Un jour, la marée murmurera le sens de ce que l’on n’a pas eu la chance d’achever

Il y a des couples qui, même brisés, durent l’éternité. D’autres qui, même  vécus une vie entière, n’ont jamais commencé …..

J’ai abandonné le seul homme qui m’ait aimée parce que j’y ai été obligée.

Un jour, nous avons marché, le long d’une plage, main dans la main. Une heure. Une seule heure. Nous n’avons pas prononcé un mot. Pas un seul bruit. Peut-être un sourire, peut-être, mais je ne m’en souviens pas. Nos mains étaient unies et nos pieds s’enfonçaient dans le sable. Juste silencieux et heureux. Nous nous parlions, sans nous parler. Nous nous entendions. Je crois que c’est cela, s’entendre : ne pas avoir besoin de se parler pour se dire.

J’ai abandonné le seul homme qui m’ait donné, pour de vrai, la main, sur le chemin …

Depuis, je marche seule, le long des rivages. Je laisse traîner le frôlement de ma robe muette dans mon sillage. Et, lentement, me regardent passer les coquillages …

Mais un jour, la marée nous murmurera le sens de ce que l’on n’a pas eu la chance d’achever. Et comme tout a un sens, oui, tout a un sens, nous serons enfin en paix.

©️ Martine Benz, 2020

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