Nahel, un jeune de 17 ans, est mort le 27 juin dernier, à Nanterre, abattu par un policier à bout portant lors d’un banal contrôle de police. Il pilotait une Mercedes puissante, sans permis de conduire, et a refusé d’obtempérer après les nombreuses sommations de deux motards qui procédaient à un contrôle de routine.
Aussitôt, les scénarios habituels ont fait place à la stupéfaction hypocrite de l’ensemble de la classe politique qui verse ses larmes de crocodile, et des journalistes qui ont déjà prononcé la mise à mort d’un flic confronté tous les jours à des situations devenues inextricables dans les quartiers, avant même la moindre ébauche d’une enquête.
Il fallait bien jeter un défenseur de l’ordre républicain en pâture aux loups pour essayer de les calmer. Depuis, la France grogne, elle se divise, entre les pro-Nahel et les anti-Nahel.
Après la mort du jeune homme, la colère s’amplifie, les violences s’intensifient, les quartiers grondent, et la France pue de nouveau le brûlé.
Rien de nouveau sous le soleil…
Mais cette fois, nous ne sommes pas loin d’un soulèvement général et de la proclamation de l’état d’urgence.
Emmanuel Macron reprend son rôle tragi-comique et nous livre une ou deux de ses phrases devenues inaudibles pour les français ; Gérald Darmanin se félicite parce que, « Cette nuit, nos policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers ont encore fait face, avec courage, à une rare violence. Conformément à mes instructions de fermeté, ils ont procédé à 667 interpellations … il n’y a à ce stade aucun blessé grave à déplorer ».
Face aux ruines encore fumantes dans l’ensemble de l’Hexagone, Darmanin a le triomphe facile. Encore un coup tordu des supporters de Liverpool qui ont lâchement provoqué les résidents des banlieues ?
Le chaos s’installe, 249 policiers et gendarmes ont été blessés, et la France est une fois de plus l’otage des banlieues.
Les litanies sempiternelles tapissent les médias. Pour la énième fois on évoque les questions du refus d’obtempérer, de l’entraînement insuffisant des policiers au tir, et autres balivernes d’usage pour mieux noyer l’incapacité des idiots utiles à la cause du grand soir.
Faut-il rappeler qui était Nahel ? L’un de ces jeunes des banlieues au casier chargé, dont une douzaine de mentions au fichier des antécédents judiciaires pour refus d’obtempérer, trafic de stupéfiants, et conduite sans permis.
Trois jours plus tôt, il avait déjà commis un refus d’obtempérer et devait comparaître au mois de septembre devant le juge des enfants.
Le jour de sa mort, il se trouvait au volant d’une Mercedes portant une plaque d’immatriculation polonaise.
Le soir même de ce malheureux événement, devenu en France plus un fait divers qu’un drame, des affrontements entre « jeunes de banlieues » -ils ne vieillissent donc jamais – et policiers ont lieu.
Plus d’une dizaine de villes subissent des violences. Paris, Marseille, Strasbourg le scénario habituel se met en place, les manifestants brûlent les véhicules, les bus, les trams, les magasins et les bâtiments publics sont vandalisés, pillés, incendiés même jusqu’à Annecy et Annemasse des villes habituellement paisibles de Haute-Savoie, où Elise a retrouvé sa voiture détruite au matin par des tirs de mortier. Le couvre-feu a été instauré à Clamart, Neuilly-sur-Marne, et Compiègne.
Les médias s’accrochent de toutes leurs forces à la forme passive : ce sont les trams qui ont auto-brûlé, les immeubles qui se sont incendiés eux-mêmes, 249 policiers qui ont été agressés par des individus fantomatiques qu’on n’a pas eu le temps d’identifier. Qu’on ne connaît pas dans les journaux et les chaînes TV.
Il devient pénible de constater que les Français lambda en savent davantage que les organes censés les informer.
Mais s’il n’y a pas d’agresseurs, pourquoi les nommer pensent les responsables politiques et les journalistes. Pour jeter de l’huile sur le feu ?
D’autant plus que dès qu’on les identifie, dès que l’on rejette l’auto-flagellation, dès que l’on a l’outrecuidance de mentionner qu’un tram coûte quatre millions d’euros et que c’est nous qui allons les remplacer, on passe pour des racistes et des fascistes.
Et, toujours, rien de nouveau sous le soleil.
C’est la guerre dirait l’autre… C’est la guerre…
La prestation larmoyante d’Emmanuel Macron à Marseille n’a rien empêché. Le Président de la République, une fois de plus, s’est contenté d’une remarque laxiste, compassionnelle à souhait sans queue ni tête, utilisant les termes « inexplicable et inexcusable », soulignant une fois de plus la fin de l’autorité de l’Etat et de sa propre incompétence.
Inexcusable évidemment, si le Président refuse d’identifier les coupables, à qui voudriez-vous accorder le pardon de la République ?
Mot complètement creux dans ces conditions.
Inexplicable ? Seulement lorsqu’on circonvolutionne et que l’on se bande les yeux pour ne pas risquer de voir. Un numéro de voltige aérienne qui va finir par lasser les Français et porter l’extrême droite au pouvoir.
A Strasbourg, Catherine Trautmann s’est fendue d’une déclaration moraliste, alors que dans les quartiers, le bâton de la justice serait enfin le bienvenu…
« Strasbourg se réveille après une nuit de violences » déclare l’ex-mairesse rocardienne. 72 voitures incendiées, une quarantaine de poubelles brûlées, deux caméras de surveillances vidéo détruites rue Schulmeister et à la Meinau, deux établissements du quartier de Cronenbourg, carbonisés par des incendies, la régie de quartier du bailleur social Ophéa du Neuhof, le centre culturel du Neuhof, la mairie de quartier, victimes de feux. Les violences et dégâts causés cette nuit à Strasbourg sur les lieux de vie de tous les Strasbourgeois, sont inacceptables. Merci aux pompiers, aux forces de sécurité et aux agents publics mobilisés toute la nuit pour notre sécurité.
L’émotion légitime doit pouvoir s’exprimer pacifiquement, l’apaisement et le retour au calme sont une nécessité pour que vérité et justice soient faites sur la mort de Nahel et la responsabilité du policier.
Certes la colère doit être entendue, mais elle ne doit pas se transformer en violence. Tous les enfants de la République ont droit à la justice. Une justice complète, qui condamne aussi les coupables et qui les punit relativement aux délits qu’ils ont commis.
A aucun moment la violence ne peut, ne fera et ne remplacera la justice. Les violences et les destructions ne font qu’ajouter la peine à la colère des habitants qui en sont les victimes ».
Bla bla bla …
Qui sont les responsables de la haine et de la chienlit dont la France et les Français sont les victimes depuis des décennies ?
Qui sont ceux qui brûlent, qui pillent, qui déconstruisent un pays d’accueil qui leur proposait un avenir meilleur que celui qui les attendait dans leur pays d’origine ? Qui sont les responsables des caves devenues les réceptacles intouchables de la drogue et des armes ? Qui sont les responsables des attentats perpétrés au nom d’un Allah qui n’a plus son mot à dire…
Qui est responsable de cette situation qui depuis 40 ans pourrit la France ?
Les délinquants d’abord, évidemment.
Et les gouvernements qui se sont succédé et qui pratiquent volontairement un angélisme constant à l’égard d’une frange de la population qui vit dans la détestation de la France sans s’en cacher le moins du monde. Et qui attend toujours le grand soir. Les responsables sont ceux qui savent et craignent de prononcer les mots qui ont une signification.
Ce sont ceux qui ne veulent pas prendre la décision de mettre fin à la drogue dans les caves, à l’incivilité des quartiers, à la provocation incessante des jeunes face aux flics. A une justice dépassée, inefficace, voire inexistante.
Les responsables, ce sont ceux qui achètent la paix par tous les moyens, les mêmes qui ont « laissé les territoires » entre les mains des salafistes. C’est aussi la clique de moins en moins supportable des journalistes à la botte qui poussent des cris d’orfraies et distribuent les leçons de morale à ceux qui n’en ont pas besoin.
Les responsables de la mort du jeune Nahel ne sont pas les policiers, ni leur collègue qui s’est retrouvé en prison sans comprendre ce qui lui arrive.
Les responsables ce sont tous ceux qui ont laissé faisander la France, qui ont gouverné ce pays en le laissant se diviser, et qui ont laissé s’installer la haine en abandonnant leur rôle de pères de la nation.
Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarko, Macron , Le Pen, Mélenchon, le plus dangereux sans doute, qui a profité de ce drame pour dresser l’acte d’accusation de la police.
Des fabricants de prétextes et d’excuses pour faire exploser la rage des populations qui n’acceptent plus la souveraineté de l’Etat.
Quant au chagrin lié à la mort de Nahel, tout le monde s’en tape…
Au Torchis, on respecte la vie humaine certainement davantage que les brûleurs de tramways, et on regrette celle de Nahel certainement plus qu’eux.
Demain cela fera quatre jours. Et cela ne s’arrêtera peut-être pas. Pour trouver la solution d’un problème, il faut impérativement commencer par le caractériser.
Je ne suis pas sûre que la France louvoyante de 2023 ait l’énergie et le courage nécessaire pour le faire.
Séraphine