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L’Europe vit avec un dragon russe

La guerre russo-ukrainienne est un conflit post-soviétique, militaire et diplomatique, opposant l’Ukraine à la Russie. 

Faire le point d’une guerre d’invasion sur un petit pays est presque une anecdote communiste, tant cet acte barbare est dans les gênes du KGB, devenu : Poutler m’enverrait dans un goulag si je ne m’exécutais pas ! 

Pour bien contextualiser cette idée, faisons un bilan clair sur cette année et demie de guerre qui coûta la vie à des milliers d’Ukrainiens et de Russes sans omettre les considérations polémologiques. 

Selon Fernand Braudel : la fin de la guerre froide laissait penser que la guerre avait disparu du « système-monde » qui réunissait les grandes puissances. 

Cette fausse preuve faisait croire que la guerre, instrument de règlement des différends, s’était déportée sur la périphérie du système-monde. On frappait l’Etat-voyou avec la puissance aérienne des bien-pensants et le tour était joué. On croyait qu’on était devenu la police internationale ! 

L’affaire de Boutcha déshonore la soldatesque de Poutler mais aussi la Russie ramenée à plus de 70 ans en arrière pour nous faire revivre les massacres hitlériens et staliniens. Fidèle au mensonge du KGB, Poulter nie l’évidence en inversant l’accusation à l’aide de contre-versions…accréditées par quelques politiciens occidentaux véreux. 

Le problème de la Russie fut que des journalistes vinrent sur les lieux pour témoigner de l’horreur : la décomposition des corps prouvait que ces morts ne dataient pas de l’arrivée des Ukrainiens. L’imagerie satellitaire Maxar montre des corps étendus dans la rue principale de Boutcha le 11 mars 2023, soit trois semaines avant l’arrivée des soldats ukrainiens. La thèse poutinienne du montage est invalidée aux yeux du monde avec la découverte ultérieure de fosses communes autour de Boutcha.  

Désormais, être criminel de guerre est une chose admise pour l’armée russe, mais se complaire dans le mensonge en fait des sbires communistes inconscients du Mal qu’ils représentent pour l’humanité.  

Poutler s’imagine à l’abri dans le bunker du Kremlin parce que son pays qui connaît bien ses dirigeants, n’a pas signé en 1998 le traité de Rome instituant la Cour pénale internationale.  

Aujourd’hui, il n’y a plus d’ambiguïté pour tous ceux qui voudraient cautionner Poutler : le 17 mars 2023, la CPI communique : « des mandats d’arrêt contre deux personnes dans le cadre de la situation en Ukraine : M. Vladimir Vladimirovitch Poutine et Mme Maria Alekseyevna Lvova-Belova », commissaire présidentielle aux droits de l’enfant en Russie. Car la valeureuse armée russe, après avoir violé les femmes, s’en prend aux enfants ! Que dira l’Histoire ? 

Poutler et sa complice savent qu’on ne joue plus au théâtre : ils sont au banc des accusés de crimes de guerre contre une population civile innocente commis sur le territoire ukrainien occupé à partir du 24 février 2022. Quant à lui, « il existe des motifs raisonnables de croire que Vladimir Poutine est personnellement responsable des crimes susmentionnés ».  

Chacun est aujourd’hui en droit de se questionner sur la concussion d’Occidentaux quémandant des prébendes chez Poutler. Pourquoi y a-t-il tant de Français qui défendent Poutine ? Par pur antiaméricanisme primaire ou par complotisme nauséabond, c’est-à-dire par pure bêtise. Pour certains politiques, l’appât du gain est plus que motivant ! 

Ces faits que l’on pensait hors du temps nous rappellent avec effroi que Katyn en 1940 fut le modèle pour Boutcha 2022 ! Mais aussi, le souvenir du comportement des troupes soviétiques en Hongrie et en Allemagne en 1945. C’était du temps de la…Seconde Guerre mondiale. C’était hier. C’est aujourd’hui. Rien n’a changé en Russie car les facteurs structurels de la brutalité et du fanatisme inhérents à ces pratiques d’un autre âge font partie de l’armée russe, déshonorée dans l’Histoire. Merci Poutler pour cet héritage soviétique, voire plus ancien.  

Déjà, au XIX° siècle, l’armée impériale russe était composée de conscrits prélevés dans la paysannerie, à base d’ivrognes, de paresseux et de criminels. Dès mars 1939, commencèrent les tractations entre Hitler et Staline, dont l’opposition idéologique dissimulait une complicité liée aux caractéristiques communes à leurs systèmes, deux dictatures totalitaires fondées sur la terreur. 

Staline usa et abusa de cette pratique qui protégeait ses élites en tirant du goulag plus d’un million de prisonniers de droit commun : dans les années 1980, l’armée soviétique recruta chaque année 50 000 prisonniers au casier judiciaire plus qu’éloquent. Entre gredins, ils se comprenaient fort bien. Malheureusement pour les populations civiles victimes de leurs exactions criminelles, la suite le démontrera. 

Poutler fut-il motivé par cette idée saugrenue du rachat moral de tous ces gredins ? Evgueni Prigojine, chef du Groupe Wagner et dynamiteur de l’Etat russe, a la réponse. 

Après les offensives de troupes russes anti-Poutine, une question commence à tarauder la population russe : Pourquoi nous ? 

La réponse leur devient évidente : parce que Poutler a attaqué l’Ukraine ! 

La Russie n’a absolument aucun droit sur l’Ukraine, état souverain et indépendant. En signant le Mémorandum de Budapest en 1994, Eltsine reconnaît – au nom de la Russie – que l’Ukraine est indépendante, que ses frontières sont intangibles et que la Russie se porte garante de leur  respect. 

Le despote mafieux Poutler s’est assis sur cet engagement en 2014 et en 2022… et a fait de la Russie un Etat-voyou dont la signature n’a plus aucune valeur. C’est grave pour un pays qui se voulait être la 2eme puissance mondiale… 

Les bouffons sont du côté de Moscou : ils cherchent à faire diversion pour se dédouaner du barrage qu’ils ont sabordé et ils mentent de plus en plus. Le gazoduc détruit de Kupiansk est en Ukraine : les Ukrainiens ne vont pas bombarder délibérément des pipelines passant sur leur territoire pour s’auto asphyxier. Il est établi que la destruction de ce pipeline est encore due à une erreur de tir de la part de ceux qui ne distinguent plus une moissonneuse batteuse d’un char ! 

Et pour reprendre les termes de Eisenhower en 1945 lors de la libération d’un camp : filmez -moi ça car il y aura toujours un salopard qui va dire que cela n’a jamais existé. 

Poutler, Président de la fabrique du malheur, est paradoxalement le promoteur par excellence de l’Alliance atlantique. Le général Christopher Cavoli, commandant suprême des forces alliées en Europe nous dit « si l’adversaire se présente avec un char, mieux vaut avoir un char à lui opposer » … pas les palinodies verbeuses ! 

Boris Godounov (1551-1605) inspirera Pouchkine et Moussorgski avec ce thème de l’éternel retour du libérateur qui fait revenir l’âge d’or. C’est ainsi que la succession des tsars évoque de nos jours plus des mœurs de sérail de l’Empire ottoman que ceux d’une monarchie européenne…civilisée. 

Dans ses « Lettres de Russie » , Custine est convaincu que la Russie est un danger. Il voit les Russes habitués à plier l’échine, habités par une cruauté méthodique. Ils forment un peuple incapable de se gouverner lui-même, inapte à tout sauf, pour expier sa servilité,…à la conquête du monde. Le gouvernement est une monarchie absolue, tempérée par l’assassinat. 

Le tsar devant lui jouer avec tous ses masques: tour à tour la politesse surjouée, la solennité, la sévérité effrayante. Jamais un moment naturel.  

Sa question à l’Occident est édifiante: «  Lorsque notre démocratie portera ses derniers fruits, lorsque les nations soi-disant civilisées auront achevé de s’énerver dans leurs débauches politiques, quand de chute en chute, elles seront tombées dans le sommeil, un jour le géant de l’Est se lèvera et sa violence mettra fin au règne de la parole. »  

La guerre en Ukraine a démantelé les institutions et les règles admises pour limiter la violence. La géopolitique a repris le pas sur l’économie et sur la mal-pensance qui frappe les démocraties. 

La Russie se vassalise au profit de son fournisseur chinois.  

La résilience ukrainienne est simplement inimaginable dans tous les domaines : agressée, elle donne au monde une leçon exemplaire de patriotisme moral, militaire, économique. Alors que chez nous, les vandales veulent toujours plus, en Ukraine, c’est l’économie de guerre à laquelle toute la population contribue. Les économistes estiment le coût de la reconstruction directe et indirecte à plus de 550 millions de $. Le jour de la paix retrouvée, il faudra un plan Marshall international mais aussi que la Russie s’acquitte de compensations pour sa responsabilité tant morale que financière.  

Au fait, en Russie, il paraît qu’il y a des oligarques qui pratiquent des saisies expéditives en Ukraine? Il semble qu’en respectant la Convention européenne des droits de l’homme et de la Cour pénale internationale de la Haye, même si le camarade Poutler ne l’a pas ratifiée, et pour cause, le Conseil de sécurité de l’ONU doit nous permettre de passer outre. Ce cénacle obscur servira enfin à quelque chose d’honnête !  

L’Europe se retrouve en première ligne face au paranoïaque potentat du Kremlin. Étant désarmée idéologiquement donc militairement, elle s’était mise sous le parapluie d’Outre Atlantique. D’où sa remise en question historique et surtout morale pour tenter d’avoir un rôle d’acteur et non de spectateur de l’Histoire auquel ses dirigeants nous avaient sommés de croire. 

Il est temps de quitter le rêve pour construire cette alliance entre ceux qui veulent la démocratie et avant tout la liberté, le respect du droit comme essentiel. 

Les citoyens européens peuvent à juste titre dire, aujourd’hui, que l’Europe a enfin retrouvé son numéro de téléphone, dont l’absence fut cruelle pour Kissinger durant les dernières décennies. 

Le courage et la ténacité du peuple ukrainien doivent nous arracher à nos déliquescences guerrières des défilés grotesques qui avachissent notre vie sociale pour toujours plus de fric et moins de vertu. 

Gérard Cardonne  (Reporter Sans Frontières)

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