Le voilà bien feinté ce président jupitérien qui paye son mépris pour les français qui n’ont pas oublié ses phrases assassines à leur égard, et qui ne supportent plus que l’exécutif ne les entende pas. Il est là le peuple, Place de la Concorde, symbole de la révolution et de la guillotine, Danton et Robespierre hantent nos portes …
La relation d’Emmanuel Macron avec le pays est un désastre depuis le début de son accession au pouvoir, autant que l’est sa relation avec les partis qu’il à piétiné jusqu’à leur mise à mort.
Rien ne s’est déroulé selon les plans du dieu. Il a été mauvais à chaque épisode de cette réforme, mauvais en matière de pédagogie, de débats, de concertations, d’écoute. Deux tiers des français étaient contre cette réforme bien avant qu’elle ne soit amorcée.
La faillite de ce gouvernement est due à la faiblesse d’une majorité relative et à la perfidie de deux oppositions qui ont torpillé sans relâche le débat parlementaire pour mieux l’exacerber dans la rue, deux oppositions qui ont fait de la Marseillaise l’hymne de la haine au sein de l’assemblée nationale et qui poussent le peuple au Grand Soir.
Emmanuel Macron a tenté de brandir l’étendard de la menace des marchés financiers pour justifier la nécessité absolue de cette réforme : « Mon intérêt politique aurait été d’aller au vote, mais je considère qu’en l’état, les risques financiers et économiques sont trop grands ».
En un tour de passe passe, Il se fait le héros de la réforme, tout en sachant qu’il nous prend une fois de plus pour des couillons, et dégaine le bazooka du 49.3 après une comédie de réunion de dernière minute à l’Elysée.
Côté cour, le ballet des tartuffes est représenté par une espèce d’électron libre chez les centristes. Il s’agit du trublion Charles Amédée de Courson, l’aristo frondeur voudrait porter une motion de censure et faire tomber le gouvernement, tandis que Les Républicains mettent leurs convictions en veilleuse pour mieux gérer leurs intérêts.
Au cours de cette réforme, le jeu le plus tordu est venu des Républicains. Le parti ne présente aucun projet et vogue au gré des sondages et des manifestations. Aucune ébauche de plan d’orientation pour le développement du pays n’a été proposée, par le gouvernement, ou par les oppositions, que ce soit en matière d’énergie, d’agriculture, d’éducation, d’euro-pêche, de maîtrise des budgets, ou en matière de retraite.
Les Républicains attendaient le moment de la revanche. Cette réforme leur donne l’occasion de se venger de ceux qui les ont trahis. Ils avaient une centaine de députés dans la précédente mandature ils n’en n’ont plus que 60. C’est pour eux l’heure des comptes avec E. Macron qui les a massacrés. Ils ont annoncé avec délectation qu’une majorité d’entre eux votera sans hésitation pour toute motion de censure d’où qu’elle vienne.
Cette réforme dévoile une fois de plus un système à bout de souffle, et quelles que soient les nouvelles mesures, une dissolution, un nouveau gouvernement, ou autres magouilles macroniennes, rien ne changera l’état désastreux d’une France qui se prête à des scènes monstrueuses où l’on brûle des mannequins à l’effigie du Président de la République et des membres du gouvernement. La France est blessée, et à peine soignée par des pansements éphémères.
Séraphine