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Tout va très bien, madame la marquise…

Tout va très bien, madame la marquise, est une chanson de 1935, qui fut un grand succès de l’orchestre de Ray Ventura.

 La chanson raconte une conversation téléphonique entre une aristocrate (la marquise) et son valet James, qui lui fait part des catastrophes survenues dans son château pendant son absence. Il raconte les épisodes de façon anti- chronologique, commençant par la mort de la jument et remontant jusqu’au suicide de son mari, qui a appris qu’il était ruiné.

Tout va très bien, madame la marquise, est devenue une expression proverbiale pour désigner une attitude d’aveuglement face à une situation désespérée, et une tentative maladroite d’en cacher la réalité.

Quel rapport avec la situation d’aujourd’hui ?   

Allô James!

Quelles nouvelles?

Au bout du fil

Je vous appelle

Que trouverai-je à mon retour?

Tout va très bien, madame la marquise,

Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise.

On déplore un tout petit rien:

Un incident, une bêtise,

La mort de votre jument grise,

Mais à part ça, madame la marquise,

Tout va tres bien, tout va très bien.

 Endettement

Taux de refinancement de l’économie

Les banques centrales, après avoir inondé le monde (tant les Etats Unis que l’Europe) de milliers de milliards de dollars et d’euros, à taux faibles , nuls, ou négatifs, ont engendré une inflation non maîtrisée. 

Pour  corriger la situation, elles se sont lancées dans une hausse de taux de refinancement de l’économie très agressive (plus de 5% aux Etats Unis, plus de 3,7% en Europe), et ces taux peuvent encore être augmentés. 

Ces taux servent de base aux différents taux appliqués par les banques, et auront pour effet de ralentir l’économie réelle. Mais les banques centrales ont oublié que l’impact sur l’économie ne se traduit qu’après une durée différée de 12 à 18 mois, ce qui signifie, qu’à court terme l’économie ne ralentie que progressivement, mais qu’à moyen terme l’économie peut complètement s’arrêter. 

La peur d’une récession, suivie d’une déflation (inflation et diminution des prix), se traduirait alors par une hausse phénoménale du chômage.

L’inflation 

En France, l’inflation officielle est actuellement de 5,7 %. Mais pour la plus grande partie de la population, qui consacre l’essentiel de ses ressources au logement, à l’énergie et à l’alimentation, l’inflation réelle est plus proche de 15/20 % que de 5,7%.

Autre conséquence pour les états: leurs dettes, abyssales (plus de 3.000 milliards d’euros pour la France), sont renouvelées à des taux de plus en plus importants. Le paiement des intérêts de la dette représente le premier poste des dépenses de l’Etat, et ne fera que progresser d’ici 2 à 3 ans.

La politique suicidaire du  » quoi qu’il en coûte «  

Elle se traduira par des dépenses de paiements d’intérêts exponentiels, d’autant qu’une partie de nos dettes ont été souscrites à des taux variables, variant en fonction de l’inflation.

Cette situation risque de pousser les banques centrales à lancer la « planche » à billets, alimentant ainsi une hyperinflation…

Allô James!

Quelles nouvelles?

Ma jument gris’morte aujourd’hui!

Expliquez-moi,

Valet fidèle,

Comment cela s’est- il produit?

Cela n’est rien, madame la marquise,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,

On déplore un tout petit rien:

Elle a péri

Dans l’incendie

Qui détruisit vos écuries.

Mais à part ça, madame la marquise,

Tout va très bien, tout va très bien.

Energie

Prix de l’électricité

La France se plie aux diktats de l’Allemagne, qui elle-même se plie aux diktats des Etats Unis.

Plutôt que d’opter pour la solution choisie par l’Espagne et le Portugal, qui consiste à se retirer des directives européennes de calcul du prix de l’électricité, la France surfacture ses prix de production, pour se mettre à niveau avec les allemands.

Conclusion: les prix s’envolent, et s’envoleront d’autant plus vite qu’il n’existe plus de « bouclier tarifaire».

Nos petites et moyennes entreprises feront faillite. Les grandes entreprises délocaliseront leurs productions en Asie, au Maghreb ou aux Etats Unis où les prix de l’énergie seront plus faibles et plus stables.

La désindustrialisation continuera de plus belle, et surtout en Allemagne.

Autre conséquence économique: les banques ont été obligées d’acheter des bons du Trésor émis à très faible taux entre 2008 et 2019.

Comme les nouvelles émissions d’obligations affichent des taux plus élevés, les anciennes obligations perdent de leur valeur, et toute vente d’anciennes obligations se traduira par une perte comptable, parfois supérieure aux capitaux propres des banques. 

Cinq banques américaines, et une banque suisse (Crédit Suisse) ont déjà fait faillite, et d’autres défaillances sont possibles.

Allô James!

Quelles nouvelles?

Mes écuries ont donc brûlées?

Expliquez-moi,

Valet modèle

Comment celà s’est- il passé?

Cela n’est rien, madame la marquise,

Cela n’est rien, tout va très bien.

Pourtant, il faut, il faut que l’on vous dise,

On déplore un tout petit rien:

Si l’écurie brûla, madame,

C’est qu’ le château était en flammes,

Mais, à part ça, madame la marquise,

Tout va très bien, tout va très bien.

Ukraine

Alors que tous les médias mainStream et nos élus, européens et français nous rabâchent depuis plus d’un an, que les dizaines de milliards de dollars et d’euros, les meilleures sources d’armement, sont transmis à l’Ukraine, dans un souci de soutien à l’Ukraine et à l’Otan contre la Russie, les faits nous prouvent que sur ce sujet on nous raconte également n’importe quoi.

La grande contre offensive tant attendue de l’Ukraine, qui est en cours depuis Juin 2023, n’a donné aucun résultat. L’été a été marqué par des combats violents, mais la ligne de contact n’a pratiquement pas bougé. Cette guerre s’est transformée en une lutte de position avec un rythme offensif laborieux, qui ressemble de plus en plus à la première guerre mondiale.

L’Ukraine aspirait à briser ce front acharné constitué par la Russie, mais ses efforts ont jusqu’ à présent échoués. Devant les demandes constantes des occidentaux, notamment U.S, à mener des offensives, l’Ukraine lance des centaines de milliers de combattants sur les contreforts tenus par les Russes. Sans succès, mais au prix, selon certaines sources, d’une perte de 200 à 400.000 morts!

Pour diverses raisons, l’Ukraine a choisi de tenter une attaque frontale contre le front fortifié russe, à Robotyne au sud, et à Backmount au nord. Aucune brèche n’a été réalisée pour l’instant. 

L’un des signes les plus évidents qui indique que la contre offensive ukrainienne a pris une tournure catastrophique, est la manière dont Kiev et Washington se rejettent la faute. 

Zelenski reproche à l’occident d’être trop lent à livrer les équipements et les munitions nécessaires. L’Occident reproche aux ukrainiens de ne pas appliquer les directives de l’Otan. 

L’Ukraine, n’ayant pas la maîtrise du ciel, essuie constamment les tirs nourris de l’artillerie russe, sans avoir les moyens de les neutraliser.

Piégés dans ce combat, l’Ukraine ne voit pas de sortie, et nos pays, dont la France, sont totalement incapables de l’aider. Malheureusement, aucune véritable démarche de recherche de paix ne se fait jour, l’ONU étant complètement discréditée  dans ce dossier comme dans celui des putschs en Afrique.

Allô James!

Quelles nouvelles?

Notre château est donc détruit!

Expliquez- moi,

Car je chancelle,

Comment cela s’est- il produit?

Eh bien! Voilà, madame la marquise,

Apprenant qu’il était ruiné,

A peine fut- il rev’ nu de sa surprise,

Que M’ sieur l’ marquis s’est suicidé,

Et c’est en ramassant la pelle

Qu’il renversa toutes les chandelles,

Mettant le feu à tout l’chateau

Qui s’ consuma de bas en haut,

Le vent soufflant sur l’incendie,

Le propagea sur l’écurie

Et c’est ainsi qu’en ce moment

On vit périr votre jument!

Mais, à part ça, madame la marquise

Tout va très bien, tout va très bien.

Les BRICS

Tout comme les occidentaux avaient sous- estimés la force et la résilience de la Russie, certains s’étant même vantés de couler la Russie en quelques jours par l’application de sanctions financières, l’Occident sous estime également la puissance de l’organisation mondiale des BRICS.

Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, et  l’Afrique du Sud, les 5 pays dits  » BRICS »,  ont accueilli 6 nouveaux pays : l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Egypte, l’Argentine, les Emirats Arabes Unis, et l’Ethiopie.

Les  » BRICS- 11″

Pour les Etats Unis et ses alliés du G7, les BRICS ne sont qu’un fouillis d’états dépourvus de cohésion, incapables de défier la puissance mondiale des Etats Unis, ou de défier le poids financier de la sphère dollar.

Certes, à court terme, le rassemblement de ces 11 pays est plutôt hétérogène. Mais un processus de travail en commun s’en dégage : Le  mécanisme des BRICS est considéré comme un moyen de se débarrasser des derniers vestiges du colonialisme occidental, et d’acquérir l’autonomie.

Pour l’instant, les BRICS-11 ne représentent pas un pôle d’influence et de poids mondial dont la portée pourrait éclipser celle du G7.

Mais déjà, on peut noter que l’essentiel des ressources énergétiques et des matières premières mondiales est entre  les mains des BRICS 11.

La confiscation des avoirs russes, aux Etats Unis et dans les pays du G7, a été l’étincelle qui a soudé certains pays.

Si ces 11 pays effectuent leurs échanges commerciaux dans leurs monnaies respectives, c’est autant de milliards de dollars de moins en circulation.

Ainsi, le dollar perdra une partie de son attrait comme  » réserve de valeur ».

Certes, à court et moyen terme, le dollar sera toujours incontournable. Mais l’objectif des BRICS n’est- il pas de définir, à terme, une monnaie commune, comme le sont les DTS (droits de tirage spéciaux), pour compenser leurs échanges commerciaux ?

Si cette monnaie commune devait être basée sur l’or, ou les matières premières, sa solidité serait garantie, alors que le dollar n’est adossé à rien.

A terme, c’est une véritable révolution monétaire qui est en train de se jouer.

Quant à l’euro, …il ne sera plus qu’une variante du dollar.

En conclusion

Endettement massif des états, hausse des taux de refinancement des banques centrales, inflation forte, envolée des prix de l’énergie, désindustrialisation de l’Europe,  guerre en Ukraine, bouleversement de l’ordre mondial…

Les enjeux sont considérables pour l’avenir de l’Otan et de l’Europe, le contrôle de l’énergie et des matières premières. 

Au-delà de l’état actuel de ces conflits, la probabilité d’une escalade menant à une guerre de plus en plus forte et directe, sur le plan militaire, économique, industriel et monétaire, reste très préoccupante.

Nous assistons à une constitution de nouveaux ensembles géo stratégiques. Le glissement du militaire vers  l’économique et le monétaire va se poursuivre

Les valeurs  » sécurité » vont supplanter les valeurs économiques.

Et l’Europe semble bien être « hors- jeu ».

Définitivement?

Tout va très bien Madame la Marquise

Chanoine

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