« JAM SESSION » Torchis 12 Juin

Le Torchis a organisé une JAM SESSION le lundi 12 juin dans les locaux du restaurant « Chez Franchi » 5, rue René Hirschler à Strasbourg.

A l’origine la Jam session, une tradition dans le domaine du jazz, est la réunion de musiciens, qui se retrouvent après leurs prestations professionnelles, soit chez l’un d’entre eux, soit dans un local commercial, café, club, cabaret ou restaurant. 

Ces soirées leur permettaient de se détendre après le travail, de se restaurer, de rencontrer les collègues et d’être informés des places vacantes dans les nombreux orchestres de la ville. Les jazzmen étaient invités à jouer pour le plaisir et à rejoindre les musiciens maison. 

Au début du XXème siècle, on disait « ass-cuttin » (trop vulgaire pour être traduit), puis vers la fin des années 30 « Jam Session ». En France on dit « Faire Le Bœuf », un terme utilisé par les musiciens parisiens, qui allaient faire la Jam au « Bœuf Sur Le Toit », célèbre cabaret de Montmartre, ouvert à partir des années 20 et dont le public se composait d’intellectuels. La Rent Party désignait à la fin des années 30 une jam session organisée par des particuliers chez eux afin de réunir de quoi payer le loyer (rent). 

Ces soirées étaient souvent des joutes musicales. Il fallait prouver que l’on était le meilleur sur son instrument. Changements de tonalité en plein milieu d’un morceau, tempo ultra rapide, suraigu pour les cuivres, tous les coups étaient permis pour déstabiliser l’adversaire. Certaines Jam sessions sont devenues célèbres. Ainsi Coleman Hawkins, de passage à Kansas City en 1934 avec l’orchestre de Fletcher Henderson, s’était rendu après le spectacle dans une boîte de nuit. Tous les saxophonistes de la ville ont accouru et la compétition fut rude. Elle dura toute la nuit et une partie de la matinée. Coleman Hawkins, le maître incontesté du saxo-ténor à l’époque, ne put surclasser ses partenaires Lester Young, Herschel Evans, Ben Webster. 

A la fin des années 30, la Jam Session devint une affaire commerciale. Elle fut organisée avec des musiciens payés et annoncée par la presse. Aujourd’hui la compétition a disparu et la Jam Session se déroule amicalement dans la bonne humeur. 

La soirée du Torchis a présenté un trio constitué pour la circonstance: le pianiste Pascal Pallamidessi, qui fit entre autres les beaux soirs du défunt Piano Bar, rue des Tonneliers, le batteur Martial Muller, qui joue dans l’orchestre du tromboniste Pascal Beck, et le contrebassiste Werner Brum. Ce dernier, ancien membre du trio du vibraphoniste alsacien Michel Hausser, a joué avec les plus grands lors des nombreux festivals de Munster. Professeur de contrebasse au conservatoire de Colmar et aujourd’hui à la retraite, il conserve sa passion pour la musique et, malgré ses 83 ans, n’a pas hésité à venir à Strasbourg pour nous honorer de sa présence. 

(CD : W.Brum Contrebasse : Hans Fryba suite/ J.S.Bach Partita n°2 2013 / CD MFCD 023019 Duo Contrebasse- piano avec son épouse Viola Szalay : Koussevitsky – Chopin- Bottesini- Quator concert 21 octobre 2003, et en jazz CD Jazz Live Radio Saarbrücken Quintet Michel Hausser et le Big Band de Peter Decker 2000, CD Michel Hausser + invités concert 2007. (Si vous ne trouvez pas ces CD, Le Torchis vous indiquera le lien).

Ce trio a accompagné les nombreux intervenants : Le saxophoniste ténor Claude Baehr, qui sera programmé à la rentrée pour un concert avec son groupe de Rhythm And Blues avec le chanteur jamaïcain Richard Blackmore. Autre saxophoniste, Eric Tariné,  la contrebassiste haut-rhinoise Hélène Esbach, le batteur Marc Morali et un vétéran, le trompettiste Léon Terjanian, qui n’avait plus joué depuis plus de trois ans. Tous ces musiciens, qui se connaissent mais ne jouent pas ensemble, ont été heureux de se retrouver le temps d’une soirée. Léon Terjanian a rappelé qu’il avait joué la première fois avec Werner Brum il y a 63 ans !

La soirée s’est déroulée dans une ambiance décontractée, celle d’une véritable jam-session. Ajoutons le commentaire d’une spectatrice : « J’ai été très étonnée de rencontrer ce soir autant de personnes sympathiques tant dans le public qu’auprès des musiciens et mon impression fut celle de la réunion d’une grande famille. »

 Cole Porter

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