Et vos couilles, messieurs, ainsi que vos ovaires, mesdames…

Dites, les artistes, les sportifs, les « people », comment allez-vous ? Petite forme non ? Mal à la tête ? Plus de jambes ? Extinction de voix ? Les doigts, les mains bloqués ? Ça doit être l’arthrose. Je ne vois que ça. Un grave problème aux articulations, qui explique votre silence sur les réseaux depuis les massacres ignobles de samedi. Ça doit être difficile à vivre, cette perte subite de mobilité. Vous, habituellement si prompts à dégainer des tweets indignés, vous qui naguère, mettiez sans peine un genou à terre, vous qui brandissiez avec tant de facilité un poing rageur, vous voilà condamnés à l’immobilité, muets. Incapable de témoigner la moindre émotion ou de vous fendre d’un petit message de compassion. 

Pourtant, votre parole compte, vos prises de positions sont lues, écoutées, suivies et par le passé, vous n’avez jamais hésité à donner votre opinion sur l’actualité, vous avez su partager votre saisissement et vos révoltes. Vous en avez signé des tribunes, des appels, vous en avez produit des tweets émus, affligés. Vous avez été atteints. Frappés. Bouleversés. A fleur de peau. C’est si sensible un artiste. Si engagés souvent.

Il parait que sur certains sujets, c’est très compliqué en France de prendre position, de soutenir ouvertement, quand on est un personnage public. Il paraît que tout ça est assez « délicat ». J’ai l’impression que ce concept de « délicatesse » se manifeste tout de même uniquement en présence de victimes juives. 

Mais face à la barbarie la plus ignoble, face à des massacres de civils de cette ampleur, des enlèvements d’enfants, de vieillards, face à des bébés décapités et brûlés, il n’y avait pas besoin de votre part d’autre « position » que celle de la plus élémentaire empathie. Il n’y a pas de commentaires géopolitiques à faire, il n’y a rien à relativiser, à comparer, à soupeser. Il y a juste le temps du chagrin, qui est parfois un peu moins lourd quand on le partage. Il y a juste le temps de l’humanité.

Dommage.  

En attendant, prenez-soin de vous, chers « peoples » qui êtes restés si silencieux. Allez faire un check-up chez le médecin. De bien vilains maux semblent vous accabler. 

Faites vérifier votre cœur, en premier. 

Et vos couilles, messieurs, ainsi que vos ovaires, mesdames… Vous savez… là où l’expression populaire situe le courage.

Nathalie Bianco

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