologique. Il atteste aussi que le Hamas n’imaginait pas que son opération puisse prendre une telle ampleur. Et il dément l’existence d’une coorganisation de l’offensive du 7 octobre avec l’Iran et le Hezbollah libanais.

Le débriefing américain souligne que la branche politique du Hamas, dont les chefs se trouvent à Gaza mais aussi à l’étranger, notamment au Qatar, aurait « été tenue à l’écart de la préparation de l’attaque armée ». La branche militaire aurait été seule à la manœuvre. Or, les Américains indiquent que, si le Shin Beth et le Mossad, les services de renseignement intérieur et extérieur israéliens, disposent de sources humaines au sein de ce mouvement radical, ces dernières se trouvent essentiellement rattachées à sa branche politique : tout est dit !

L’appareil sécuritaire israélien serait ainsi resté aveugle sur les activités de la branche militaire du Hamas. La stratégie de Netanyahou visant à jouer de la rivalité interne entre Hamas et Fatah a fait des Israéliens des cibles !

le fondamentalisme, tentation idolâtre 

L’irrationnel a de tout temps été présent chez l’homme. Malgré le formidable progrès des sciences, la persistance du religieux en est le meilleur exemple… pour le meilleur et pour le pire.

L’étudiante Horvilleur raconte qu’elle découvrit un jour sur un mur de l’université à Jérusalem un tag : « Dieu est mort, signé Nietzsche – Nietzsche est mort, signé Dieu » !

Notre société s’est construite depuis les Lumières sur cette idée d’absence du divin. Nous avons l’habitude de raconter notre histoire comme une rupture totale entre la pensée religieuse où Dieu est présent et la pensée moderne où Dieu est absent. C’est le propre de toutes les pensées mystiques religieuses de dire que Dieu est absent. En revanche, pour le fondamentalisme, c’est cette tentation idolâtre d’un Dieu hyper présent et invoqué. La religion devient idéologie remplie de brisures, de manque et de vide. C’est le laïus pour des primates comme le Hamas et consorts qui colmatent le tout dans une formule monolithique : voilà ce que ma religion dit, voilà ce que Dieu veut, voilà ce qu’il faut faire.

Quand on ne peut plus se supporter, il faut se séparer 

Aucune cause, aussi juste soit elle, ne peut justifier ces moyens féroces : on peut avoir une sensibilité très forte à la cause palestinienne, être critique du gouvernement israélien, et pour autant être révulsé par ce qui s’est passé.

Il y a beaucoup d’otages idéologiques dans ce conflit. Beaucoup de gens ont perdu toute liberté d’expression et tout sens critique dès qu’on touche à ce conflit, qui les enferme dans des empathies sélectives. C’est la fin de l’intelligence, de l’humanité, de sa capacité d’empathie.

C’est surtout en France et en Europe, la crise du sacré, le repli identitaire, le triomphe du fondamentalisme, la résurgence de l’antisémitisme, la disparition de la laïcité́. Od hominem unius libris : je hais l’homme d’un seul livre. Comme ce pessimisme noir, je suis convaincu qu’on entre dans un moment de tunnel.

Le malheur des Palestiniens n’excuse en rien le Hamas. Comment peuvent-ils supporter ces images atroces que violeurs et assassins du Hamas ont eux-mêmes filmées et diffusées, fiers de leurs forfaits en inhumanité ? Ce terrorisme, moralement injustifiable et politiquement injuste, ne sert qu’à cette mouvance et non au peuple palestinien, victime collatérale.

Pour la sécurité d’Israël, il faut cesser de considérer les Palestiniens comme un problème et se décider à les considérer comme un peuple.

Quid d’un avenir dans cette région où coule tant de haine ? La réponse vient de Jean-Pierre Filiu, « Quand on ne peut plus se supporter, il faut se séparer ».

​Gérard Cardonne – Reporter Sans Frontières

Partager cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn