Ceux qui dansent sur le lit où je passe seule mes nuits

“Tout le monde sait que c’est parfois avec les inconnus qu’on se met le plus à nu”. 

Bien avant le décompte des temps, ils existaient déjà, ces gens, ces gens que tu portes en toi. Tu les as dans l’âme Toi ? Évidemment ! Mais toi, seulement. 

Et toi, toi et toi …. Voilà. 

Il y a ces êtres, si peu nombreux, si peu nombreux, si peu nombreux, si chanceux, qui entrent en nous pour toute la vie. L’amant. Les amis. Ceux qu’on n’a pas choisis. Qu’on aime sans le savoir, sans le vouloir, sans le prévoir … Oui, ceux que l’on n’a jamais choisis. Présents, absents, endormis ou pleins de vie, ils sont là. 

Pour toujours. 

Parce que, disons-le, c’est le « toujours » qui fait rêver. Je connais des gens qui ont peur de ce mot. Qui, devant lui, fuient. D’autres aussi, qui en rient. Ils ont simplement peur de se risquer à le prononcer, des fois que cela fonctionnerait ! 

Toi, mon amie, tu es entré en moi comme ta psy ne te donne rien de gratuit. Tu t’es battue, tu l’as voulu. Tu as tout fait pour faire partie de ma réalité et tu as gagné ta place, au match de ma vie. 

Toi, mon amour imaginaire, mon amour à taire, bien réel pourtant, je sais que tu ne veux pas que je dorme contre toi, les pieds contre ton dos appuyés. Alors, je reste éveillée. Je demeure, à penser. 

Toi, qui m’as détestée, qui encore me hais. Je sais que tu peux comprendre cela : je ne te hais pas. Tu es en moi, qu’il fasse chaud ou froid. Tu fais partie de ce qui fait partie de moi. Pour toute la vie. C’est ainsi. 

Toi, qui m’as croisée, quelques heures. Avec qui j’ai parlé. Pour de vrai. Tout le monde sait que c’est parfois avec les inconnus qu’on se met le plus à nu. 

Je vous salue, vous. Ceux qui dansent sur le lit où je passe seule mes nuits.

Martine Benz©

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