Dimanche de Pentecôte, Elisabeth Borne a fait étalage de toute sa culture et d’une finesse absolue en déclarant que le RN était l’héritier de Pétain. La violence est l’arme des faibles, disait Publilius Syrus (Ier siècle avant J.C.).
Il serait opportun de lui demander quel est ce parti politique auquel elle a appartenu et dont elle se réclame encore, fondé par un homme qui, chaque année, entre deux repas avec René Bousquet, est allé fleurir la tombe du Maréchal ?
Aux plus jeunes, je rappelle que l’aimable René Bousquet a été, dans le gouvernement de Pierre Laval, secrétaire général de la police du régime de Vichy. Antisémite convaincu, il a notamment été l’organisateur principal de la rafle du Vél’ d’Hiv’ de juillet 1942. En tant que patron de la police française, il a participé à l’arrestation de plus de 60 000 juifs qui seront livrés aux nazis pour être envoyés dans les camps. Le monsieur qui dînait régulièrement avec ce philanthrope était président de la République et il s’appelait François Mitterrand, Francisque au revers du veston, personnage que toute une génération de naïfs sans mémoire a adulé pendant deux septennats.
Outre sa vision particulière des institutions, que l’on connaît depuis sa « gestion » de la réforme des retraites au Parlement, madame la Première Ministre insulte quinze millions d’électeurs qui seraient, selon elle, tous pétainistes.
Il est manifeste que l’Histoire n’est pas enseignée dans les grandes écoles françaises, mais on pouvait penser que tact et savoir vivre étaient requis pour exercer certaines fonctions. Cela comprend le respect de l’autre, l’acceptation de la contradiction et, bien sûr, la liberté d’expression. Avec une culture même rudimentaire, madame Borne se serait souvenue que c’est une majorité de gauche qui a donné les pleins pouvoirs au maréchal Pétain en 1940 et que des personnalités d’extrême-droite ont rejoint la Résistance.
Quand on promeut le wokisme et que l’on baisse les yeux (et le reste) devant les islamistes radicaux, il vaudrait mieux la mettre en sourdine sur ces sujets.
Certes, le Grand Manu a, depuis, recadré un peu les choses, mais le mal est fait.
Il paraît que le Gouvernement est en quête d’une majorité élargie et consensuelle pour faire passer sa loi sur l’immigration… comme dirait un unijambiste au départ du 100 mètres olympique : « c’est pas gagné! »
En y réfléchissant bien, on finit par se dire que cette saillie de pilier de bar a peut-être permis de clarifier le débat, car si le RN est l’héritier de Pétain, alors le PC est l’héritier de Staline, LFI l’héritier de Trotsky et EELV l’héritier du moulin à légumes.
Finalement, ça se tient.
O.T.