Si j’osais parler en votre nom

Cette journée du 8 mars, sensée plébisciter les droits de la femme dans le monde, fait figure encore de nos jours d’une grande utopie, d’un bonbon au miel pour calmer les esprits et les ardeurs revendicatives de cette moitié de l’humanité dédaignée, voire souvent méprisée.  

Assurément non, la journée internationale du 8 mars n’est pas une fête, mais l’incarnation  manifeste et emblématique de la constante lutte héroïque des femmes pour leurs droits à l’égalité, par rapport aux hommes, à leur dignité, à leur honneur et à leur liberté.  

L’égalité des sexes ? Oui, on en parle… Mais on chuchote seulement et puis plus rien. 

Qu’on le veuille ou non, et par honnêteté, il faut avouer que l’égale considération de l’homme à l’égard de la femme n’existe nulle part sur cette planète !!! L’humanité masculine n’admet toujours pas la nécessité de hisser équitablement le rang social des femmes. 

Oh évidemment, ici et là, quelques miettes législatives sont promulguées pour corriger quelque peu la situation féminine. Mais est ce réellement sincère ? J’en doute fortement. 

D’ailleurs, les inégalités persistent toujours, lorsqu’elles ne sont pas imposées le plus naturellement et le plus effrontément du monde. À l’ère de la communication mondialisée, à l’heure où la modernité et le formidable essor technologique se répandent et s’exposent sans barrières ni frontières, la condition féminine souffre notamment et toujours d’un enlisement rétrograde, perpétuellement confinée dans le monde parallèle de l’obscurantisme, de l’immobilisme ou du conservatisme ringard. 

Dans nombre de pays, la femme est traitée en objet, en animal, en esclave, en employée subalterne dans le meilleur des cas. Simple vagin baveux pour les uns, usine à reproduction pour d’autres, plumeau dépoussiérant ou puntching ball défouloir, la femme reste sournoisement corvéable à la merci des réservoirs bipédiques de testostérone, lorsque le féminicide ne lui échoit pas en ultime destin. 

Et dès qu’une femme parvient à escalader les sommets de l’intelligence, on s’extasie non de son succès ni de sa réussite, mais du chemin non balisé par l’homme et par lequel elle se serait faufilée pour grimper aussi haut. Oh, la mécréante !!! Quelle offense !!! 

En Occident, rien de mieux. L’art du maquillage institutionnel et de l’hypocrisie universelle sociale fait office de droits féminins à l’égalité. À fonction identique avec l’homme, salaire inférieur. Toutes les lois sont élaborées et édictées par l’homme et pour l’homme en premier lieu, accessoirement pour la femme. On décrète des lois contre la discrimination sexiste, juste par galanterie intéressée, pour rappeler à la femme qu’elle porte le nom de son époux, mais devient père et mère à la fois après un divorce conjugal. 

Non, décidément, le 8 mars ne peut être une journée de fête pour les femmes, mais plutôt une journée de tristesse, d’évaluation du statut féminin et de dénonciation, de ressentiment et d’âcreté. 

Le 8 mars est la journée de rappel du déni de liberté et de considération de la femme !!! 

En tant que musulman et devant Dieu Tout Puissant, j’ose affirmer solennellement, une bonne fois pour toutes, que toutes les interprétations fomentées sur la fameuse genèse originelle, de « maman Eve », ne sont que foutaises mysogines et mythologiques fabriquées dans l’intérêt des hommes et au détriment des femmes !!! Par le Coran, Dieu Rayonnant d’Amour n’a d’aucune façon distingué l’inégalité de l’homme et de la femme. Pour Dieu, la liberté et les droits de l’homme doivent être parfaitement égaux à ceux de la femme. 

Aussi, en ce jour de rappel, que l’on me permette une pensée émue et non moins fière à l’égard de l’honorable combat perpétuel de la femme musulmane à travers le monde, pour son émancipation de la tutelle patriarcale religieuse, au prix parfois de lourds sacrifices. 

Mohammed Guerroumi (Délégué honoraire à l’instance nationale de dialogue avec l’islam, Musulman rationaliste et laïc, très impliqué dans l’échange interreligieux en Loire-Atlantique).

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