Le canapé

J’étais assise à cet endroit de son canapé où il m’avait assise. Docile. Intimidée. Terrifiée. Ravie. Je souriais. Et je le regardais.
Immense comme l’océan.
Mais il était prisonnier de quelque chose que je ne parvenais pas à déceler.
Et je voulais l’en libérer.
Oui, je devais lui rendre ce souffle aérien de tout ce que l’on lui avait enlevé, et contraint.
Je voulais lui offrir l’horizon. Je ne sais pas bâtir des maisons. Mais je sais partir. Et libérer ceux que l’on a entravés.
Il ressemblait à tout ce que j’aimais.
J’aurais dû m’enfuir.
Mais je ne sais pas partir quand on m’attire. Et il m’attirait, ce trouble danger dont je sentais, déjà, les possibles effets.
Je devenais chatte. J’avais envie de lui mettre un coup de patte. Mais je n’en fis rien. Et il me prit la main.
Le canapé sembla rétrécir. Mon corps languir.
Je l’observais. Je conservais chaque seconde de lui dans mon esprit.
Je n’avais jamais été aussi simple, aussi démunie, aussi sage, peut-être aussi. Je n’avais jamais senti que tout était ici. Tout était ici. La simplicité et la folie.


Martine BENZ®️

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