Brillant, émouvant… et tellement vrai !

Je dois vous avouer que je n’avais pas envie de lire le dernier livre de Jean-Marie Kutner, « Orphée 1945 ».

D’abord le titre ne me plaisait guère, ensuite le sujet traité qui concerne l’univers des camps de la mort durant la 2nde Guerre Mondiale me faisait un peu peur. Dans le contexte de l’actualité actuelle j’avais plutôt besoin de soleil et de bonnes nouvelles…

Je me suis trompé. Le livre est brillant, l’histoire haletante, le style vif : l’œuvre d’un grand historien, indéniablement.

Orphée 1945 est le témoignage poignant d’un déporté revenu des camps de la mort : ceux d’Auschwitz-Birkenau et de Mauthausen. Mais il ne s’agit pas de n’importe quel témoignage puisque ce jeune juif de 15 ans fait partie des Sonderkommandos : des unités de travail dans les centres d’extermination nazis, juifs dans leur très grande majorité, forcés à participer au processus de la « solution finale ».

Ceux sont eux qui ont été chargés sous la menace de leurs tortionnaires de gazer sans distinction enfants, femmes, hommes, puis de « valoriser » les millions de victimes en récupérant leur graisse, leurs dents en or, leurs cheveux, avant de brûler leurs congénères dans les fours crématoires.

Même si les personnages sont fictifs, tout ce qui y est raconté est totalement véridique.

Jean-Marie Kutner nous propose donc de regarder en face, avec un langage de vérité assez cru, de manière très documentée, l’industrialisation de la mort durant la Shoah. À vous glacer le sang.

Pour autant, l’argument ne sombre pas dans le pathos, et l’auteur à la virtuosité de nous donner des pistes de rédemption et de pardon, d’ouvrir des portes pour nous échapper. Il devient notre Eurydice pour nous sortir de la torpeur dans laquelle il nous a lâché.

C’est un livre très intelligent ; un livre pour les courageux ; un livre qui malgré les atrocités de l’Humanité nous pousse à croire en des lendemains qui chantent ; un livre aussi pour ceux qui doutent, encore ; un livre puissant contre l’antisémitisme ; un livre d’utilité publique, tous les jeunes adultes devraient l’avoir lu!

Winston Inseck

Partager cet article :

Facebook
Twitter
LinkedIn